Le mufti pervers de la chaîne Echorouk TV interdit la gynécologie aux hommes
Par Houari A. – L’exégète autoproclamé Chems-Eddine a interdit le métier de gynécologue aux hommes. Répondant à une question sur la pratique de l’accouchement par les médecins hommes, l’imam sans diplôme a répondu que cela était impie et relevait d’un grave sacrilège. Accusant les épouses de préférer les hommes aux femmes, le transfuge polygame d’Ennahar TV fait des allusions impardonnables sur des dérives morales.
Devenu populaire par ses fatwas excentriques, loin de la science islamique puisque n’étant diplômé d’aucune grande école théologique, ce charlatan propage la pensée salafiste extrémiste sans que cela donne lieu à quelque rappel à l’ordre de la part du ministère des Affaires religieuses ou de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel. Dans une émission consacrée à ce faux dévot, ce dernier a affirmé que les églises construites dans la capitale «sont toutes [par miracle] tournées vers La Mecque», ajoutant ainsi une nouvelle ineptie aux nombreuses idioties que la chaîne qui l’emploie diffuse à la catégorie de citoyens incultes qui le suit et lui voue une grande admiration.
Ce dangereux charlatan avait été viré d’Ennahar TV en mai dernier. Si la raison invoquée était une fatwa contraire au décret religieux officiel de l’Etat au sujet de la zakât al-fitr, le fait est que ce prédicateur excentrique était dans le collimateur depuis longtemps. Le bonisseur, autoproclamé exégète bien qu’il ne soit pas habilité à donner des avis juridiques relatifs à la loi islamique, a gagné sa réputation en se consacrant à l’exorcisme et aux questions sociales généralement liées au sexe.
Le prédicateur autoproclamé, affublé du titre immérité de «cheikh» sans qu’il en ait acquis la qualité, ni officiellement ni auprès d’institutions religieuses compétentes en Algérie ou à l’étranger, n’avait pas réagi directement à cette mise à l’écart. C’est par le biais de commentaires publiés sur sa page Facebook qu’il avait «répondu», leurs auteurs se disant évidemment solidaires du «savant» et dénonçant le musellement de celui qui «éclaire les Algériens de son savoir et de sons érudition».
Des sources informées avaient indiqué que le «cheikh» déjugé et censuré allait, de toute façon, être récupéré par une chaîne rivale. D’aucuns avaient pensé à El-Hayat TV, succédané d’Ennahar TV, mais le marabout pervers a fini par atterrir chez Echorouk TV avec laquelle il partage la même obédience.
L’ordre des médecins répondra-t-il à cette provocation ? Les autorités réagiront-elles à ces causeries religieuses réactionnaires véhiculant la pensée obscurantiste qui a fait couler et continue de faire couler le sang dans le pays ?
H. A.
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