Maroc : Nasser Zefzafi et d’autres détenus en grève de la faim
Le chef de file du Hirak du Rif au Maroc, Nasser Zafzafi, et huit autres détenus du mouvement entameront mercredi une grève de la faim de 48 heures pour dénoncer la politique de la mainmise sécuritaire au Maroc face à la liberté de la presse et d’expression et au droit de manifester pacifiquement, rapportent mardi des médias locaux.
Il s’agit de Nasser Zefzafi, Nabil Ahamjik, Mohamed Haki, Mohamed Jelloul, Samir Ighid et Zakaria Adahchour, ainsi que l’historien et militant Maâti Monjib et les journalistes Omar Radi et Soulaïmane Raïssouni, rapporte l’APS.
Les proches des détenus décrivent, mardi dans un communiqué, une action «symbolique» en protestation contre «la politique continue de la gestion purement sécuritaire de l’Etat vis-à-vis du droit de manifestation pacifique, de la liberté de la presse, d’opinion et d’expression et le droit d’association».
Ils considèrent cette grève de la faim comme «un cri» pour rappeler aux autorités que le phénomène de «la détention politique est la preuve du non-respect par l’Etat marocain» de ses obligations internationales ainsi que de «ses engagements avec ses partenaires» étrangers, exprimant leur «refus de la détention arbitraire, des procès iniques, de la répression des manifestations pacifiques, de la torture et de la violation des libertés».
Les familles déclarent tenir l’Etat marocain «responsable de ce qui pourrait arriver aux détenus», dont certains souffrent de problèmes de santé après plusieurs grèves de la faim observées par le passé, appelant à une rupture «avec ces pratiques sécuritaires».
Pour rappel, Nasser Zafzafi a mené une série de grèves de la faim depuis son arrestation en mai 2017 pour contester son arrestation et améliorer ses conditions de sa détention.
En avril 2019, la justice marocaine a confirmé le jugement initial de 20 ans d’emprisonnement contre Nasser Zefzafi et trois autres meneurs de la contestation qui ont agité en 2016 et 2017 la région marocaine du Rif. Les autres peines vont de 1 à 15 ans de réclusion.
Cette protestation a été déclenchée par la mort, en 2016, d’un vendeur de poissons, Mohsen Fikry, broyé dans une benne à ordures en tentant de s’opposer à la saisie de sa marchandise.
Des centaines de militants ont été arrêtés durant ces évènements, selon les estimations des organisations de défense des droits de l’Homme. Certains d’entre eux ont été libérés après l’expiration de leur peine.
L’association des familles de prisonniers du Hirak Al-Rif estime à 23 le nombre de militants toujours détenus, dont Nasser Zefzafi.
R. I.
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