Stora ou la chèvre, le loup et le chou (II)

BS Deval
L'historien Benjamin Stora. D. R.

Contribution d’Ali Farid Belkadi – «Qui se transforme en âne sera mangé en foin» (proverbe algérois). Pour un léger soufflet administré par le dey d’Alger le 28 avril 1827 au Consul de France Deval à l’aide de son éventail, la France exigea des excuses, une repentance. C’était pour la France un outrage.

Deux mois plus tard, le 11 juin 1827, une escadre de 13 vaisseaux vint bloquer la navigation dans la rade d’Alger. 132 ans plus tard, les Français qui ont assassiné des millions d’Algériens, à travers les propos contradictoires de leur espiègle Président, ne veulent rien entendre, ni excuses, ni repentance, ni réparation.

L’ignorance de l’Algérie et des Algériens par Benjamin Stora depuis qu’il a quitté Constantine, en culotte courte avec son ballon sous le bras, à la veille de l’indépendance algérienne, éclate au grand jour.

Cet historien anciennement trotskyste, que l’on croyait révolutionnaire permanent, selon le credo de Lev Davidovitch Bronstein (alias Trotsky), s’est mis à l’involution ponctuelle, recyclé muet et taciturne, dépositaire officiel et sans gloire de la mémoire faussée de deux rives méditerranéennes antagonistes.

La posture philosophique des trois petits singes de la tradition asiatique : «Pas vu, pas entendu, rien à dire», devient chez B. Stora : «J’ai vu, j’ai entendu et je préfère ne rien dire.»

Les Algériens n’espéraient plus grand-chose des livres de cet ancien compatriote, qui chuchote depuis si longtemps des tas de choses à l’oreille des présidents.

Rapport-Verbatim

Et voilà qu’il vient de commettre une expertise banale et sans imagination, sur commande présidentielle, de l’histoire de la France coloniale en Algérie. C’est ainsi qu’animé du plus bel état d’esprit, d’une grande disponibilité et d’une subordination sans faille à E. Macron que Benjamin Stora s’est courbé pendant des jours, des semaines et des mois sur une rame de feuilles blanches pour en tirer un désolant rapport intitulé «Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie».

Al-Hadj Mohammed Ben Zaâmoum

En 1830, quelques années avant l’apparition de l’émir Abdelkader sur le champ de bataille et 132 ans avant le début des rancunes, les animosités, les ressentiments et les «incendies de mémoires enflammées», selon la formule de B. Stora, les Algériens voulurent signer un traité de paix avec la France. Ils proposèrent de rencontrer le général de Bourmont. Sans succès, cette demande fut rejetée par le chef de la nouvelle colonie française. C’est ainsi que reprirent les hostilités contre le corps expéditionnaire français.

Ce que préconise Benjamin Stora dans les grandes lignes de son rapport à E. Macron a été suggéré aux Français dès les premiers jours de la conquête d’Alger, en 1830, par le chef de guerre Al-Hadj Mohammed Ben Zaâmoum, qui avait perdu dans la bataille contre les Français, à Sidi Fredj, trois membres de sa famille. Al-Hadj Mohammed Ben Zaâmoum écrivit au général de Bourmont une lettre dans laquelle il lui proposait de «réunir les hommes influents de la province d’Alger et de leur proposer les bases d’un traité qui réglerait, à l’avantage de tous, la nature de nos rapports entre les Algériens et les Français, tant dans l’intérêt actuel que dans celui des races futures».

Le général en chef de Bourmont ne crut pas bon de répondre à cette demande du chef algérien. Cette lettre se trouve aux archives de Vincennes, parmi des dizaines d’autres, rédigées en arabe et non traduites à ce jour.

Mohammed Ben Zaâmoum, d’origine kabyle, était obéi par les Iflissen Umellil, également connus sous le nom d’Iflissen Udrar «Iflissen de la montagne», une confédération occupant la partie occidentale de la Kabylie du Djurdjura, qui regroupait les Béni Khalfoun, les Nezlioua et une partie des Guechtoula.

