L’inventaire à la Prévert(*) de Benjamin Stora

Benjamin Stora
Benjamin Stora. D. R.

Contribution d’Ali Akika – Une guerre n’est pas un commerce où un comptable fait son inventaire pour calculer ses impôts pour avoir la paix avec le fisc. Non, la guerre est une chose sérieuse pour être confiée à un militaire pas plus qu’il faille abandonner son écriture à un historien. Car la guerre est un gros morceau de l’histoire qui appartient aux peuples qui la font et non à ceux qui l’écrivent sur commande, une fois que les fureurs des tempêtes se sont calmées. Il faut donc cesser de raconter la rengaine naïve de «laisser les historiens écrire l’histoire».

Les écrits et les paroles ne sont pas d’or. Surtout à notre époque où des statues de «héros» sont déboulonnés après avoir été encensés. Beaucoup de ces «héros» qui ont fait l’objet de milliers de romans, de films, d’essais sont remis en cause dans le monde et en France. Napoléon par exemple est sur la liste des «accusés».

L’histoire n’est plus à la merci des scribes comme à l’époque des pharaons. Du reste dans certaines langues, on fait la différence entre l’histoire (sommes des bouleversements et événements concrets) et la façon de la conter, de l’écrire. En anglais, il y a history et story. Dans la langue arabe, on a târîkh et hikâya.

Comme je n’ai pas envie de commenter une par une les propositions de Stora, un genre de catalogue à la Prévert, je me contente de cerner le lieu d’où parle l’auteur et à qui il s’adresse.

Voilà pourquoi je ne vais pas faire de choix parmi cet inventaire d’autant que j’ai, dès la huitième page du rapport, compris à quelle sauce l’histoire de notre Guerre de libération allait être cuisinée. Voici donc les deux phrases de la page 8 :

1- «D’un mot jaillit la vérité de l’un de ces jeunes Français – un million et demi – qui ont été envoyés pour combattre en Algérie.»

2- «Un nationaliste algérien qui a vécu l’injustice coloniale et a trop longtemps attendu l’indépendance.»

Si j’ai bien compris, du soldat français jaillit la vérité mais il est revenu sain et sauf comme 98% de ses copains. L’Algérien, lui, ne se préoccupe pas d’une quelconque vérité, son seul souci est d’avoir longtemps attendu l’indépendance. A la lecture de ce rapport, un Français lambda sera fier de cette vérité qui sort de la bouche d’un de leurs compatriotes. Mais le même Français ne saura jamais l’indicible douleur du peuple algérien qui a perdu 12% de sa population en sept ans et demi de guerre. C’est symptomatique que l’auteur du rapport donne le nombre de soldats d’une armée qui fit la guerre en Algérie et que ce chiffre correspond à peu près aux morts algériens de ladite guerre. Voilà donc la frontière qui sépare les deux histoires, d’un côté 50 000 morts contre plus d’un million de gens qui étaient chez eux. Après ça, on continue, naïvement ou bêtement, c’est au choix, de parler d’histoire commune.

Les mots et les chiffres sont parlants, et celui qui met en évidence un certain vocabulaire et certains chiffres pour mieux en cacher d’autres, ce n’est certainement pas un oubli ou de la paresse. Maintes fois j’ai écrit des articles sur le 17 Octobre 1961 où je «hurlais» qu’il ne peut y avoir d’histoire commune quand des forces ennemies se tirent dessus, chacun dans ses tranchées et, surtout, pour un objectif politique diamétralement opposé. Dans la tempête médiatique soulevée par le rapport, l’auteur semble revenir, regretter la formule d’histoire commune qui fut le mot valise qui s’est imposé chez nous. Il semble avoir entendu qu’on lui préfère la notion d’histoire croisée, formule tout aussi inepte. Les regards croisés est un «sport» pratiqué en littérature ou au cinéma où la subjectivité des regards permet de juger la qualité de l’écriture et le talent de l’écrivain ou du cinéaste sur un même évènement.

