Covid : ce que dit l’ex-directeur algérien de l’Institut Pasteur de Corée du Sud
Par Houari A. – Le virologue algérien établi aux Etats-Unis Hakim Djaballah ne prévoit pas un retour à une vie normale avant 2022, voire 2023. Selon lui, le monde a raté deux occasions en or de freiner la progression mondiale ravageuse du Covid-19 à ses débuts. «Une mesure simple aurait pu être prise en décembre 2019 et janvier 2020 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à savoir l’arrêt de tout le trafic aérien en provenance de Chine mais, comme nous l’apprendrons plus tard, quand l’OMS a lancé l’alerte pour minimiser l’impact de ce coronavirus, c’était déjà trop tard», a-t-il déploré dans un entretien au média qatari Al-Jazeera.
Le scientifique algérien a ajouté que la seconde occasion ratée l’a été entre mai et juin 2020 lorsque les dirigeants au niveau mondial ont échoué à faire face à la menace et à unifier leurs efforts pour arrêter cette pandémie. «Je serai très heureux de voir les recherches visant à mettre au point un vaccin aboutir et je suis prêt à jouer un rôle pour créer une synergie entre les différents laboratoires pharmaceutiques», a encore affirmé Hakim Djaballah qui ne cache pas son souhait de voir les pays arabes participer à cet effort commun de recherche et de fabrication d’un vaccin dont l’effet, a-t-il dit, pourrait avoir une durée de six mois à un an.
«Le monde arabe détient des infrastructures pharmaceutiques parmi les meilleures au monde, aussi je ne vois aucune raison qui empêcherait le transfert des technologies et des protocoles de fabrication à travers des autorisations qui permettraient de procéder à la production du vaccin localement, de sorte à le distribuer dans la région et en faire bénéficier les pays pauvres», a souligné le médecin algérien de renommée mondiale qui a pris l’exemple de l’Inde et du Brésil qui sont convenus de travailler main dans la main. Une telle coopération, a-t-il insisté, est à même d’assurer une vaccination à travers le monde entier.
Donnant son avis avisé sur le vaccin, le directeur du centre de dépistage à haut débit (HTS) du Memorial Sloan-Kettering Cancer Center (MSKCC), à New York, a fait savoir que de nombreuses études ayant conclu à une efficacité de courte durée des vaccins en cours d’élaboration, «il est encore trop tôt pour dire si nous aurons besoin d’une vaccination annuelle ou à des rappels réguliers». «Attendons de voir comment les personnes qui ont reçu le vaccin vont réagir dans six mois ou un an», a précisé le Dr Hakim Djaballah qui pense qu’il faudra vacciner plus de 40% de la population mondiale pour commencer à en entrevoir les premiers effets sur l’épidémie. «Entretemps, a-t-il mis en garde, il faudra continuer à respecter les protocoles d’hygiène actuels, notamment le port du masque car il est probable que des personnes puissent attraper le virus même après avoir été vaccinées et, ainsi, contaminer les autres».
H. A.
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