Contribution – La hache de guerre du Polisario est définitivement déterrée
Par Dih Mokhtar Daf – Le peuple sahraoui s’est levé, enfin, de ses 29 ans de léthargie en attente d’un mirage nommé référendum d’autodétermination pour lequel le Conseil de sécurité a constitué, en 1991, la Minurso – Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental – qui s’ est transformée à la longue en gardienne des intérêts de la force occupante du territoire, en l’ occurrence, le royaume du Maroc.
Cette longue durée de ni paix ni guerre a failli inexorablement mettre à genoux les aspirations et les desseins nationaux pour lesquels les Sahraouis avaient tant sacrifié afin qu’ils puissent jouir, à l’instar de tous les peuples de cette planète, de leur pays intégralement libéré de ses envahisseurs qui bafouent tous leurs droits humains au su et au vu de cette Mission onusienne chosifiée par le Makhzen et son allié au Conseil de sécurité.
Le peuple sahraoui et sa direction ont beaucoup cru, à tort ou à raison, à cette arnaque grotesque qu’est l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Sa bonne foi, sa confiance en la communauté internationale et en son «plan de règlement» lui ont valu inutilement un temps mort qui, sans cette supercherie, pouvait être utilisé à des fins efficaces et profitables aux besoins de la libération nationale, en gardant son haleine révolutionnaire et en continuant son action militaire dans le but de ne donner aucun répit à l’ennemi.
Mais à quelque chose malheur est bon. Les Sahraouis, enfin, se sont rendu compte, ne serait-ce que tardivement, du leurre onusien et ont affirmé collectivement de ne plus jamais donner aucun crédit aux engagements et accords signés avec le Makhzen sous les auspices de n’importe quelle organisation soit-elle.
Et si, éventuellement, il y a un projet de solution du conflit ou négociations, il ne s’appliquera et ne se fera que concomitamment à la lutte armée qui est la seule garantie de l’unité et de l’existence même des Sahraouis.
Guergarate, 13 novembre, fut la date fatidique qui a marqué un tournant décisif dans l’histoire de la lutte de ce peuple dans son combat pour recouvrir son indépendance, son intégrité territoriale et sa souveraineté nationale.
Tout a commencé le 21 octobre quand un groupe de civils, agacés par le pillage de ses ressources, a décidé de manifester pacifiquement devant la brèche ouverte illégalement dans le mur de la honte, en contradiction avec les accords du «plan de paix» dûment accepté par les deux parties.
Le Maroc, par son comportement toujours belliqueux, a fait sortir, en toute impunité, son armée par d’autres brèches ouvertes, en contradiction avec les accords du cessez-le-feu, pour faire passer ses troupes en vue d’opprimer des manifestants qui exprimaient par des slogans écrits sur des banderoles leur refus du pillage de leurs ressources par une force d’occupation étrangère.
Cette sortie de l’armée marocaine a donné l’opportunité à l’Armée de libération sahraouie de se désengager légalement des accords du cessez-le-feu conclus entre eux et l’envahisseur, en ripostant militairement en légitime défense. Et de là, tous les accords militaires conclus en 1991 avec le royaume du Maroc sont considérés par les Sahraouis comme nuls et non avenus.
Le Maroc a, alors, par cette nouvelle agression, offert au Polisario l’opportunité légale à reprendre les armes et déclencher leur deuxième guerre de libération qui, selon toute vraisemblance, ne s’arrêtera qu’après la libération totale de la RASD.
Tout compromis ou projet de solution ne serait accepté que sous le pilonnage des armes, car les Sahraouis n’accepteront plus de se désarmer pour négocier. Ils ont longtemps cru à la communauté internationale, aux Nations unies et à ses multitudes de résolutions non contraignantes qui mettent l’agresseur et l’agressé dans le même sac, alors que le Sahara Occidental est indiscutablement un problème de décolonisation enregistré dans la liste des territoires non autonomes (résolution 1541 (XV) du 15 décembre 1960).
Ces événements qui se sont déroulés tout dernièrement ont rendu incontestablement deux dates mémorables dans l’histoire contemporaine de la lutte du vaillant peuple sahraoui : 20 mai 1973, début du déclenchement de la première révolution qui s’est terminée par les accords du cessez-le-feu qui n’ont mené nulle part à cause de l’intransigeance du Maroc et du laxisme dont il bénéficie au Conseil de sécurité grâce à son allié principal ; 13 novembre 2020, déclenchement de la deuxième guerre de libération qui, sous n’importe quel prétexte, ne se terminera qu’après le départ du dernier soldat et colon marocains.
Enfin, le peuple sahraoui ne sera plus dupé par des règlements concoctés contre sa cause nationale.
D. M.-D.
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