FFS : «L’entêtement du pouvoir nourrit les logiques d’affrontement»
Par Mounir Serraï – Le FFS avertit quant à l’entêtement du pouvoir à maintenir sa feuille de route, en dépit de son rejet populaire. «Notre pays se trouve aujourd’hui à un tournant décisif de son histoire. Impasse et incertitude politique, panne économique, détresse et désarroi social… tous les indicateurs sont au rouge. Si rien n’est entrepris pour redresser la situation, si le statu quo persiste, l’Algérie se retrouvera dans un avenir proche au bord du gouffre», prévient le premier secrétaire du parti, Youcef Aouchiche, lors de son intervention aujourd’hui devant les élus. Pour lui, le défi de la réalité ne ferait qu’aggraver la crise et faire perdre au pays toutes les chances d’un retour sur les rails.
«Cet entêtement nourrit les logiques d’affrontement et finira par provoquer des fractures irrémédiables», soutient-il, tout en estimant que seul le rétablissement de la confiance avec le peuple peut permettre de faire face à la dégradation de notre environnement régional et neutraliser les menaces qui ciblent le pays.
«Les appels à la mobilisation face à l’ennemi ne doivent pas faire oublier les errements du régime et ses échecs à répétition», ajoute Aouchiche pour lequel «si les Algériens ont l’amour de la patrie chevillé au corps, ils n’accepteront pas que leur patriotisme soit exploité pour restaurer l’autoritarisme et les priver de leurs droits et libertés fondamentaux».
«La sécurité nationale est une notion globale qui implique, au-delà des stratégies de défense nationale, des impératifs politiques, économiques et sociaux auxquels nous devons apporter collectivement des réponses urgentes et concrètes», poursuit le premier secrétaire du FFS, selon lequel «dans un monde soumis à la loi des plus puissants, où les règles de droit international sont systématiquement violées et les causes justes ignorées, nous devons faire preuve de lucidité et de clairvoyance et avoir un sens aigu des enjeux auxquels notre pays est confronté».
«Le meilleur rempart et le plus sûr des boucliers face aux périls externes est plus que jamais le respect de la volonté populaire pour et la consécration d’un vrai changement démocratique dans le pays», affirme Aouchiche. Le FFS dit continuer, malgré tout, à œuvrer pour la construction d’un grand Maghreb démocratique.
Le FFS dit lancer un dialogue interne pour préparer une esquisse de convention politique pour amorcer une sortie de crise de façon pacifique, démocratique et ordonnée. «Avant de nous adresser à nos partenaires politiques, il convient de tenir une pré-convention dont l’objectif est d’impliquer le plus nos structures, nos militants, sympathisants et amis dans le débat et la réflexion pour l’élaboration et l’adoption de notre proposition de sortie de crise qui sera proposée ensuite à la classe politique et sociale», assure-t-il, précisant que «le FFS demeure convaincu que seul un dialogue politique permettra à notre pays de retrouver la voie de la reconstruction d’un Etat légitime, fort et juste en jetant les bases d’un consensus national en mesure de préserver l’Etat national et renforcer la cohésion sociale».
M. S.
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