Sabri Boukadoum : un ministre entreprenant qui fait bouger les lignes
Contribution de M’hamed Bensaïd – En prônant une plus grande proximité avec nos frères libyens et maliens, et en ressourçant ses valeurs structurantes basées sur la non-ingérence et le dialogue, l’Algérie revient en force et s’impose comme un acteur non mineur sur plusieurs dossiers de l’heure. Contrairement à bon nombre de ses collègues au gouvernement, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, émerge et reste de loin l’un des ministres le plus entreprenant, comme le montre aisément son intense activité.
La réception à temps des premières doses du vaccin russe a été rendue possible grâce à la réactivité du ministre des Affaires étrangères. Une fois instruit par le président Abdelmadjid Tebboune de prendre attache avec son homologue, Sergueï Lavrov, pour «débloquer la situation», il s’est démené pour que l’Algérie soit parmi les premiers pays à bénéficier de cet antidote et ainsi lancer la campagne de vaccination au plus tôt.
Lors de la session extraordinaire du Conseil de la Ligue arabe au niveau ministériel, tenue lundi au Caire, Sabri Boukadoum n’a pas manqué de préciser que «la cause palestinienne a connu dernièrement ses moments les plus difficiles et il est nécessaire de reprendre les choses en main afin de créer les conditions idoines pour la relance du processus de négociations sur la base des références de paix convenues au niveau international et conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU, aux principes de la légalité internationale et à l’initiative de paix arabe».
Les discussions fructueuses qu’il a eues ce mercredi à Bamako montrent clairement sa détermination à poursuivre ses efforts avec ses frères maliens pour promouvoir les relations bilatérales et donner une forte impulsion au processus de paix et de réconciliation dans ce pays voisin.
Le ministre Sabri Boukadoum s’est rendu, ces trois dernières semaines, dans plusieurs Etats africains. De Pretoria à Kinshasa, en passant par Luanda, Maseru et Bamako, enchaînant les rencontres avec des dirigeants africains, sans oublier ses entretiens avec le ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, son homologue omanais, Badr Ben Hamad Al-Busaidi, son frère le ministre tunisien des Affaires étrangères, Othman Jerandi, le vice-président de la Confédération helvétique, chef du département fédéral des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, et son homologue chinois, Wang Yi.
Lors de sa visite en Libye, le 27 janvier, il a réitéré à bon nombre de responsables libyens, dont le président du Conseil présidentiel du Gouvernement libyen d’union nationale (GNA), le président du Haut conseil d’Etat libyen, le président de la chambre des députés et son homologue libyen, la position constante et solidaire de l’Algérie avec le peuple libyen depuis le début de la crise. Une position appelant à l’impératif de parvenir à un règlement politique à travers un dialogue interlibyen devant aboutir à l’édification d’institutions légitimes et unies par le biais d’élections régulières et transparentes, garantissant l’unité du peuple libyen et sa souveraineté sur l’ensemble de ses territoires.
Les mêmes propos ont été rappelés, ce mercredi aussi, au Premier ministre libyen, Abdulhamid Dabaiba, avec lequel il a échangé sur les perspectives de règlement de la crise libyenne, et au vice-Premier ministre libyen, Moussa Kouni. C’est bel et bien le grand retour de l’Algérie en Libye.
L’intensification de ce déploiement à la faveur des contacts et concertations avec plusieurs pays, réaffirmant son attachement à jouer pleinement son rôle sur les plans régional et international, sont le signe de nouvelles «conquêtes» diplomatiques.
C’est un signe très positif. La présence aujourd’hui de Boukadoum au Mali pour prendre part au CSA (Comité de suivi de l’accord) est une manifestation on ne peut plus claire de la volonté fortement affichée par l’Algérie de faire en sorte qu’il puisse être mis en œuvre.
Une voix que porte haut et fort, le ministre Sabri Boukadoum s’efforce de fédérer tous les acteurs, à Bamako et à Tripoli, autour des valeurs algériennes, à savoir celles d’une négociation directe sans recourir à une intervention étrangère.
Rien que pour ce travail, les efforts de Sabri Boukadoum doivent être loués car il a honoré son engagement dans ces dossiers délicats, tant le bilan global est unanimement salué par les connaisseurs.
M. B.
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