Recolonisations
Par Bachir Medjahed – Les pays anciennement colonisateurs ne renoncent pas à faire de leurs anciennes colonies des chasses gardées. C’est ce que l’on voit à travers les comportements de la France, par exemple, mais pas de la France seulement. Elle fait et redéfait les régimes en place en Afrique. Le Maghreb en fait partie. Le Sahara Occidental également. Chasse gardée, protectorat, allié sous tutelle… Tous les modes de réoccupation mènent au même chemin, soit une recolonisation par des colons indigènes.
Aucun de ces pays ne sera démocrate. Ni tout à fait propriétaire de ses richesses minières souterraines ni maître de leur commercialisation. Ni tout à fait dictateur ni tout à fait islamiste. Ni posséder une cohésion nationale. Pas de système politique stable. L’aiguille du balancier ne s’arrête jamais dans une position d’équilibre.
Aucun de ces pays ne sera autorisé à accéder à l’arme nucléaire. Surtout pas à ça ! Mohamed Ben Salman d’Arabie Saoudite se met le doigt dans l’œil lorsqu’il affirme qu’«al-oumma al-islâmi’ya» possédait le pouvoir de dissuasion à travers la bombe pakistanaise. La France elle-même affirme qu’elle ne sous-traitera pas son pouvoir de dissuasion qu’est l’arme nucléaire.
Pour corser le tout, l’Amérique refuse de renoncer à l’usage de l’arme nucléaire contre les pays qui n’en ont pas, tandis que l’ancien président français Jacques Chirac fermait la marche en introduisant un élément de trouble, à savoir que, face à une menace terroriste exercée sur le territoire français, la France riposterait en utilisant des moyens non-conventionnels.
Quant à l’Algérie, elle n’a jamais cessé de faire l’objet de menaces. Au tout début de la décennie 1990, le conseiller de François Mitterrand à l’emploi de l’arme nucléaire affirmait, dans une conférence, que le réacteur nucléaire algérien «est un élément de déstabilisation de toute la région».
Ajoutons qu’après le bombardement de la Libye, l’ex-président français Nicolas Sarkozy «assurait» que le tour de l’Algérie viendrait «dans deux ou trois ans».
B. M.
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