La normalisation ravive le débat : le mur d’Al-Bouraq à Al-Qods est algérien
Par Mohamed K. – En décembre 2010, l’Autorité palestinienne rendait public un document attestant que le Mur des Lamentations à Al-Qods était un bien waqf appartenant à l’Etat algérien. Cette révélation avait fait réagir Washington qui avait rué dans les brancards pour crier à la souveraineté israélienne sur cette partie du mur de soutènement de l’esplanade du Temple, situé dans le quartier juif de la vieille ville d’Al-Qods.
Selon le document révélé à l’époque, le mur des Lamentations est un bien islamique appartenant au saint patron algérien Sidi Boumediene Al-Ghouth et une partie intégrante de la Mosquée Al-Aqsa. «Il n’a donc aucun lien avec les juifs et encore moins avec les sionistes», écrivait le journal palestinien Al-Watan. Hillary Clinton, alors secrétaire d’Etat sous Barack Obama, réagissait violemment par la voix de son porte-parole qui condamnait «vigoureusement» les propos du ministre palestinien de la Communication qui en avait fait l’annonce et les «rejetait totalement» car «erronés» et «constituant une grave provocation».
Le département d’Etat américain n’était pas le seul à réagir à cette information considérée comme une «tentative d’ôter la légitimité israélienne sur ce mur qui représente l’attachement des juifs à leur terre». Le président de la commission des Affaires étrangères du Congrès, Howard Berman, avait joint sa voix à celle de l’administration Obama pour «dénoncer vivement» l’annonce de l’Autorité palestinienne, basée sur des documents historiques authentiques, exigeant de cette dernière qu’elle rendît public un communiqué dans lequel elle devait se démarquer de la déclaration du membre du gouvernement palestinien tout en lui enjoignant de retirer toute référence à cette vérité historique sur les sites officiels palestiniens.
Le journal Al-Watan avait fait parler un historien palestinien qui avait confirmé que le mur des Lamentations est bel et bien une propriété musulmane offerte par Salah-Eddine Al-Ayoubi aux Maghrébins, dirigés par l’Algérien Sidi Boumediene Al-Ghouth durant la bataille de Hattin qui a eu lieu le 4 juillet 1187 près du lac de Tibériade, en Galilée, et qui avait opposé les armées du royaume de Jérusalem, dirigées par Guy de Lusignan, aux forces d’Al-Ayoubi qui remportèrent une victoire écrasante et leur ouvrirent les portes de la Palestine. Le professeur à l’université de Ramallah indiquait, par ailleurs, que «ce que les sionistes appellent le mur des Lamentations n’est qu’une hérésie politico-religieuse visant à justifier la destruction de la mosquée Al-Aqsa et sa judaïsation».
L’historien, interrogé par le journal palestinien, ajoutait que la Société des nations – l’ancêtre de l’Organisation des Nations unies – avait confirmé, le 30 juin 1930, que le mur en question était un bien musulman, une donation faite à perpétuité par Salah-Eddine Al-Ayoubi à Sidi Boumediene Al-Ghouth, laquelle résolution sera entérinée par la justice britannique.
Toujours selon l’académicien palestinien, le document faisant foi, daté de 1193, est conservé dans les archives des biens inaliénables d’Al-Qods. «Les preuves existent qui confirment que le mur des Lamentations et la partie ouest d’Al-Aqsa sont un bien waqf algérien», soulignait, enfin, le journal palestinien dont l’article circule à nouveau sur les réseaux sociaux, sur fond de normalisations en chaîne de pays arabes avec l’Etat hébreu..
M. K.
Comment (37)