Réaction à l’affaire des deux journalistes de Beur FM : «Pas touche à Israël !»
Par Nabil D. – «Il fallait s’attendre à ce que les médias dominants français remettent une couche dans l’affaire des deux animateurs licenciés par Beur FM pour avoir rencontré l’ambassadeur d’Israël à Paris», indique une source informée. «En France, quand on est sanctionné pour avoir flirté avec l’entité sioniste, cela fait des vagues, mais quand c’est celle-ci qui est fustigée, cela donne lieu à une levée de boucliers sous couvert de dénonciation d’un antisémitisme sévèrement condamné par les lois françaises», ajoute notre source.
«Le Figaro a ouvert le bal en ouvrant ses colonnes aux deux journalistes qui ont fait l’objet d’une mesure de licenciement, et il est fort à parier que les autres suivront dans un mouvement synchronisé», indique encore notre source persuadée que le lobby sioniste est à la manœuvre. Le journal de droite français plante le décor dès l’accroche : «Rose Ameziane et Malik Yettou, animateurs de L’Actu autrement sur Beur FM, ont été sanctionnés par la direction de la radio après une rencontre avec l’ambassadeur d’Israël. Pour les deux animateurs, la chaîne a cédé à la pression des communautaristes et des antisémites.»
Le déroulé de l’interview – truffée de fautes de syntaxe et de grammaire, faut-il signaler au passage – laisse transparaître une orientation flagrante qui confine au verdict contre la direction de la radio que le journal ne semble pas avoir cherché à approcher pour donner sa version des faits. Pour le moment, un seul son de cloche domine la scène médiatique française sur cette question. «Beur FM vous a sanctionnés après une rencontre avec l’ambassadeur d’Israël. Comment la directrice de l’antenne a-t-elle motivé cette sanction ?» demande Le Figaro. Réponse : «Il nous a été reproché une simple photo sur un tweet de l’ambassade d’Israël et, surtout, d’avoir rencontré l’ambassadeur et son porte-parole afin d’échanger sur l’accord de paix entre Israël et le Maroc.»
A la question : «La directrice de l’antenne a-t-elle, selon vous, cédé à la pression communautaire ?» Les deux animateurs se sont dit «convaincus qu’elle a cédé à une minorité agissante et influente qui ne cesse d’harceler et de mettre la pression. Nous avons ressenti dans sa sanction qu’elle semblait vouloir peut-être éviter de se heurter à une certaine frange politique et communautariste. Ceux que le Président appelle les séparatistes». «Voilà donc qui devrait faire réagir les plus hautes autorités françaises contre ce média pour avoir enfreint une loi en cours de validation par le Parlement mais qui tombera comme un couperet dès qu’elle sera votée», anticipe notre source.
«En France, on ne badine pas avec tout ce qui touche à Israël, considéré comme une ligne rouge à ne jamais franchir», souligne notre source qui relève une «corrélation préméditée et sournoise entre la confession juive en tant que religion et l’Etat hébreu en tant que régime politique».
Les animateurs licenciés de Beur FM ont pointé un doigt accusateur vers Alger qui aurait «fait pression sur Beur FM», en laissant entendre qu’il y aurait eu «ingérence» dans la gestion de cette radio qui n’a pourtant aucun lien avec l’Algérie.
N. D.
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