Ces tribus reconnaissaient l’entière autorité de Ben Zaâmoum, lequel, fort de l’apport guerrier non négligeable de cette confédération de tribus algériennes, contrôlait toutes les routes de la Mitidja. Al-Hadj Mohammed Ben Zamoum avait environ 70 ans. «C’était un homme sage, ami de la paix, et il eût sans doute fait tout ce qui dépendait de lui pour tenir ses promesses (…) Il n’agissait, dit encore le général Daumas dans son ouvrage sur la Grande Kabylie, qu’après avoir mûrement réfléchi, prenait conseil des gens renommés pour leur sagesse et ne laissait jamais sortir une parole malveillante de sa bouche. Sa maison était la maison de Dieu, à cause de la magnificence de son hospitalité. L’injure lui était inconnue.» Un héros qui mérite de reposer, avec les honneurs, au Carré des martyrs du mouvement national du cimetière d’El-Alia.

La montagne qui accouche d’une toute petite souris

Une véritable malle aux souvenirs, fouillée non pas de fond en comble, mais superficiellement, hâtivement et dans tous les sens. En grattant la surface futile des problèmes empilés par le temps. Une mémoire brève et à court terme, en se rappelant certains petits épisodes et pas un grand nombre d’autres, de véritables morceaux choisis. Un potpourri d’événements tronqués contés par Garagouz-Polichinelle. Une manipulation sélective d’événements survenus au pays à jamais perdu et jamais oublié. Soleil de mon pays perdu, version Pierre Boussel, plus connu sous son pseudonyme de Pierre Lambert.

Gisèle Halimi

Par exemple, pourquoi Gisèle Halimi au Panthéon et pas Me Jacques Vergès ? C’est simple, les Français ne l’aiment pas, ni sa stratégie de rupture pour défendre l’Algérie hors la loi.

Benjamin Stora suggère Gisèle Halimi au Panthéon. Pourquoi pas Me André Berthon, qui fonda, en 1953, la Ligue de défense des musulmans nord-africains ou Me Yves Dechézelles, l’avocat défenseur des causes anticolonialistes à l’époque la plus illustre de Messali Hadj ? Ou encore Me Henri Douzon, l’avocat d’Henri Alleg ou Me Pierre Braun qui plaidait pour les résistants algériens à Oran, Annaba, Blida durant les années de braise, ou encore Me Pierre Popie abattu par l’OAS, qui, dès son jeune âge, prit le parti des Algériens en lutte pour le bien le plus précieux sur cette terre : la liberté ?

Agiotages, tripotages, tripatouillages

Le rapport-verbatim de Benjamin Stora semble avoir été rédigé en réquisitionnant des milliards de neurones déconnectés de l’histoire algérienne, parfois même à l’opposé de ses préoccupations historiennes, pignon sur rue. Il faut aller vite et remplir 160 pages. Pondre un rapport d’expert en ayant bien en vue la postérité ce n’est pas rien.

Ce rapport, c’est l’histoire de la chèvre, du loup et du chou que le batelier doit mener de l’autre côté de la rivière sans encombre. Sachant que le loup peut manger la chèvre, que la chèvre peut manger le chou.

L’Algérie et la France sont deux berges méditerranéennes lointaines et si proches à la fois, qui, selon les temps, se rapprochent, s’étreignent et s’annulent souvent. Un couple digne d’un film hollywoodien. L’apprentissage relationnel biaisé par la pensée Aussaresses qui ne dérange plus grand monde en France, ou celles d’autres assassins hors pair, soldats amnésiques qui font et refont dans leur tête leur guerre perdue, les harkis qui font mine d’être dans l’incapacité à se souvenir de faits anciens, de leurs méfaits et de leurs forfaits inqualifiables. Jusqu’aux pieds-noirs si purs, immaculés et innocents qui trempaient leur pain dans la délicieuse sauce coloniale.

