Israël va aliéner les Marocains : la shoah sera enseignée obligatoirement à l’école
Par Karim B. – Les Marocains n’ont encore rien vu. Ce qui les attend est bien pire que ce que les plus pessimistes prédisent. En pactisant avec Israël contre une reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental – un cadeau ajouté dans la corbeille de la mariée, commente-t-on –, le Makhzen a, en fait, offert le Maroc à l’entité sioniste et sacrifié la société marocaine sur l’autel d’un accord politique qui vise, in fine, à sauver le trône menacé par une fronde sociale qui s’annonçait torrentueuse.
L’historien franco-israélien Michel Abitbol a fait une première annonce qui fera tomber plus d’un à la renverse au Maroc. S’exprimant sur Radio J, le spécialiste des relations entre juifs et Arabes a annoncé une réforme à venir du système éducatif marocain en guise d’accompagnement de la normalisation avec Israël. «Ce qui devrait changer, c’est l’intensification des rapports dans tous les domaines, notamment celui de l’éducation», a-t-il affirmé. «Le Maroc, a-t-il souligné, est le seul pays arabe qui reconnaisse la dimension juive de son identité, c’est inscrit dans la communauté marocaine.» Et de soulever un lièvre : «Le Maroc sera probablement le premier pays arabe à inscrire la shoah dans son programme scolaire, ce qui n’est pas rien, bien entendu.»
«Cette reprise est un élargissement et un approfondissement d’une relation [mais vraiment] très étendue entre les deux pays», a encore affirmé Michel Abitbol qui explique que le maintien «aussi longtemps» du secret des liens entre le régime monarchique de Rabat et l’Etat hébreu par le fait que le Maroc est «d’abord un pays arabe» et «un membre à part entière de la Ligue arabe». «C’était donc tout à fait normal que le Maroc fasse preuve de réserve dans ses relations avec Israël», a-t-il insisté.
Le rôle de médiateur joué par le Maroc a commencé avec Hassan II, a rappelé l’historien pro-sioniste. «Le roi Hassan II n’était pas seulement un monarque avec, bien sûr, des considérations diplomatiques et politiques normales, mais il avait une véritable vision philosophique des relations entre juifs et Arabes à travers le monde et il aspirait à l’instauration de cette paix d’Abraham», a-t-il soutenu, en présentant le roi marocain comme un philanthrope qui agit pour le bien de l’humanité, alors que, quelques minutes auparavant, il admettait que la récente normalisation avec Israël est le fruit d’un arrangement intéressé, comme cela a toujours été le cas dans les relations du Maroc avec ses partenaires dont il escompte toujours une contrepartie matérielle.
Interrogé, justement, sur le deal consistant en la reconnaissance du «Sahara marocain» contre la normalisation – précipitée, semble-t-il – du Maroc avec l’entité sioniste, Michel Abitbol a répondu que «le Sahara est pour le Maroc ce que la Judée et Samarie est pour une partie des Israéliens», estimant que dans le dossier sahraoui, le Maroc «vient d’obtenir gain de cause», avant de relativiser : «Gain de cause auprès de l’administration américaine.» «Faire reconnaître [sa] souveraineté sur le Sahara par les Etats-Unis est un gain substantiel pour le Maroc», a-t-il ponctué.
«Il y a des relations sur le plan des renseignements et sur le plan militaire entre le Maroc et Israël», a, par ailleurs, confirmé l’historien franco-israélien, en rappelant que le mur de la honte «a été érigé par les mêmes ingénieurs israéliens qui avaient construit à l’époque la fameuse ligne Bar-Lev», le long de la côte du canal de Suez en 1967, en ne manquant pas de prier pour que «la ligne contre le Polisario tiendra mieux que celle de Bar-Lev».
L’universitaire natif de Casablanca ne tarit pas d’éloges du Maroc qu’il ne s’empêche pas de qualifier de «plus grande puissance sur le continent africain» et de pays «qui est beaucoup plus important que les Emirats et Bahreïn aussi bien sur le plan démographique que sur le plan diplomatique et militaire». Dit autrement, le monarque qui emprunte pour nourrir ses sujets et armer ses troupes est plus puissant que celui qui met la main au portefeuille.
K. B.
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