Ici, il s’agit de la Guerre d’Algérie. On ne peut se contenter de plaire et de servir les enjeux politiques d’un Etat ou d’aider à la concrétisation d’ambitions d’hommes politiques. Quand on est historien, on essaie de résister à la doxa de l’époque, d’éviter de transformer en dogmes ses penchants idéologiques mais plutôt faire appel au réel qu’on doit analyser avec les outils conceptuels appropriés. A défaut de s’atteler à un travail rigoureux et sans fioriture, on choisit de se cacher derrière des sommités comme un philosophe éminent pour écorner la vérité vue sous un angle pas du tout choisi par hasard. Prenons l’exemple de la juste mémoire du rapport Stora, notion empruntée au philosophe Ricœur (Macron a été son élève). J’ouvre une parenthèse pour cet emprunt. Que dit Ricœur : «Je reste troublé par l’inquiétant spectacle que donne le trop de mémoire ici, le trop d’oubli ailleurs, pour ne rien dire de l’influence des commémorations et des abus de mémoire – et d’oubli. L’idée d’une politique de la juste mémoire est à cet égard un de mes thèmes civiques avoués.»

Il n’y a pas que Stora qui est fasciné par cette idée de l’oubli. C’est devenu une mode par les temps qui courent (1). On demande aux victimes d’oublier en digérant leurs douleurs. La philosophe Fleury Cynthia vient d’écrire un essai sur comment guérir du ressentiment. L’oubli, une bonne trouvaille pour que les enfants des victimes meurtries par l’histoire et disparues n’aient ni la force ni l’envie d’interroger le passé pour que les responsables de leurs déchirures puissent dormir tranquilles. Revenons aux mots et aux images qui disent la justesse d’une idée ou d’un événement.

Je prendrai, pour ma part, la notion de «juste» de l’image dans le cinéma. Je citerai J. L. Godard qui fait une différence entre «c’est juste une image» et une «image juste». Dans le cinéma, on choisit la place des images dans le montage. Il en est de même en littérature grâce aux subtilités et à la musique de la langue. Ainsi, en français, une certaine chose, un certain moment, c’est différent d’une chose certaine, et d’un moment certain.

Pour revenir à la juste mémoire, les Algériens ne veulent pas d’une mémoire qui s’évapore sous la double pression du temps qui passe et de ceux dont la mémoire flanche, comme dit la chanson. Ce qui apaise un peuple, ce n’est pas un médicament ou des séances de psychanalyse (nécessaire pour certains individus), mais la reconnaissance de la vérité qui permet de rendre une «justice juste». Le rapport de Stora est truffé de formules et de notions qui font jolies dans le tableau mais servent surtout à faire pleurer Dupont et Dupont dans les chaumières. Pourquoi nous parler de ces pieds-noirs qui sont moins payés que les Français de la métropole ? Ce rappel dit quoi ? La simple exploitation du travail par le même système économique qui sévit des deux côtés de la Méditerranée.

En quoi les Algériens ont-ils une quelconque responsabilité dans l’exploitation des pieds-noirs d’autant que les autochtones étaient doublement exploités et qui plus est dominés chez eux ? Personne n’a dit que les pieds-noirs étaient des Rockefeller. Ils pouvaient rester à l’indépendance, et personne ne contestait leur présence dans le pays puisque les Accords d’Evian leur donnaient le droit de rester en gardant la nationalité française mais aussi d’acquérir la nationalité algérienne. Du reste, des «pieds-noirs» ont participé à la Guerre de libération (le poète Jean Sénac) et certains en sont morts comme Yveton et Audin. On sait que les Européens se sont installés en Algérie sous la double pression de la misère dans leurs pays d’origine et sous l’incitation de l’Etat français pour occuper le terrain. Cette occupation du territoire répondait à une double nécessité, militaire et économique. Mettre le projecteur sur des populations diverses est une façon d’occulter lesdites nécessités. En un mot comme en cent, c’est une petite ruse pour ne pas dire clairement les choses et faire oublier les causes et la nature de la colonisation qui est une entreprise de dépossession et d’aliénation de l’être.