Les psychologues parleraient de combinaison des facteurs de l’entourage social et des facteurs psychologiques influents sur le comportement. On a vu cela chez E. Macron, alors simple candidat à la présidence, en voyage à Alger ; il avait qualifié la colonisation de «crime», de «crime contre l’humanité» et de «vraie barbarie». Dans une interview à la chaîne Echorouk News, diffusée mardi 14 février 2017, il déclarait : «La colonisation fait partie de l’histoire française (…). Ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes.»

Le passé de l’Algérie est un gigantesque et multicolore kaléidoscope qu’il faut regarder non seulement en face, mais derrière, à droite, à gauche, en haut, en bas et dedans. Un pays complexe et ses gens jamais soumis, sauf à Dieu, le Seigneur des mondes. Des centaines de têtes décapitées le témoignent au MNHN de Paris. Les seuls résistants de la liberté au monde à avoir fini, chacun, dans une boîte en carton de chez Bata au MNHN, ce grand musée de la civilisation française au XXIe siècle.

Une fois Emmanuel Macron devenu Président, plus question d’excuses à l’égard des Algériens et des Algériennes, victimes de crimes abjects durant la Guerre de libération. Oubliés le «crime contre l’humanité» et la «vraie barbarie». E. Macron, engoué de Shakespeare à ses débuts didactiques, théâtralise la relation France-Algérie en voulant marquer de son empreinte l’histoire algérienne : il met en scène Benjamin Stora dans un rôle de servant, habituellement dévolu aux soubrettes.

Macron défend l’ère coloniale de toutes les accusations et des reproches adressés aux générations antérieures, depuis le maréchal de Bourmont au général Bugeaud jusqu’à Bigeard et Massu. Pour atténuer leurs fautes, il proclame : «Ce n’est pas moi. C’est l’autre. Je n’étais pas là.» Sans se douter que l’histoire d’un pays se fait et se construit avec la somme de toutes les générations, jusqu’à la préhistoire, si possible. Un conditionnement de l’histoire, des excuses prononcées à Alger du bout des lèvres, aussitôt évoquées, aussitôt éteintes et oubliées. Je m’excuse.

Quand on marche sur les pieds de quelqu’un, la moindre des politesses est de s’excuser. Quand on assassine un peuple entier, c’est bien plus grave.

Laissons la mémoire là où elle se trouve, à ses connexions neuronales qui détiennent les clés du passé de chacun d’entre nous. La mémoire proposée par Stora est un assemblage de souvenirs où s’entremêlent juifs, pieds-noirs, et les Algériens marginalisés dans leur propre pays, privés de présent, incapables de se projeter dans le futur. C’était hier.

Ibn Khaldoun s’est parfois trompé, la preuve…

Lecteur au millimètre, entre les lignes et en filigrane, j’ai personnellement relevé des erreurs dans Les Prolégomènes d’Ibn Khaldoun, de même que dans son Histoire des Berbères.

En voici une, rectifiée par moi, qui prouve que le grand Ibn Khaldoun s’est trompé même en parlant de la Kahena : Jésus Ben Sira, l’auteur du Siracide, livre appelé aussi L’Ecclésiastique ou Le Livre de Ben Sira le Sage, est l’un des livres sapientiaux de l’Ancien Testament (La Thora) qui a été rajouté vers 200 av. J.-C. à la Bible juive.

Ibn Khaldoun appelle Jesus Ben Sira : Youchâ Ben Charekh et il lui attribue le rang de vizir (ministre) de Salomon. Or, le règne du roi et prophète Salomon a été établi approximativement de 970 à 931 av. J.-C. par les spécialistes.

Entre le règne de Salomon et la rédaction du Siracide, il s’est passé près de huit siècles.

