Le Parti des travailleurs avertit contre le maintien du statu quo
Par Mounir Serraï – Le Parti des travailleurs (PT) affirme qu’il n’a pas été rassuré par l’apparition du président Abdelmadjid Tebboune, ni par son discours. Bien au contraire. Le parti de Louisa Hanoune considère que les rédacteurs de ce discours ont confirmé «l’impasse et l’accélération de la crise du système et les dangers terrifiants qu’il font porter sur la nation».
Le PT estime, dans un communiqué sanctionnant la réunion de son bureau politique, que le président Tebboune n’a pas été mis en courant de la situation réelle du pays. Pour cette formation, les gestionnaires actuels du pays auraient caché la vérité au chef de l’Etat, absent pendant près de deux mois pour des raisons médicales.
«Trompé par les chiffres officiels qui sont démentis par les professionnels de la santé et le nombre réel de décès quant à la situation sanitaire très grave induite par le Covid-19, le président Tebboune semble tenu dans l’ignorance de l’anarchie qui frappe l’enseignement dans tous ses paliers et de la dégradation terrifiante de la situation socio-économique. Une dégradation que le gouvernement reconnaît tant ses impacts et expressions sont violents : explosion de la pauvreté, voire de la misère au sein de la majorité du peuple, affectant et laminant, y compris les couches moyennes», souligne ce parti qui fait état de l’explosion du chômage parmi les jeunes et les millions de travailleurs dont les entreprises et ou activités sont à l’arrêt.
Ce parti se demande aussi si le Président ignore qu’après avoir provoqué un effondrement économique sans précédent, comme produit du confinement dit sanitaire, son gouvernement s’apprête à démanteler les banques et les entreprises publiques, qui sont la propriété de la collectivité nationale, en recourant à leur privatisation». Il parle ainsi d’«un pur démantèlement car, partout dans le monde où elles ont été mises en œuvre tout comme chez nous suite aux injonctions du FMI dans le cadre du Plan d’ajustement structurel dans les années 1990, puis sous couvert de partenariat public/privé, et afin d’attirer prétendument des IDE, durant les vingt dernières années, les privatisations ont été synonymes de désertification industrielle et sociale, de suppression massive d’emplois, de bradage du patrimoine public».
Sur le registre des libertés, le PT considère que la répression se poursuit avec des arrestations et le musellement des médias et des opinions politiques. Cet aspect, relève ce parti, n’a pas été abordé par le chef de l’Etat. Aussi cette formation estime-t-elle que «le président Tebboune, en minimisant les développements très graves dans notre région, pourtant porteurs de lourds dangers sur sa stabilité déjà fragilisée par la situation au Mali et en Libye, pour tous les pays et les peuples du Maghreb, en général, et notre pays, en particulier, semble n’avoir pas les éléments lui permettant d’apprécier ces développements». Car, se demande le PT, «peut-on, en effet, ignorer les objectifs dislocateurs qu’annonce la normalisation officielle des rapports entre le régime marocain et l’entité sioniste sur décision de Trump et l’intrusion violente et provocatrice de ce dernier dans le dossier du Sahara Occidental dont il a reconnu la marocanité».
Ce parti souligne également le silence du président Tebboune sur le rejet clair du référendum constitutionnel, et donc du régime. Pour cette formation, l’urgence est de prendre des mesures d’apaisement, à commencer par la libération des détenus politiques et d’opinion et l’arrêt de toutes formes de répression. Aller vers l’organisation des élections législatives et locales anticipées, c’est pour le PT tout simplement le maintien du statu quo.
M. S.
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