Un rapport orienté écorne l’Algérie et déguise le bide français au Mali en gloire
Par Kamel M. – «Pour comprendre l’orientation du rapport de l’International Crisis Group sur le Sahel, rendu public ce lundi, il suffit d’en connaître la composition», explique une source informée. Dans une analyse dont il apparaît clairement qu’elle a été commandée par le gouvernement français, intitulée «Réordonner les stratégies de stabilisation du Sahel», l’organisme qui en est l’auteur affirme que «l’intervention de la France a joué un rôle crucial dans la mise sur pied d’une coalition internationale appuyant les efforts de stabilisation du Mali».
«Ce rapport résonne comme une contre-offensive médiatique française après les pertes subies au Mali et, surtout, après le scandale de la remise en liberté de deux cents terroristes en contrepartie de la libération d’une orage française», note notre source qui rappelle que des terroristes parmi ceux qui ont été réinsérés dans l’action armée ont été arrêtés par l’armée algérienne et qu’une grosse somme d’argent en devises étrangères a été saisie dans une casemate en Algérie.
«L’International Crisis Group compte en son sein deux officiers des renseignements marocains et israéliens, Ahmed Cherai, connu pour sa proximité avec la DGED que dirige Yassine Mansouri et son activisme dans le domaine du lobbyings au sein des institutions européennes et américaines, et Tzipi Livni, ancienne ministre israélienne des Affaires étrangères et transfuge du Mossad. Il est donc aisé de comprendre que leur approche soit opposée à celle de l’Algérie qu’ils ne manquent pas d’écorner au passage», fait remarquer notre source.
Pour cet organisme, en effet, «l’accord d’Alger s’est révélé fragile» car, expliquent les auteurs du rapport, «s’il propose une feuille de route pour le redéploiement de responsables et d’institutions étatiques dans le nord du Mali, la paix qu’il a instaurée demeure plus que précaire». Une façon de justifier la présence militaire française qui fait suite à «l’insistance de Paris», dès avril 2013, «pour que le Conseil de sécurité des Nations unies mandate une mission pour la stabilisation au Mali (Minusma), chargée de protéger les principaux centres urbains, de servir de force tampon face au retour des groupes armés, de rétablir la présence de l’Etat, surtout dans le nord, et d’aider à la reconstitution des forces de sécurité maliennes». Couverture onusienne pour une intervention française sous-tendue par une «stratégie multidimensionnelle» au Sahel.
«La présence militaire, dont Barkhane est une composante essentielle grâce à l’appui logistique clé de la Minusma, vise à dissuader les djihadistes de reprendre des villes et d’occuper des territoires», argue le rapport, selon lequel «les opérations françaises de lutte contre le terrorisme jouent un rôle indispensable contre des insurgés mobiles et bien organisés». «Paris a pris d’autres mesures visant à renforcer les capacités régionales de surveillance des frontières et des territoires […], la France a notamment utilisé son influence au sein de l’UE afin que soient déployées des missions de formation axées sur le maintien de l’ordre au Niger et au Mali, ainsi qu’une autre mission dédiée à la formation de l’armée nationale malienne […] et a également été le principal acteur extérieur à plaider en faveur de l’aide et du soutien logistique au G5 Sahel, un groupement de cinq pays du Sahel», lit-on encore dans ce qui s’apparente moins à une topographie objective de la situation dans la région qu’à un panégyrique.
«Des médias algériens ont repris, sans recul et sans lecture approfondie, le contenu de ce compte rendu biaisé qui minimise les efforts de l’Algérie et dévalorise délibérément sa politique sahélienne au profit de celle de la France qui s’y est cassé les dents pour avoir voulu imposer sa feuille de route», déplore notre source.
K. M.
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