L’ex-ministre Feraoun fera-t-elle tomber Abdelkader Lachkhem et autres ripoux ?
Par Houari A. – L’étau s’est enfin refermé sur celle qui a fait dégringoler l’Algérie à l’avant-dernière place du classement mondial du débit internet. Après une longue instruction, la très controversée ancienne ministre de la Poste et des TIC a été placée sous mandat de dépôt, après avoir tenté, par deux fois, de quitter le territoire national de façon clandestine. Le procès va sans aucun doute ouvrir la boîte de Pandore. Car, estiment des sources informées, il n’est pas possible que Houda-Imane Feraoun ait pu gérer le secteur sensible qui lui avait été confié sans qu’elle en eût référé aux cercles avec lesquels elle s’employait à saboter le secteur. Quelles que soient les charges pour lesquelles l’ex-ministre sera jugée, ceux-ci impliqueront de fait toutes les parties auprès desquelles elle devait obtenir le feu vert, sans quoi elle ne pouvait agir.
Le nom d’Abdelkader Lachekham, ancien directeur central des transmissions au ministère de la Défense nationale, a régulièrement été cité comme élément-clé dans la gestion du secteur des télécommunications, ce dernier engageant des questions liées à la sécurité nationale. Or, les agissements de Houda-Imane Feraoun ont toujours suscité des interrogations, aussi bien en ce qui concerne les aspects purement économiques que ceux ayant trait aux fréquences et aux bases de données qui relèvent du domaine sécuritaire. Aussi, les accusations qui sont dirigées contre l’ancienne ministre ne peuvent épargner les cercles de décision sans l’aval desquels aucun projet ne pouvait être entrepris et aucune mesure n’était applicable.
Le secteur des télécommunications a connu une véritable opération de sabotage depuis la désignation de Zohra Derdouri à la tête de ce ministère névralgique par Saïd Bouteflika, avant que Houda-Imane Feraoun lui succède de la même manière, c’est-à-dire sur injonction directe du frère de l’ancien président de la République. Les deux ministres se sont distinguées par leur gestion catastrophique qui a relégué l’Algérie au dernier rang des classements mondiaux en matière de maîtrise de cette technologie hautement sensible. Le secteur est allé de mal en pis jusqu’à ce que notre pays soit classé récemment avant-dernier, juste devant la Palestine occupée.
Houda-Imane Feraoun et Zohra Derdouri avaient dans le collimateur les fournisseurs privés d’accès à Internet qu’elles ont poussés à la faillite l’un après l’autre, jusqu’à ce qu’il ne reste sur le marché que deux opérateurs «récalcitrants» qui refusaient de se soumettre au diktat de la ministre et du directeur des transmissions au ministère de la Défense nationale. Ces entreprises seront fermées de façon arbitraire, mettant plusieurs centaines de travailleurs au chômage et laissant des centaines d’entreprises et d’institutions sans connexion du jour au lendemain.
Les responsabilités dans les affaires pour lesquelles Houda-Imane Feraoun sera entendue étant partagées, l’ancien directeur des transmissions ne pourra pas échapper à la justice, relèvent des sources qui maîtrisent on ne peut mieux ce dossier épineux qui est loin d’avoir révélé tous ses secrets.
H. A.
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