Les Emirats bannissent les Algériens et accueillent 50 000 Israéliens sans visa
Par Houari A. – Quelques semaines à peine après avoir promulgué une instruction interdisant l’accès aux Emirats aux ressortissants de treize pays, dont l’Algérie, le régime des Al-Nahyane a ouvert les portes toutes grandes de cette pétromonarchie aux Israéliens après l’acte de reddition signé entre Mohamed Ben Zayed et Benyamin Netanyahou sous les auspices du président américain vaincu aux dernières élections, Donald Trump.
En effet, les médias israéliens font état de la visite du grand rabbin séfarade de l’entité sioniste ce jeudi aux Emirats arabes unis, «marquant le premier voyage d’un haut dirigeant religieux israélien dans un Etat arabe». «La visite du rabbin Yitzhak Yosef comprenait l’inauguration d’une école juive à Dubaï et la nomination d’un grand rabbin local», indiquent les médias israéliens, qui précisent que «le rabbin a rejoint plus de 50 000 Israéliens qui ont déjà voyagé dans le royaume du Golfe depuis que des vols commerciaux ont relié les deux côtés». Israël et les Emirats «sont également parvenus à un accord sur les dispenses de visa», apprend-on encore.
Les Israéliens accélèrent le pas de la normalisation et veulent battre le fer tant qu’il est chaud. C’est ainsi que, selon toujours les sources médiatiques israéliennes, «le centre communautaire juif de Dubaï aurait multiplié par six son personnel, passant de cinq à une trentaine d’employés, et environ 150 restaurants ont commencé à servir des plats casher».
En voulant justifier les raisons qui l’ont poussé à interdire l’entrée au pays aux ressortissants de plusieurs Etats arabes et musulmans, dont l’Algérie, le régime émirati avait dévoilé son arrière-pensée en novembre dernier. Selon l’agence britannique Reuters, une source gouvernementale émiratie avait affirmé que la décision de suspendre la délivrance de visas à ces treize pays a été prise pour des raisons de «sécurité nationale».
Des sources proches du dossier avaient évoqué la crise sanitaire comme étant derrière cette décision. Mais cette hypothèse ne tient pas la route dans la mesure où l’épidémie du Covid-19 fait des ravages en Israël, au Maroc et dans d’autres pays de la région alors qu’ils ne sont pas concernés par cette démarche hostile du régime d’Abu Dhabi. Les motivations politiques sont la principale raison de cette interdiction.
Des observateurs ont relevé que les pays concernés sont tous opposés à la normalisation avec l’entité sioniste et que tous les régimes monarchiques ont été épargnés par cette mesure ségrégationniste qui ne repose sur aucune justification d’un autre ordre que celui que les Al-Nahyane ne veulent pas admettre.
Quelle que soit la raison invoquée par le régime émirati, sa décision d’inclure l’Algérie parmi les pays dont les citoyens sont perçus comme une «menace» constitue un aveu clair de ce que les Emiratis pensent réellement de l’Algérie qui, pourtant, continue de leur tendre l’autre joue.
H. A.
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