John Limbert : «L’amitié entre l’Algérie et les Etats-Unis est vieille et forte»
Par Mohamed K. – John Limbert a affirmé que «les relations entre les Etats-Unis et l’Algérie sont très fortes, fondées sur une longue amitié entre les peuples algérien et américain». «Je suis heureux d’affirmer que cette amitié est bâtie sur des bases solides et je suis optimiste quant à sa pérennité», a-t-il insisté dans un court entretien accordé par Skype à une chaîne de télévision privée algérienne.
«Les deux peuples doivent renforcer leurs liens sur les plans économique et culturel. Il y aura toujours des divergences, le plus souvent sur le plan politique, mais cela est naturel et nous pouvons maintenir de bonnes relations même si nous ne sommes pas d’accord sur tout», a insisté John Limbert. «Aussi je souhaite voir les relations culturelles renforcées et voir de plus en plus d’Américains visiter l’Algérie et d’Algériens se rendre aux Etats-Unis en tant que touristes, étudiants ou hommes d’affaires. Ces échanges revêtent une importance extrême», a-t-il estimé.
«Je suis certain que la nouvelle administration américaine accordera une plus grande importance à la région. Je connais un grand nombre de responsables qui travaillent avec Joe Biden. Ce sont des professionnels et ils ont une longue expérience au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Je pense qu’ils réactiveront une diplomatie régulière qui consistera en l’écoute aux fins de comprendre les points de vue de l’autre», a ajouté John Limbert, en indiquant qu’il ignorait si l’administration Biden renoncerait à la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental. «Mais je sais qu’elle révisera cette décision parce qu’elle a constitué un changement brusque d’une position américaine de longue date», a-t-il affirmé.
Selon lui, la priorité pour l’administration Biden au Moyen-Orient est de «relancer le dialogue avec les pays de la région et pas forcément avec [nos] amis». «Par exemple, a-t-il précisé, je crois qu’elle fera l’effort de reprendre le dialogue avec l’Iran pour discuter de la situation qui prévaut actuellement dans la région sur les plans économique et des droits de l’Homme». «Mais le plus important, c’est qu’elle traitera les questions dans cette partie du monde de façon professionnelle et prendra l’avis des amis là-bas et avec les alliés à travers le monde», a-t-il ajouté, en se disant convaincu que cela «nécessite une écoute et une compréhension».
«Les Etats-Unis doivent admettre qu’ils font partie du monde et qu’ils ne sont pas les seuls sur terre», a fait remarquer l’ancien diplomate. «Biden, a-t-il expliqué, devra traiter certaines crises urgentes comme la pandémie du coronavirus qui a coûté la vie à un grand nombre de personnes dans le monde. Une crise d’une telle ampleur ne peut être résolue par un seul pays». «Il y a également la question du changement climatique – j’ai été très heureux de voir les Etats-Unis réintégrer l’Accord de Paris –, comme il y a aussi l’accord nucléaire avec l’Iran dont je crois que les Etats-Unis devraient le réactiver», a-t-il poursuivi, avant de conclure que «beaucoup de travail attend l’administration Biden dans les mois et les années à venir».
L’ex-ambassadeur américain à Alger entre 1986 et 1988 avait remercié les Algériens pour leur courage et leur gentillesse, le 19 janvier dernier, quarante ans après la prise d’otages de Téhéran. «A l’occasion du 40e anniversaire de la libération des diplomates américains pris en otage en Iran, je voudrais exprimer ma plus profonde gratitude personnelle au peuple et au gouvernement algériens pour le travail humanitaire et diplomatique exemplaire qu’ils ont réalisé à l’époque», avait-il affirmé dans un enregistrement vidéo. Il s’était exprimé en langue arabe.
M. K.
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