Des intellectuels appellent à réagir à la situation de guerre imposée à l’Algérie
Par Houari A. – Réagissant aux «développements récents dans la région, aux frontières du pays», qui «ne peuvent laisser indifférent ni attentiste aucun patriote ni aucune force politique prétendant agir à la fois pour la défense de la souveraineté nationale», des intellectuels algériens ont lancé un appel aux Algériens pour réagir face au «pouvoir marocain» qui a «créé une situation de guerre à la frontière ouest du pays». Une situation qui «exige une mobilisation maximale des forces de l’ANP et des moyens plus grands de défense du territoire», relèvent les auteurs de l’appel.
«Ce pouvoir [marocain] réactionnaire ne peut avoir choisi le moment et avoir pris cette décision sans concertation et coordination avec ses soutiens indéfectibles : les dirigeants impérialistes, dont, en tête et à la manœuvre si ce n’est à l’initiative, ceux de la France et des Etats-Unis», s’indignent les signataires du document rendu public ce dimanche.
«L’annonce de la normalisation de l’Etat marocain avec l’Etat sioniste – laquelle ne fait qu’acter un fait déjà accompli – s’inscrit de façon cohérente avec plusieurs actes militaires et politiques dans la région Maghreb, dont on peut citer les plus récents : l’encerclement durable des frontières de notre pays, la persistance des attentats terroristes dans les Etats voisins et à l’intérieur du pays, la signature de l’accord militaire américano-tunisien de dix ans en septembre 2020, la résolution du Parlement européen en novembre 2020, appelant à l’ingérence politique et les résistances européennes à la révision de l’accord Algérie-UE», note l’appel.
L’activation de cet agenda impérialiste cible l’Etat national, selon l’appel qui souligne que «l’Algérie est bel et bien dans le champ opérationnel des forces militaires, politiques et économiques de l’Union européenne, de l’Otan et des monarchies arabes». «Tout comme l’ont été les autres pays de l’ex-front du refus et de la fermeté, l’Irak, la Syrie, la Libye et le Yémen», précise le document, selon lequel «les forces militaires et de renseignement ennemis ont accru notablement leurs possibilités de mobilisation et d’intervention à nos frontières».
Pour les signataires de l’appel, les ennemis de l’Algérie «multiplient et amplifient les obstacles pour éloigner le pays du retour à la voie du développement national indépendant», estimant que «comme hier, durant la lutte de libération nationale, la tâche de la défense patriotique de l’Etat national ne peut se concrétiser que par des capacités d’expression et d’intervention plus grandes de la jeunesse, des travailleurs et couches populaires».
Dénonçant une «voie libérale soumise aux intérêts des puissances impérialistes», les auteurs de l’appel font remarquer que la lutte des travailleurs, dont les «conditions [sont] déjà largement dégradées, comme l’illustrent la multiplication des mouvements revendicatifs et des grèves dans les lieux de travail tant publics que privés», est «nécessaire et juste pour l’amélioration des conditions d’une large majorité d’Algériens et d’Algériennes» et «montre la nécessité de poursuivre et d’intensifier la mobilisation pour imposer des ruptures réelles et conséquentes avec les choix libéraux, dont la récupération et le contrôle étatique et populaire des secteurs stratégiques de l’économie».
Pour les signataires de l’appel, les problèmes économiques et sociaux internes sont intimement liés aux menaces extérieures qui pèsent sur le pays. Aussi lancent-ils un appel aux «travailleurs et patriotes algériens à forger un front patriotique populaire d’actions et à initier des actions convergentes pour la défense de l’Etat national, de l’Etat social, le soutien au peuple sahraoui à la lutte du peuple palestinien».
H. A.
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