La liste des féminicides s’allonge : une journaliste égorgée par son mari à Alger
Par Mounir Serraï – La journaliste et présentatrice d’une émission environnementale sur la chaîne publique en tamazight TV4 a été égorgée par son mari dans leur domicile conjugal à El-Madania, Alger. Elle a laissé deux petites filles, selon des informations recueillies auprès de ses collègues. La terrible nouvelle a provoqué colère et indignation pas uniquement au sein de la corporation des journalistes, mais aussi dans la société d’une manière générale. Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui ont dénoncé ce crime abject qui allonge la liste des féminicides.
En 2020, 39 cas ont été recensés officiellement. Ces crimes, qui se produisent souvent dans le domicile conjugal, s’ajoutent aux sévices physiques et moraux que subissent de nombreuses femmes dans une société rongée par la violence et la haine. Des femmes ont été également tuées par des membres de leur famille, parfois par leurs propres enfants, petits-enfants ou frères. Selon le site Feminicides-dz, le 1er janvier 2020, à Skikda, W. Laouiti, 29 ans, a été assassinée par son ex-conjoint qui l’a poignardée plusieurs fois. Elle était mère d’une petite fille de 6 ans.
Le 14 janvier, à Saïda, une autre femme de 30 ans a été assassinée par son conjoint qui l’a poignardée puis égorgée. Elle avait des enfants. Le 28 janvier 2020, à Relizane, une autre femme de 27 ans a été tuée par son fiancé. Le 10 février 2020, à Boumerdès, une vieille dame de 84 ans a été assassinée par son petit-fils à l’aide d’un marteau. Le 12 février, à Oran, une autre femme a été égorgée par son conjoint après que quelqu’un eut publié ses photos sur les réseaux sociaux. Le 19 février, à M’sila, une femme de 62 ans a été tuée par son conjoint par arme à feu. Elle était mère de 12 enfants. Le 4 mars, à Ouargla, une femme de 23 ans a été assassinée par son conjoint qui l’a frappée avec une cocotte-minute. Elle était mère de 3 enfants.
Le 12 mars, à Chlef, une femme de 27 ans a été tuée par un homme qui voulait l’épouser. Parce qu’elle ne l’avait pas accepté, il l’a poignardée en pleine rue. Elle était infirmière. Le 13 avril 2020, à Alger, une femme a été assassinée par son fils. Le 13 avril, toujours à Alger, une fille a été tuée par son frère. Le 14 avril, à Relizane, une dame de 50 ans a été tuée par son fils qui l’a poignardée dans le dos.
La liste est encore longue. Le pire est que des gens tentent de trouver des «justifications» à ces crimes abominables, comme s’il existait des arguments qui donneraient le droit à une personne d’ôter la vie à une autre. De tels commentaires sont passibles de prison sous d’autres cieux parce qu’il s’agit bien d’apologie de meurtre et d’incitation à la violence.
M. S.
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