Interrogations sur la réaction hystérique du coach de l’EN marocaine de handball
Par Kamel M. – Contrairement aux commentaires triomphalistes d’une certaine presse en Algérie, c’est à l’arraché et in extremis que l’équipe nationale de handball a remporté son derby maghrébin face à un Sept marocain coriace qui aura mené son adversaire du début jusqu’aux quatre dernières minutes où tout a basculé grâce à la détermination stoïque des Algériens. Face à un entraîneur des Verts serein, malgré les précieux et ô combien difficiles 24 buts inscrits au forceps, son homologue marocain a eu une attitude hystérique à la fin de la rencontre, se tapant la tête des deux mains, pleurant à chaudes larmes et se lamentant sur la défaite concédée par ses protégés.
Ce comportement indigne d’un entraîneur de haut niveau a suscité au moins trois interrogations chez les Algériens qui n’ont pas manqué de narguer à leur tour leurs voisins de l’Ouest qui reprenaient la même antienne qu’une certaine équipe de football allemande en 1982, à Gijón, en Espagne, avant qu’elle ne quittât le carré vert la queue entre les jambes.
Noureddine Bouhaddioui a-t-il regretté amèrement un changement de tactique fatidique qui lui a valu une défaite alors que son équipe menait largement au score un adversaire qui avait du mal à organiser son jeu face à des Marocains qui voulaient en découdre dès les premières minutes pour, à la fois, tuer le match et humilier les Algériens ? Tout le monde aura remarqué un effondrement total du Maroc lors des dernières minutes, alors que les Verts exerçaient un forcing permanent du début jusqu’à la fin, sans fléchir et sans flancher à aucun moment. Si la partie devait continuer au même rythme, prédisent des spécialistes de la petite balle ronde, l’Algérie aurait laminé son adversaire et creusé l’écart largement.
Le coach marocain pleurait-il son sort car craignant la réaction des autorités politiques à Rabat après cette défaite qui tombe très mal ? Tout un chacun sait que les relations entre l’Algérie et le Maroc sont au plus bas, depuis que le Makhzen a normalisé ses relations avec Israël et que les Etats-Unis ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental occupé. Les récents développements dans la région, après la violation du cessez-le-feu par l’armée marocaine à Guergarate, sont perçus par Alger comme un casus belli. Le président Tebboune, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, et le chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée, Saïd Chengriha, ont tous affirmé qu’une menace venant de l’Ouest pesait sérieusement sur l’Algérie. Perdre un match de handball peut rappeler, à certains égards, l’incroyable acharnement qui caractérisait les pays des blocs Est et Ouest durant la Guerre froide mors des compétitions sportives internationales.
Ou alors l’entraîneur vaincu et dépité s’est-il rappelé au «bon souvenir» de son compatriote, le consul général du Maroc à Oran qui affirmait à ses concitoyens en colère qu’ils se trouvaient «dans un pays ennemi» ? Noureddine Bouhaddioui se considérait-il en guerre avec un belligérant sur un champ de bataille ? Sa névrose post-défaite le laisse penser. Pourtant, ses poulains sont loin d’avoir démérité. N’aurait-il pas été plus digne pour lui et pour les couleurs qu’il défend de féliciter ses joueurs pour l’effort monumental qu’ils ont fourni et de complimenter l’Algérie pour sa remarquable prestation et sa victoire amplement méritée ?
K. M.
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