Comme on sait que les pieds-noirs ne roulaient pas sur l’or, la manière d’en parler ressemble aux brefs de comptoirs de café de commerce. Participer à cette petite musique revient à renforcer une opération de déculpabilisation à deux sous. Franchement, est-ce sérieux de mettre au même niveau le statut des pieds-noirs qui serait injuste et moins favorable que celui de la Métropole, et l’innommable enduré par les Algériens à l’époque coloniale avec ses cortèges d’«enfumades», d’empoisonnement des puits d’eau sans parler des massacres du 8 Mai 1945 de populations qui ont contribué à la défaite du nazisme.

L’Algérie veut s’adosser à son Histoire avec un H majuscule, avec ses hauts et ses bas. Au passage, je ne vois pas dans le rapport de Stora et je ne comprends pas ce que viennent faire les contradictions internes de la société algérienne avant la colonisation. Car, à partir de juillet 1830, l’Algérie avait affaire et subissait d’autres contradictions, d’une certaine et nouvelle nature coloniale, enfant «putatif» du capitalisme en voie de développement. Mettre dans le même sac les pieds-noirs et les autochtones, les «invités» et autres étrangers qui ont «visité», c’est une façon de banaliser la colonisation française. Non, il n’y a pas de fatalité en l’histoire. Celle-ci, depuis l’aube de l’humanité n’a jamais été le produit de la fatalité et autres accidents chers aux historiens-charlatans mais obéit à d’autres mécanismes. Les peuples colonisés l’ont compris, ils s’arment pour se défendre pour empêcher la reproduction des sinistres cortèges d’enfumades cités plus haut.

Pour conclure, dans la mesure où le rapport de Stora est une commande d’Etat, d’un président qui pense déjà à la prochaine élection présidentielle, et en tenant compte du lieu d’où le rapporteur parle et en direction de quel public, il n’y a pas de quoi s’étonner du contenu de son rapport. Il faut garder de l’énergie pour le rapport de l’historien algérien Chikhi qui a été désigné par le président de la République. Les réactions que ce futur rapport va engendrer seront plus instructives pour identifier et mesurer les différentes visions de l’histoire et du monde qui traversent la société algérienne. On verra alors qui va prendre au mot les différentes déclarations des chefs d’Etat français qui ont fait des visites officielles en Algérie. Emmanuel Macron a parlé de la colonisation comme crime contre l’humanité. Pareil crime a fait l’objet d’un jugement par un tribunal international. Les faits historiques sont là, et les déclarations et prises de position nombreuses. La confrontation entre le réel et sa représentation nous indiquera si on a fait appel à l’intelligence de l’histoire ou bien si on s’est contenté de baigner dans les délices de l’idéologie… pour d’autres desseins.

Car, en dépit des tentatives du parti unique au pouvoir depuis 1962, les Algériens connaissent les faits et les contradictions de leur société. Ce sera une occasion de connaître les rapports à l’histoire existant dans la société. Dit autrement, on verra qui nous parle du târîkh et ceux qui racontent des hikâyâte pour nous distraire et… nous endormir.

A. A.

(*) Inventaire ou catalogue de Prévert, poète français 1900/1977. Poème où l’ironie et la tendresse cohabitent pour raconter les choses de la vie courante où tout se mélange et d’où nous tirons nos rêves et nos espoirs.

(1) Stora reprend entièrement cette idée dans son rapport. C’est devenu une mode en France. On demande aux victimes d’oublier. La philosophe Fleury Cynthia a écrit un essai «Ci-git l’amer» ou comment guérir du ressentiment. L’oubli une bonne trouvaille pour que, les enfants des victimes disparues, n’aient ni la force ni l’envie d’interroger le passé et et que les responsables de leurs douleurs puissent dormir tranquilles.

Comment (18)

    karimdz
    14 février 2021 - 19 h 19 min

    Selon un individu très « patriote » comme j’ai pu le constaté, A bout de souffle, une « enquête sérieuse » démontrerait que les algériens seraient préoccupés par leurs tracasseries quotidiennes  » et n’auraient rien à foutre du coup du rapport de stora, et donc de leur histoire sacrée !!!