La Kahena n’a jamais été juive, ni judaïsée

Lorsque Benjamin Stora écrit que la Kahena était une reine juive, dans le sillage de Gisèle Halimi et d’autres, je lui réponds ceci : «L’affirmation d’Ibn Khaldoun, ou supposée telle, que la Kahena était juive repose sur une erreur de traduction. Il déclarait simplement que certains Berbères avaient été, peut-être (rubbama) judaïsés dans un lointain passé mais qu’ils n’étaient plus juifs à la veille de la conquête arabe. C’est ce que dit à ce propos l’historien, penseur et islamologue tunisien Mohamed Talbi, mort dans la nuit du 30 avril 2017 à Tunis.»

L’auteur arabe du XIIIe siècle Al-Maliki note à propos de la Kahena que lorsqu’elle allait dans les batailles «elle avait avec elle une énorme idole de bois qu’elle adorait ; on la portait devant elle sur un chameau».

Gabriel Camps a vite fait de voir dans cette idole une statue de la Vierge. En fait, il s’agit du dieu Gourzil de l’ancien paganisme berbère. D’après Corippe (La Johannide, V, 22-26), les anciens Berbères Laguatan lâchaient sur l’ennemi un taureau représentant leur dieu Gourzil.

Entre 698 et 702, la résistance de certains Berbères menés par la Kahena fut, selon la légende, l’un des événements les plus marquants de la lutte contre l’islamisation du Maghreb. Les adversaires de l’islam, juifs et chrétiens, sautèrent sur l’occasion pour tenter de confisquer le personnage. Les juifs assimilant le nom de cette reine des Djeraoua au substansif Kohen «prêtre» et «grand prêtre» (en hébreu Kohen Gadol, Kohen ha-Gadol ou Kohen ha-Rosh) titre porté dans le judaïsme traditionnel.

Le monothéisme interdit les tatouages

Le même auteur Al-Maliki signale les tatouages qui couraient tout le long du dos de la Kahena jusqu’à ses fesses. Il était interdit aux juifs de se tatouer. Voilà pourquoi la Kahena, reine berbère des Aurès, ne pouvait être juive.

Les prophètes et messager Muhammad et Moïse ont interdit la pratique des tatouages, ceux-ci étaient soupçonnés de véhiculer des croyances polythéistes. La Thora, dans Le Lévitique (19-28), met en garde contre cette pratique: «Vous ne ferez pas d’incision dans le corps pour un mort et vous ne ferez pas de tatouage.» Cependant qu’un hadith du prophète (rapporté par Mouslim, 3966) dit : «Qu’Allah maudisse la tatoueuse et celle qui sollicite ses services.» Un hadith rapporté par An-Nawawi va dans le même sens.

Les anciens Berbères vouaient des cultes à Neith-Ta’anayt, Isis, Nout, Tanit, Athéna, Ishtar, Ashtarté, Déméter, Artémis, Juno Céléstis ou encore à Vénus. Il s’agit parfois d’une seule divinité du paganisme antique qui changeait de nom, selon les régions ou le pays.

A propos de la musique chaâbie

Benjamin Stora écrit à propos des chanteurs juifs algériens : «On pourrait également citer les frères Nacash ou Robert Castel, acteur, humoriste et chanteur de musique arabo-andalouse, fils de Lili Abassi, maître du chaâbi. Il vient de décéder, en décembre 2020.»

Le chaâbi algérien

Les chanteurs juifs Lili Boniche, Luc Cherki, Blond-Blond, Lili Labassi, Edmond Atlan, Edmond Yafil, Maria Soussan, Simone Tamar, Cheikh Zekri ou le Cheikh Zouzou ne sont pas, n’ont jamais été, des maîtres de la musique chaâbie. Les chansons juives appartiennent aux variétés musicales modernes d’inspiration orientale.

Le chaâbi algérois est étranger aux chanteurs juifs, tout comme le chant bédouin ne leur sied pas. De même que l’achwwiq des montagnes de la Kabylie, l’ahellil de Timimoun ou le tindé de l’Ahaggar.

