Conseil d’association Algérie-Union européenne : un nouveau départ ?
Par Wacim Kahoui – Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et beaucoup de monde a emprunté les portes de sortie depuis le dernier Conseil d’association Union européenne-Algérie, lequel ne s’est plus tenue depuis 2 ans, 5 mois et 7 jours ! La dernière session remonte au 14 mai 2018, ce fut la 11e et la dernière sous le régime des Bouteflika. Place, désormais, à une vraie coopération équilibrée sur base d’une mise au point qui devra s’imposer sur la nature même de l’accord d’association appelé à être réévalué, sur le dialogue du haut niveau interrompu à sa 2e session en novembre 2018, sur la recherche d’un nouveau cadre des priorités du partenariat euro-algérien.
La réunion de ce lundi 7 décembre 2020 sera présidée par Josep Borrell, haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, et par Sabri Boukadoum, ministre algérien des Affaires étrangères. Alors que la sécurité et l’évolution récente de la situation dans la région feront d’abord l’objet d’une session restreinte, la réunion élargie sera consacrée à l’examen des priorités du partenariat UE-Algérie, en session plénière, l’accent sera mis sur la bonne gouvernance, l’Etat de droit, la promotion des droits fondamentaux ainsi que sur le soutien de l’UE à la diversification de l’économie algérienne, au secteur de l’énergie et à l’économie verte. Selon le porte-parole du Conseil européen, une attention particulière sera accordée au commerce ainsi qu’aux migrations et à la mobilité.
Covid-19 oblige, le shaking-hand entre les deux chefs de la diplomatie, Josep Borrell et Sabri Boukadoum se fera virtuellement par vidéoconférence interposée.
Cette 12e session du Conseil d’association EU-Algérie sera précédée en matinée par la réunion des ministres des Affaires étrangères européens qui feront le point sur les dernières évolutions intervenues au niveau international. Parmi les questions abordées devraient figurer la situation des droits de l’Homme en Algérie et la fameuse résolution du Parlement européen qui a validé à la majorité écrasante le recul des droits et des libertés en Algérie.
Faut-il rappeler que ces deux réunions interviennent à quelques jours du Sommet européen, prévu les 10 et 11 décembre 2020. Les 27 chefs d’Etat et de gouvernement pourraient évoquer la possibilité de sanctions à l’encontre de l’Algérie mais la sacro-sainte règle de l’unanimité pourrait empêcher la validation de quelconque décision à ce sujet.
W. K.
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