Ere de paix ?
Par Mrizek Sahraoui – Entre-t-on dans une ère de paix dans le monde après quatre années d’une présidence hors normes qui eut tenu en haleine l’ensemble de la population mondiale ? Tout porte à le supposer, hypothèse confortée par les premiers gestes du 46e président des Etats-Unis. En effet, dès après son investiture en présence de trois anciens présidents, tout un symbole et sans doute un pied de nez collectif au «démoctateur», le grand absent de la cérémonie, Joe Biden a signé plusieurs décrets pour marquer une rupture franche avec les politiques nationale et internationale désastreuses de son prédécesseur.
Outre sa promesse d’être Président de tous les Américains, affirmant «sans unité, il n’y a pas de paix», en plus des décisions visant une mobilisation maximale des moyens fédéraux pour lutter contre la pandémie du coronavirus, dont le nombre total de victimes vient de franchir 410 000 décès, et à venir en aide aux plus démunis, à travers un plan de relance d’urgence de 1 900 milliards de dollars, Joe Biden a également pris une série de mesures de nature à rassurer la communauté internationale.
Le nouveau locataire de la Maison-Blanche s’est dit, selon Jen Psaki, sa porte-parole, favorable à la reconduction pour cinq ans du traité New Start, limitant les arsenaux nucléaires des Etats-Unis et de la Russie à 1 550 ogives et 800 lanceurs bombardiers lourds. «Nous ne pouvons que saluer la volonté politique de prolonger ce document», a aussitôt indiqué de son côté Dimitri Peskov, le porte-parole de Vladimir Poutine.
Les bonnes nouvelles s’enchaînent depuis le 20 janvier, date de prise de fonction de Joe Biden qui a également acté le retour des Etats-Unis dans l’Accord de Paris sur le climat. S’agissant de l’Accord de Vienne sur le nucléaire iranien signé en juillet 2015, duquel s’est retiré Donald Trump en mai 2018, la nouvelle administration américaine n’a pas fermé les portes du dialogue. Entrouvertes puisque des discussions en aparté ont déjà eu lieu depuis quelques semaines. Antony Blinken, le nouveau secrétaire d’Etat, a d’ailleurs indiqué que le gouvernement Biden est prêt à revenir dans le traité à condition que l’Iran respecte ses engagements, Téhéran ayant demandé la réciprocité.
Si les alliés traditionnels des Etats-Unis se sont dit optimistes après l’élection de Joe Biden, reste à savoir ce qu’il adviendra de la relation directe entre la Russie et les Etats-Unis. Au beau fixe, celle-ci implique de manière générale des relations internationales apaisées dépourvues de confrontation. Mais le souci est que le naturel américain revient toujours au galop.
L’espoir est cependant permis que Joe Biden revienne sur toutes les décisions injustes, iniques et attentatoires aux principes et droit internationaux, prises par un président qui n’eut écouté que ses impulsions, loin de toute rationalité et à rebours du bon sens.
M. S.
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