Le chaâbi algérois, dont la plupart des Algériens ne comprennent pas certaines paroles, est un art musical issu de la poésie dite malhoun, réservée à l’élite algéroise musulmane. Le chaâbi est ce que le Cante Jondo andalou est au flamenco. Des chants du fond de l’être. On pourrait dire de même à propos des codes sophistiqués du tango argentin ou du blues de Big Bill Broonzy ou celui de Sleepy John Estes. On ne peut pas comparer les trompettistes de variétés français Georges Jouvin ou Maurice André à Chet Baker, Miles Davis ou Clifford Brown.

La tradition chaâbie algéroise se nourrit de textes d’une haute teneur poétique, d’auteurs maghrébins, la plupart du temps mystiques, soufis que Djounayd définissait par la formule ésotérique : «Le soufi est quelqu’un qui est tel qu’il était, alors qu’il n’était pas encore.»

Enfin, être juif, c’est d’abord et surtout une pratique religieuse, comme on est chrétien, musulman, bouddhiste. Cela n’a rien à voir avec les ethnies ashkénazes ou sépharades, ni avec une quelconque race.

A.-F. B.

(Suivra)

Comment (20)

    Anonyme3.
    2 février 2021 - 16 h 04 min

    Le titre de leurs histoire est faux ils mentent à leurs enfants en leurs disant la guerre d’Algérie et non la révolte dès Algériens contre une partie des misérables français et quelques Europeens protégés par 1.5 millions de barbares envoyés pour tué ce qui bougé et même violés dès femmes et jeunes fillettes.on s’en fou de leurs histoire c’est la notre qui est importante ou dans chaque famille nous avons un historien et ce n’est pas les intellectuels historiens qui manquent chez nous pour croire ce que benjamin ou autres écrivent et qui sont dès employés de l’état français que tout le monde sais ce qu’ il a fait au peuples syriens,libyens et aujourd’hui lès nigériens et maliens.ce que le président Tebboune et lès politiciens doivent comprendre que le peuple qui est beaucoup en avance sur eux doivent comprendre que L’Algérien est comme le loup si il est blessé il prend un coin et il attend pour mourir tranquillement et si il récupère de sa blessure il continu son chemin sans regarder derrière lui.c’est stupide de demander dès excuses à dès gens qui nous veulent du mal allant de l’ingérence indirecte de leurs merdias à la protection dès voleurs et dès voyous.n’oublions pas comment ils encouragent lès soi-disant opposants et les surfeurs du hirak dirigé par lès awress tv,les djillou le caniche ,les djouhals et voyous dès amir el mazda avec lès zitot ,ghani mahdi et cie pour ternir l’image de L’Algérie .

    ZORO
    2 février 2021 - 14 h 50 min

    Grace a si Belkadi , j apprend aujourd’hui que El hadj mohammed Zaamoum d origine kabyle bien avant l emir Abedelkader adressa une lettre ecrite en arabe aux envahisseurs en vue de trouver une solution au conflit. Ce qui dement les allegations de notre ami Ghoul qui ne rate aucune occasion sur ce site pour falsifier l histoire en accusant tantot Benbella tantot Degaule de nous avoir imposer l arabe en vue de nous arabiser.Merci monsieur Belkadi pour ces precieuses informations.
    SigneZORO. ..Z….

      Anonyme
      2 février 2021 - 15 h 38 min

      L’un n’empêche pas l’autre. Les lettrés kabyles s’adressaient en arabe bien avant la colonisation française car le kabyle ne s’écrivait plus depuis quelques siècles. La politique des « bureaux arabes » et la politique arabe de la France qui a fait un massacre sur la toponymie kabyle (un exemple parmi d’autres) n’est un secret pour personne. Ghoul n’a rien inventé, c’est dans les livres…

        karimdz
        3 février 2021 - 17 h 24 min

        Sans vouloir t en remettre une couche, il y avait très peu et c’est un euphémisme, d écritures berberes avant l’arrivée des arabes et là on parle plus en siècles mais en millénaires.

