Edification d’une statue du roi berbère Sheshonq à Tizi Ouzou : la Libye réagit
Par Mohamed K. – Le ministère libyen de la Culture a réagi à l’érection d’une statue du roi berbère Sheshonq Ier à Tizi Ouzou, dans un communiqué officiel rendu public ce vendredi, en réponse aux informations «relayées à travers les réseaux sociaux et dans les médias» sur les origines de ce souverain qui a régné entre 945 et 924 avant le Christ, selon certaines sources, et entre 943 à 922 avant le Christ selon d’autres.
L’édification du monument dans la ville des Genêts à l’occasion de Yennayer, le Nouvel An amazigh, a soulevé une vive polémique entre Algériens et Egyptiens, précise le ministère libyen de la Culture, relevant du Gouvernement d’union nationale de Fayez Al-Sarraj. Aussi l’institution culturelle libyenne a-t-elle jugé nécessaire de remettre les pendules à l’heure, «en se référant à tous les ouvrages de haut niveau en termes de crédibilité et de précision», souligne le communiqué. Lesquels ouvrages «confirment» que le roi Sheshonq Ier – également orthographié Sheshanq selon les translittérations de son nom en berbère Cacnaq – «est d’origine amazighe et est issu de la tribu libyque des Mâchaouach». Selon la source libyenne qui indique une troisième date, ce dernier aurait régné entre 950 et 929 avant le Christ.
«Sheshonq Ier a régné sur l’Egypte et son règne était appelé la XXIIe dynastie», précise le communiqué du ministère libyen de la Culture, selon lequel les historiens ont donné à cette ère le qualificatif de «dynastie libyque». «Sheshonq Ier a réussi à prendre le pouvoir en Egypte et porter le titre de Pharaon, instituant ainsi le règne de sa dynastie, la XXIIe, vers l’an 950 avant le Christ, qui a régné pendant deux siècles.» «Sheshonq Ier est cité dans l’Ancien Testament biblique après la prise d’Hyérosolyme, actuelle Jérusalem», note encore le ministère libyen de la Culture, en ajoutant qu’«il n’existe aucune source qui reconnaisse des origines algériennes, tunisiennes ou égyptiennes au roi Sheshonq Ier».
Prenant la chose très au sérieux, l’institution officielle libyenne fait savoir que son premier responsable a chargé la direction de l’information et de la communication de prendre attache avec le Centre des archives et des études historiques, ainsi qu’un certain nombre de chercheurs et d’historiens qui ont traité ce sujet et publié des livres y afférents, «aux fins de rédiger un rapport qui sera diffusé la semaine prochaine».
Le ministère invite, enfin, «tous les journalistes, militants, écrivains et historiens» à «en référer» à elle à l’avenir «pour corriger certains concepts et rectifier certaines informations qui concernent la culture, l’histoire et le patrimoine libyens».
M. K.
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