    Il faut s’interroger sur les références de cette fameuse enquête, faite surement de l’autre côté de la méditerranée. Les sondages dans notre pays, n étant pas hélas encore

    Pourtant les réactions nombreuses, sur les réseaux sociaux et les journaux, démontrent tout le contraire, et que les algériens dans le pays ou à l extérieur se sont élevés et dénoncés ce rapport torchon. Les algériens ne sont pas que des tubes digestifs, comme tu les décrits par mépris, ils ont surtout du nif.

    Notre histoire cher individu, est aussi importante que celle de la France et l Allemagne, parce que des millions d’algériens, dont font partie nos aieux, ont été décimés par l’occupant français, mais j oubliai, vous ne faites pas parti ni des nôtres ni de notre histoire, vous ne faite que pulluler dans ce site…

      Santa Claus
      15 février 2021 - 7 h 47 min

      « Notre histoire cher individu, est aussi importante que celle de la France et l Allemagne, parce que des millions d’algériens, dont font partie nos aieux, ont été décimés par l’occupant français, » répondez vous à celui qui passe son temps à nous donner des leçons.
      en effet, c’est parce que nous (vous et mon humble personne) avons observé que la france coloniale avait décimé des millions de nos aïeux que nous avons décidé de nous installer chez elle (notre mère nourricière) et de profiter des bienfaits qu’elle nous procure tout en jouant à « plus patriote que moi, tu meurs ». notre comportement, n’est il pas le comportement rationnel de tout patriote (virtuel?) qui se respecte?

        karimdz
        15 février 2021 - 11 h 02 min

        Très cher nostalgique, la France a occupé 132 ans notre pays, l’a dépouillé, a commis un génocide, permettez nous en vertu du principe de réciprocité, de pouvoir bénéficier des bienfaits non pas de notre mère nourricière, mais de notre débitrice.

        Encore qu’en matière de comparaison, les colons vivaient comme des pachas, détenaient les terres riches, on ne peut pas en dire autant des algériens en France. La France nous est redevable de plusieurs centaines de milliards d’euros en dédommagement de ses crimes, génocide, destruction de villes et villages etc.

        Vous conviendrez très cher individu nostalgique, que nous sommes très très très très loin du compte.

        What else ?

    Anonyme
    14 février 2021 - 19 h 19 min

    Ce débat « élitiste » sur une guerre que 90% d’algériens n’ont pas vécu, se limite à quelques échanges d’une petite minorité d’algériens. S’il n’ y avait pas le Covid-19 j’aurais demandé à Mr Akika d’aller faire une conférence à Alger sur le rapport Stora. Je suis convaincu qu’on lui aurait demandé de fermer la salle une fois la conférence terminée car ça n’intéresse personne. Autour de moi on ne me laisse même pas finir ma phrase quand je parle de guerre d’Algérie. J’ai toujours droit à des « tu nous fous la paix avec ta guerre »

    Karamazov
    14 février 2021 - 17 h 37 min

    Tovarich Abou Stroff je te salue.

    Heureux que tu puisses toua aussi élever ce débat que les cascadeurs du temple et leur héritiers ont situé au niveau des pâquerettes.

    Cependant sur un point je ne suis d’accord avec toua qu’à moitié, notamment avec l’idée que Macron ait voulu situer la campagne électorale pour les futures présidentielles dans ces eaux-là. Je dirais même: dans le caniveau. Ce serait plutôt la Lepen qui aurait souhaité cela.
    Je pense que si Macron manoeuvre ce n’est pas pour son propre compte car Fafa n’a pas érigé l’histoire de la koulounizasyou en fond de commerce comme l’a fait la marbounta chinou.

    Donc si Macron manoeuvre ce n’est pas pour son propre compte. Il n’a rien à gagner. Le rapport stora a fait plus de vagues en Algérie qu’en France . Jusqu’à présent le rapport Stora a été classé dans les oubliettes en attendant celui de Chikhi qui apparemment a fait flop avant même qu’il ait été commencé.
    Il n’y a qu’à voir à qui il a profité. Een France à personne même MLP ne s’en est pas saisi.Par contre chinou tous les gardiens du temple ,les ayants droits, leurs mioches , les scribes légitimes, les autofondés du pouvoir d’historer, se sont approprié le sujet.

