Comment André Azoulay a fait un enfant dans le dos du roi «écarté» du pouvoir
Par Mohamed K. – Des sources concordantes indiquent que la normalisation avec Israël a été concoctée, pensée, discutée et adjugée par l’omnipotent André Azoulay dans le dos de Mohammed VI. Le puissant conseiller du roi a mis ce dernier devant le fait accompli, soulignent ces sources qui expliquent que c’est le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, qui, «sous la pression du lobby séfarade marocain qu’il méprise, pour garder sa majorité, a persuadé Donald Trump de faire ce cadeau à Azoulay».
«Le roi Mohammed VI, envers lequel le président sortant américain voue dédain et déconsidération, n’est qu’une garniture», soulignent nos sources selon lesquelles l’annonce de la normalisation par le locataire de la Maison-Blanche en lieu et place du régime marocain est une «suprême humiliation», en ce sens que «c’est Donald Trump, sans aucun égard pour la monarchie chérifienne, qui a annoncé la reconnaissance illico presto d’Israël par le Maroc».
Nos sources relèvent, par ailleurs, que les médias israéliens de tous bords «n’ont en aucun cas souligné ou insisté sur la marocanité du Sahara Occidental». «On est donc très loin de la victoire claironnée par le Makhzen», précisent nos sources, d’autant que le match n’est pas encore joué aux Etats-Unis et que le successeur de Donald Trump, Joe Biden, s’empressera d’annuler la décision de son prédécesseur pour se remettre en conformité avec la légalité internationale. Les premiers signaux sont venus du Congrès américain où des sénateurs démocrates ont condamné vigoureusement cette reconnaissance qui n’engage que le Président vaincu à la dernière élection.
Mais ce n’est pas que dans le camp adverse que la sortie de Donald Trump a suscité une vague d’indignation. Une majorité de républicains sont outrés par cette décision qui viole le principe de neutralité de l’administration américaine dans ce conflit. «Aucune autre démocratie occidentale n’a soutenu la souveraineté marocaine sur la région du Sahara Occidental», a relevé, de son côté, le Washington Post, qui reprend la déclaration du sénateur James M. Inhofe, «allié de Trump et puissant président du Comité des services armés du Sénat», dans laquelle il soutient que le président sortant «aurait pu conclure cet accord sans renoncer aux droits de ce peuple sans voix». Pour le sénateur américain, Donald Trump «court, sans doute, hors du temps et veut assurer ses victoires en politique étrangère» avant de faire ses cartons et de quitter le Bureau ovale la queue entre les jambes.
Au Maroc, on s’inquiète des interférences au plus haut sommet du royaume. La maladie du roi n’est un secret pour personne et le prince héritier étant trop jeune pour porter le trône sur ses frêles épaules, c’est à l’inamovible conseiller de confession juive que revient encore le rôle de conduire les affaires du pays à sa convenance, et dans le sens des intérêts bien compris de l’entité sioniste dont il est un des fervents défenseurs. Si bien, d’ailleurs, que l’Israélien Eddy Cohen n’a pas manqué de le remercier pour sa contribution à l’aboutissement de la normalisation entre les régimes de Rabat et de Tel-Aviv.
M. K.
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