    Karamazov
    2 février 2021 - 14 h 12 min

    A propos des Zamoum , comme Guezgata fait partie du même 3arch , j’ai joué les Historiens à propos de leur origines. Et j’ai trouvé ceci. Pisk mouamim je swi un iflis umellil. un KOC ( un kabyle d’origine certifiée).

    in revue africaine : Les Oulad Ben Zamoum nimrou Rubrique : Articles N° 109, 1875

    « … 1767, les Flissa, qui avaient toujours supporté avec impatience le joug des Turcs, se mettent en insurrection et refusent de payer l’impôt ; l’arrestation d’un des leurs, par un cavalier du caïd du Sebaoù, avait, parait-il, servi de prétexte à la révolte de cetten tribu, ou plutôt cette confédération: (Mkira, . Azagna, Ouserni, Béni Mêkla, R?omeraça, Arch Ousfani; Rouafa, Oulad N’bOft Rouba^ Béni Amran, Béni Chelmoun, Béni Ghenacha – Mzala, El Taïa, Beni Khercha, Béni Arif, Onlad Yahia Moussa)  »

    A noter qu’on ne dit pas beni arif mais Ait A3rif idem pour Ait Chelmoun et tous les beni et ouled cités ici.

    Et Pour ceux qui voudraient savwar plus.
    http://revueafricaine.mmsh.univ-aix.fr/n/Pages/1875_109_003.aspx

    Karamazov
    2 février 2021 - 11 h 50 min

    Ayavavaaa ! Refdaght yetsrou, sersaght yetsrou, amek as khedmagh ida3wessou ?
    Rfedtou bka, hetitou bka, kifech ndir bda3wessou kima hada ?

    Encore une foua , comme je l’ai judicieusement avec beaucoup d’humilité rappelé dans mes brillantes analyses , B. Stora n’a pas remis l’histoire de la colonisation à Macron mais un rapport , un rapport ih, sur la relation à l’histoire de la colonisation.

    La kistyou étant comment faire avec l’histoire et non comment l’écrire ce que ne semble n’avoir compris A.-F. B. qu’en ce qui concerne la moitié qui l’arrange pour descendre Stora plus bas qu’il n’est positionné sur cette kistyou.

    « Le rapport-verbatim de Benjamin Stora semble avoir été rédigé en réquisitionnant des milliards de neurones déconnectés de l’histoire algérienne, parfois même à l’opposé de ses préoccupations historiennes, pignon sur rue. »

    N’empêche, malgré qu’il ait compris que ce n’est pas tant de l’histoire de la colonisation qu’il s’agit mais de kisk’on en fait .

    L’Erreur de Macron c’est d’avoir confié ce travail à un historien , et pas à un psychanalyste. Car comme nous le voyons cela a révélé le refoulé qui sommeille chez tous nos gardiens du temple et de nos mémoires et a donné l’occasion à tous les apprentis Historiens de profiter de l’aubaine pour s’ériger en sachant sachoir plus que quiconque et d’étaler leur sachience jusqu’au détail le plus intime du genre  Kahina avait tatoué  »à oilpé Trosky » sur sa fesse gauche, et ‘Poséidon au trou’ sur la droite.

    Donc ce rapport sur le rapport à la mémoire a donné l’occasion aux ayant-droit et aux dépositaires de la licence de l’histoire coloniale de déverser sur nos pauvres petites têtes tout et n’importe quoi à propos de la colonisation.

    Or il me semble que la kistyou principale n’est pas tant kiskelle dit l’histoire mais kiskon fait ?

    Comment en sortir ? C’est ce qu’a tenté B.Stora sans y parvenir.

    Or, les héritiers de tout poil , ont dégainé de partout , pour le lapider. Renoncer au fond de commerce ? Jamais ! Lui ont-ils rétorqué.

