Economie : une feuille de route pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures
Le ministère délégué chargé de la Prospective vient d’élaborer son premier rapport sur la relance économique qui retrace les objectifs et la feuille de route du plan de relance économique (2020-2024), initié par le Président de la République pour sortir le pays de la dépendance économique quasi-totale aux hydrocarbures et dont l’APS a obtenu une copie, détaille les réformes programmées permettant d’augmenter la croissance économique de manière graduelle mais durable, conformément à l’instruction du Président Abdelmadjid Tebboune, lors du conseil des ministres du 26 juillet dernier.
«Le Président de la République en a délimité son périmètre et les délais de son exécution (du plan de relance économique)», note le rapport qui rappelle les «objectifs ambitieux» fixés dans ce sens, comme la réduction des importations de 10 milliards de dollars USD dès 2020 et la réalisation d’au moins 5 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures en 2021.
Tebboune, avait lui-même défini les secteurs porteurs qui doivent être les moteurs de la croissance en Algérie, à savoir les mines, l’agriculture saharienne, l’industrie pharmaceutique, les énergies renouvelables, et les start-up et micro-entreprises en matière de services technologiques et petite industrie, note le document.
Les nouveaux leviers de croissance sont, résume le rapport, le développement industriel, à travers une meilleure valorisation des ressources naturelles et la prise en compte des impacts environnementaux dans une logique de développement durable, l’entreprenariat et les Investissements Directs Etrangers (IDE), en tirant profit de la relocalisation dans le cadre de la régionalisation des chaines de valeurs. Des leviers soutenus par un certain nombre de mesures définies comme étant des facteurs de succès de ce plan.
Il s’agit, entre autres, de l’amélioration du climat d’investissement, la dépénalisation de l’acte de gestion, la non-discrimination entre les secteurs public et privé, la promotion de nouveaux instruments de financement, la numérisation de tous les secteurs pour une nouvelle gouvernance économique et une plus grande transparence de l’action publique, énumère le ministère dans son rapport.
Le développement économique escompté doit également être «inclusif», c’est-à-dire être porté par le plus grand nombre d’acteurs avec une juste répartition des opportunités de participer à la croissance.
Les infrastructures, notamment celles relatives à la chaine logistique des entreprises, sont, en outre, un facteur de compétitivité important à développer pour se projeter à l’international. Leur financement «peut se faire à travers des partenariats Public-Privé afin de s’assurer que ces projets s’autofinancent tout en s’assurant d’une forte qualité de service», selon le rapport qui met également l’accent sur le chantier de la réforme financière et bancaire.
Pour ce qui est du financement du plan, le document fixe quatre créneaux potentiels à savoir le financement budgétaire, monétaire, marchés financiers, partenariats publics privés, en plus de la création de «banques de développement» dont l’une des missions consiste à lever les fonds permettant la réalisation des projets structurants.
Dans son rapport, le ministère de la Prospective a d’abord procédé à un état des lieux de l’économie nationale durant la dernière décennie (2009-2019) avant d’arriver à l’année 2020, avec une analyse chiffrée de l’impact économique et social du Covid-19 dans le monde en général et en Algérie en particulier.
Le rapport avance, par ailleurs, les perspectives des principaux indicateurs macroéconomiques du pays à l’horizon 2025 et présent, enfin, trois études prospectives entreprises par le ministère pour mieux «anticiper l’avenir».
Il s’agit d’études inédites sur la sécurité alimentaire du pays, sur la sécurité énergétique et enfin sur le capital humain et la jeunesse.
R. E.