Des pleutres au secours de la veulerie des monarchies à l’agonie
Par Ali Akika – Ce qui fait mal, ce n’est pas la jubilation des serviles demeurés des monarchies moyenâgeuses. Ce sont les pleureuses ici et là recrutées pour masquer leur insondable hypocrisie de la trahison des Palestiniens et des Sahraouis. Cette veulerie et hypocrisie ne datent pas d’aujourd’hui. Elles sont intrinsèques à l’idéologie féodale qui a été déjà en œuvre lors du déclin de l’empire ottoman.(1)
La politique des monarchies d’aujourd’hui est la copié-collé de celle d’hier. Elle est motivée par la peur-panique du déclin de l’empire américain et qui est en train de plier bagage pour aller ailleurs où ses intérêts et sa sécurité sont potentiellement en danger. Jetons un regard sur les époques d’hier et d’aujourd’hui où l’on voit les féodaux chercher la protection de la force brute tout en nous faisant croire qu’ils croient en la puissance de dieu maître de l’Univers. Ainsi, alors que l’empire ottoman déclinait sous la pression de l’impérialisme enfant naturel du capitalisme, nos féodaux font alliance avec ce système ayant pour chef de file l’Angleterre. Celle-ci leur envoya un espion en la personne de Laurence d’Arabie pour conseiller, instruire et guider sur le terrain les tribus des féodaux. L’Angleterre évita ainsi des pertes humaines dans sa propre armée.
Pour service rendu, la Perfide Albion (l’Angleterre) fut payée par des territoires gorgés de pétrole qui agrandirent son empire où le soleil ne se couchait jamais. Notre perfide et intelligente monarchie anglaise ne toucha pas au folklore et aux apparats des princes de pacotille de cette myriade de territoires du Golfe. Rien ne dérangeait «nos» princes féodaux dans cette Angleterre dont la reine est comme eux, chef d’Etat et chef de l’Eglise. De plus, dans ces régions où le commerce est une activité «noble» depuis la nuit des temps, le capitalisme de sa majesté britannique le rend encore plus juteux au fur et à mesure que les dollars du pétrole remplissaient leurs caisses. Cette situation attira les élèves des grandes écoles de l’Occident qui leur amenaient sur place le nécessaire et le surplus à gogo. Après la Seconde Guerre mondiale, les Anglais, affaiblis et endettés en dollars empruntés, laissèrent la place aux Etats-Unis. Les princes de pacotille ne voyaient aucun inconvénient à remplacer un maître par un autre.
Et, aujourd’hui, voyant le dernier maître en date sur le point de déménager, ils s’accrochent aux basques d’Israël qui doit les impressionner par sa force exercée sur le peuple palestinien désarmé qu’ils ont déjà trahi à l’époque de la splendeur anglaise occupant la Palestine.(2) Nous voilà donc arrivés à l’époque du protecteur israélien. Avec leur vision moyenâgeuse du monde, ils pensent que le monde appartient et appartiendra toujours aux «seigneurs» qui leur ressemblent. Ils nouent donc des alliances avec le plus fort du moment. Et des mercenaires de la plume se permettent de donner ensuite des leçons de réalisme politique en invitant les Palestiniens et Sahraouis de courber l’échine au prétexte que le monde change.
Ces mercenaires, à leur veulerie ils ajoutent leur abyssale ignorance de l’évolution des rapports de force dans le monde et des innovations de stratégies militaires grâce à la possession des nouvelles technologies dont l’Occident n’est plus le seul maître. Ces avachis ne peuvent-ils pas comprendre pourquoi Israël fait tout pour empêcher l’Iran d’avoir sa bombe atomique alors qu’il possède 200 ogives nucléaires ? Ne savent-ils pas pourquoi Israël ne se balade-t-il plus au Liban alors que, jadis, il y entrait pour faire la chasse aux Palestiniens alors armés de leur seule Kalachnikov ? Depuis 2001 où ils ont évacué le Sud-Liban et surtout 2006 où ils ont abandonné sur place leurs chars Merkeva qui décore le musée de la résistance libanaise, l’équation stratégique a quelque peu été modifiée. C’est cette équation qui a poussé Israël à sortir de sa besace deux «armes», exploiter la peur-panique des féodaux du Golfe en leur promettant protection en contrepartie de leur reconnaissance diplomatique.
Leur deuxième arme, c’est l’assassinat politique des membres de la résistance palestinienne et du général iranien Quassem Souleymani et, dernièrement, le savant du nucléaire. Et ce sont les peurs et l’impossibilité de faire la guerre directement à l’Iran (3) que les mercenaires de la plume feignent d’ignorer pour conseiller aux Palestiniens et Sahraouis de baisser pavillon et de se mettre à leur école du défaitisme. Pour conclure, la frontière qui sépare les pays du monde arabe ne date pas d’aujourd’hui. Comme je l’ai signalé plus haut, elle a surgi au moment de chute de l’empire ottoman et son remplacement par l’impérialisme occidental. Des deux côtés de cette frontière qui n’a pas bougé, nous avons les mouvements nationalistes de libération et les monarchies qui ont répondu aux sirènes de l’Occident.
Ce même Occident aujourd’hui combat et détruit des pays issus du mouvement national, Irak, Syrie, Yémen, Soudan mais aide et cajole les monarchies. L’Occident n’a rien à cure des contradictions qui minent tous ces pays (manipulation de la religion, non-démocratie). Il ferme les yeux sur ces problèmes, ce qui l’intéresse c’est que le pétrole coule à flot. Comme par hasard quand des pays touchent à ce produit, coups d’Etat, agression et embargo sont leurs réponses. L’Iranien Mossadegh, en 1953, inaugura le bal des coups fourrés quand il a nationalisé le pétrole.
A ces coups fourrés, l’impérialisme a ajouté la carte religieuse sortie des ateliers de ces protégés régimes féodaux qui se proclament «commandeurs des croyants» et autres gardiens des Lieux saints. Et dire que des gens dans tous ces pays, où l’islam est majoritaire, tombent dans ce panneau grossier où rien n’est épargné aux populations, bourrage de crâne et pression sociale pour être dans le droit chemin, le leur, une prison pour l’esprit. J’ai commencé cet article par faire part de la jubilation des serviteurs des monarchies.
Qu’ils ne se réjouissant pas trop bêtement. Qu’ils se rapportent à chaque époque volcanique des soulèvements des peuples. La colonisation de la Palestine annonçait le réveil des peuples, chute des monarchies en Irak et en Egypte, Yémen. Le royaume de Jordanie doit sa survie à la protection d’Israël devenu Etat en 1948.
A. A.
1- Ne pas oublier la fermeture de la frontière marocaine aux troupes de l’Emir Abdelkader pourchassées par l’armée française après le Traité franco-marocain de Tanger 1844.
2- Assassinat du roi Abdallah de Jordanie à Jérusalem le 20 juillet 1951.
3- Trump a déjà renoncé aux représailles du bombardement d’une base américaine en Irak au lendemain de l’assassinat du général Souleymani. Il y a deux semaines, ses généraux lui ont «conseillé» gentiment de renoncer à l’attaque de l’Iran pour fêter sa lamentable défaite électorale.
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