    Vouala, nos Zhistoriens ont réussi à nous débarrasser de l’Histoire de la koulounizassyou selon lkouloun, mais qui nous débarrassera de cette histoire selon le koulounizi ?

    karimdz
    2 février 2021 - 11 h 29 min

    Stora a dévoilé sa véritable nature … c’est un faux ami de l’Algérie, …
    Encore une fois, le … de ce pseudo historien, doit être mis dans la poubelle, l Algérie n’a besoin ni de stora ni de macro 1er, les écrits, témoignages, faits historiques… sont assez nombreux et édifiants et suffisants pour que notre parlement convoqué en séance extraordinaire, reconnaît le génocide de plusieurs millions d algériens par la France, et entame une démarche auprès de l ONU pour faire voter une résolution dans ce sens.

      Anonyme
      2 février 2021 - 13 h 22 min

      Pseudo historien!! Choooouuuuuffff!!! C’est normal, il n’est pas passé par ton université. Dommage pour lui, est un peu âgé pour s’inscrire chez toi…

        karimdz
        3 février 2021 - 8 h 36 min

        L université du colononialisme, assurément, c’était pas de mon époque et je l aurai pas fréquenté, pschitttt !

    L' autruche croit avoir vaincu en enfouissant la
    2 février 2021 - 10 h 40 min

    Algérie,  » une Fatwa pour valider le vaccin russe contre le Covid19″ !
    La tendance civilisationnelle est plutôt dramatique. Les crises sont les symptômes des maladies des peuples, qui se limite à effacer les mots de ventre avec un comprimé se réjouit et reprend le même comportement sans avoir aucune idée des causes. Ce sont les peuples qui voguent au gré de l’ histoire. Par contre ceux qui se posent en acteurs de leurs destins sauront capitaliser de leurs erreurs. L’ Algérie officielle est loin d’être la deuxième. Sonder et connaître l’ inconscient ou bien vous le subirez et vous endosserez tout au destin, disait le fameux psychanalyste. L’évitement des causes fait partie des maux, l’autruche enfouit la tête dans le sable croyant avoir évité le danger. De même l’ Algérie officielle qui continue de ne pas choisir et finit par subir les méfaits de son arabisme islamisme

    ZORO
    2 février 2021 - 9 h 37 min

    Une petition circule sur fb a travers laquelle des intellectuels algeriens s opposent a la proposition de benjamin stora dans son rapport, d eriger en France une statue de l emir par l etat Francais ce qui va dans le sillage de cette éclairante contribution de monsieur Belkadi qui est a remercier.
    SigneZORO. ..Z….

    Anonyme
    2 février 2021 - 9 h 06 min

    En parlant de Chaabi vous mélangez Edmond Yafil qui jouait dans l’orchestre andalou du maître Sfindja et faisant donc de la vraie musique andalouse (à l’origine de la musique Chaabi), aux auteurs de chansonnettes plus modernes comme Lili Boniche ou Blond Blond. Yafil n’était pas le seul juif dans l’orchestre de Mohamed Sfindja, il y en avait aussi d’autres comme Mouzino ou Laho Seror. Les musiciens étant des 2 confessions, je ne vois pourquoi les musulmans auraient « décidé » de se réserver la musique Chaabi?. C’est ce qui se dit dans la rue algéroise où on a voulu expurger l’histoire de toute référence juive mais ça ne repose sur aucune étude sérieuse

      ZORO
      2 février 2021 - 10 h 32 min

      @ Anonyme 2 fev 9h06.
      Toi tu es surement un type d une autre dimension en mesure de reconnaitre la religion d un chanteur en arabe seulement en l ecoutant , ce qui n est pas le cas du reste des humains,je me rappelle j etais gosse vivant dans un quartier arabe ou les chansons fusaient de tous le coins de rues a partir des cafes tout ce qui retenait mon attention c etait le rapprochement des airs entre les differents types de musique arabe ( chaabi ,andaloussi , bedoui etc, ) et l autre musique tout a fait differente chantee en langue francaise . Ce n est que lorsque j ai grandi que j ai su que parmi les chanteurs dont j appreciais la musique , cheikh el ifrit etait juif tunjsien , ce qui ne me gene aucunement a fredonner ses airs jusqua ce jour quand la nostalgie refait surface pour m invitait a revisiter mon enfance.
      SigneZORO. ..Z….

