Les services secrets belges pistent les mosquées noyautées par les Marocains
Par Nabil D. – Les services secrets belges surveillent les Marocains de près. Ils viennent d’informer les autorités politiques de la collusion des associations en charge de la gestion de la Grande Mosquée de Bruxelles avec le régime de Rabat dont elles reçoivent les directives pour noyauter ce lieu de culte à des fins d’espionnage et de récupération politique.
RTBF, qui rapporte l’information, révèle que l’Etat fédéral a remis un «avis négatif» suite à la demande de reconnaissance de la Grande Mosquée du Cinquantenaire à Bruxelles. Le média belge explique que la demande avait été introduite par l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB) et l’Association de gestion de la Grande Mosquée de Bruxelles (ASBL) «qui a repris lieu culte après la remise des clés par l’Arabie Saoudite», en avril 2019.
Les services du renseignement belges ont mis en garde contre les «influences» et des «ingérences» étrangères «au sein de l’ASBL gestionnaire, principalement la proximité de son président Salah Echallaoui – par ailleurs vice-président de l’exécutif – avec le pouvoir marocain».
«Dans le cadre de la Grande Mosquée du Cinquantenaire, dont les gestionnaires précédents ont été pointés du doigt dans le cadre de la commission parlementaire sur les attentats du 22 mars 2016, quant à la diffusion d’un islam rigoriste et wahhabite, cela aurait constitué un symbole et un exemple pour les mosquées belges réticentes à passer par une officialisation de leurs statuts», écrit RTBF.
En Belgique, indique le média belge, la demande de reconnaissance des associations doit faire l’objet d’un avis de la justice et de la Sûreté de l’Etat (sécurité intérieure, ndlr). «D’autres services interviennent dans le processus : l’OCAM, qui analyse la menace sur le territoire belge, le Service général du renseignement de la Défense, la Police fédérale, la police locale où se situe la mosquée, l’Office des étrangers et la Cellule de traitement des informations financières», explique encore RTBF.
Or, dans le cas de la grande Mosquée de Bruxelles, ce sont les renseignements intérieurs qui ont alerté sur l’infiltration de ce lieu de culte par des agents marocains, dont un, Ahmed Mouhssin, «député» de son état, avait soulevé le problème au Parlement qui laissait entendre que le blocage qui semble gêner Rabat au plus haut point était motivé par des raisons «politiques». «Si la Sûreté de l’Etat a des éléments objectifs pour bloquer le dossier, qu’elle les communique. On est prêt à les entendre», avait-il affirmé, sur un ton condescendant.
Bruxelles compte quelque vingt mosquées dont la majorité est sous influence de Rabat, les Marocains constituant la plus grande communauté étrangère en Belgique. Les autorités belges ont renforcé la surveillance des Marocains depuis les attentats terroristes qui ont secoué le pays. Comme en France, où les autorités politiques s’apprêtent à faire voter une loi sur le renforcement de la laïcité, la Belgique procède à un grand nettoyage dans les mosquées phagocytées par les services marocains et, à un degré moindre, turcs.
N. D.
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