        Anonyme
        2 février 2021 - 11 h 57 min

        Je pense la même chose que toi. C’est les anti-juifs qui dont cette différence

      Ali Farid Belkadi
      5 février 2021 - 13 h 28 min

      Je vous l’accorde, Sfindja est affilié au genre andaloue. Mais existe-t-il des juifs d’origine andalouse ? Si ce n’est géographiquement. Les juifs ont toujours choisi de vivre du côté des plus forts, dont musicalement. Ils adhèrent à ce qui existe déjà.
      Lors de la prise d’Alger par les Français, au lieu de défendre la ville comme les résistants algériens toutes régions confondues, des centaines de Juifs se réfugièrent sur les hauteurs de la ville, dans le village de Bouzaréah, pour fuir les combats et les canonnages de la ville par les Français. Les soldats français qui ne faisaient pas de différence entre leurs cibles tiraient sur la moindre ombre qui bougeait. Ils tuèrent ainsi quelques Juifs. Les membres de la communauté juive qui pensaient que le même sort leur était réservé à tous, couraient dans tous les sens, ne sachant pas s’il fallait rejoindre les résistants ou le camp Français. Finalement ils opteront pour les Français, le baron Barchou de Penhoen qui faisait partie du corps expéditionnaire français raconte les scènes auxquelles il assista :
      « (les juifs) se jettent à genoux, baisant nos mains nos pieds, nos vêtements. Un grand nombre va se prosterner devant M. de Bourmont, qu’on leur a désigné comme notre chef les uns s’efforcent de crier vivat, « vivat franchèze » d’autres par leurs gestes, offrent pour rançon tout ce qu’ils ont là. Il en est aussi dont la frayeur est silencieuse et muette. Les femmes, vêtues en longues robes à l’antique, la coiffure en désordre, les cheveux sur les épaules, leurs enfants dans leurs bras, errent de côté et d’autre en poussant des cris à fendre le cœur (…) Nous parvînmes toutefois à les rassurer, en mettant à contribution ce que chacun de nous savait de mots de la langue franque mais nous n’en eûmes pas moins pendant quelques minutes un lamentable spectacle ». (« Mémoires d’un officier » par le baron Barchou de Penhoen. Charpentier, libraire éditeur, paris, 1855, page 224) ».

    LALGERINO
    2 février 2021 - 8 h 55 min

    Nous connaissons trés bien notre histoire.Nous n’avons besoin:
    – Ni de Stora pour la réécrire
    – Ni de la France pour l’accepter.
    Nous devons retenir surtout cece: Nous leur avons fait la guerre, et ils sont partis.Nous n’avons besoin de
    rien de plus.La page est tournée.

    Abou Stroff
    2 février 2021 - 7 h 19 min

    « Une contribution de Farid Belkadi – Stora ou la chèvre, le loup et le chou » titre A. F. B..
    j’ai déjà donné mon humble avis sur le sujet à la suite de la première contribution de l’auteur et je persiste et signe.
    je pense néanmoins que critiquer la démarche de Stora permet à l’auteur de détourner l’attention sur un fait palpable et quantifiable:
    nous attendons toujours la ou les contributions des « gardiens du temple » (groupe dans lequel j’inscris A. F. B et chikhi, entre autres) pour que nous puissions lire la ou les contributions des « plus patriotes que nous, tu meurs ».

      Anonyme
      2 février 2021 - 9 h 08 min

      Je n’aurais pas dit mieux khouya!!

    Anonyme
    2 février 2021 - 7 h 09 min

    Difficile d’écrire sur le sujet après l’article de Mourad Benachenhou qui est largement au dessus…

    Anonyme
    1 février 2021 - 23 h 49 min

    Merci pour cet éclairage et éclaircissements, Monsieur Ali Farid Belkadi.

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