    Et la preuve de la preuve c’est que Stora lwimim n’en a pas trop fait. Il leur a donné à peine de quoi se sustenter : sur commande ,évidement.

    Et comme la begra nouricière se tarit ( comme tu le soulignes aussi majestueusement dans ton éminente contribution) les tubes digestifs ont faim et s’apprêtent à renverser la table pour ch…. dans la marmite , il fallait bien trouver un sujet pour les occuper.

      Abou Stroff
      15 février 2021 - 6 h 51 min

      Komrad Karamazov, je te salue!
      je reconnais que j’ai fauté en impliquant macron dans cette histoire de colonisation. mais j’ai essayé de jouer à l’équilibriste pour ne froisser personne.
      ceci dit, je reconnais que:
      – macron et la classe politique française, en général se fiche royalement de cette histoire (story) de colonisation. car, ils regardent devant eux, anticipent sur les contraintes du futur proche et du futur lointain et font tout pour que fafa ne passe pas d’une nation développée à une nation archaïque (d’où cette levée de boucliers contre le fait que la société qui a enfanté Pasteur n’ait pas son propre vaccin anti-covid, par exemple).
      – que la marabunta qui nous gouverne ne pense qu’à une chose et une seule: pérenniser son pouvoir quel qu’en soit le coût, fut il une aliénation totale de la société algérienne. chacun aura remarqué que cette aliénation s’opère à travers deux canaux complémentaires, i. e. le nationalisme à deux doros où l’ennemi principal est ailleurs et pas chez nous et le discours religieux (que vient faire l’adhan concernant alger et ses environs à la télé qui est supposée émettre vers monde entier) qui imprègnent tous les pores de la société algérienne.
      en termes crus, la marabunta qui ne propose aucun projet social conséquent, utilisent deux drogues dures parmi les drogues dures pour embobiner les tubes digestifs ambulants (chacun sait que le nombre de connexions neuronales d’un tube digestif sont relativement limitées) qui représentent la majorité des algériens du moment.
      moralité de l’histoire: il n’y en aucune, à part nous tournons en rond en regardant dans le rétroviseur, ce qui revient à se dandiner en scrutant son popotin.

    Karamazov
    14 février 2021 - 11 h 58 min

    Bounichette!

    C’est mouamim que je disais dans mes brillantes contributions pour enrichir le débat et élever le niveau que le travail sur les mimwar kouloun–koulounizi- ne devait pas être confié à des historiens et encore moins à des poètes ou à des allégoristes en tout genre comme des cinyastes.

    Ceci dit, Stora est historien, un grand historien, dont les compétences sont reconnues par toutes les universités de notre galaxie . Ce n’est pas pour rien que c’est à lui qu’on a confié le travail.

    Stora est une référence en la matière, en un mot: une sommité . Une leqwa comme on dit chinou. Ce n’est pas menwala qui peut venir lui faire la leçon , surtout pas les hagiographes les théologiens, les allégoristes ,les apôtres qui s’enflamment pout le moindre battement d’aile d’un papillon.

    Et , ahaba men ahaba wa karaha men karaha.

    Secundo. Chikhi lwimim a dit on ne leur a pas demandé d’écrire l’histoire ou de faire un rapport sur l’histoire mais sur les mémoires, le rapport à celle-ci  » afin de rapprocher nos peuples pour qu’ils ne s’entretuent à propos. » . Un travail de conciliation , avant la réconciliation.

    Or que fait-on ici si ce n’est un travail de sape , une déconstruction totale, pour empêcher tout rapprochement , tout apaisement?

    On ravive les plaies et on y tourne le couteau puis on réveille refoulé qui somnole et qui guête dans chaque inconscient du koulounizi et n lui crie gare : haw lkouloun iheb yardja3.

    Stora n’a pas un écrit le roman d’amour de la colonisation et Macron a dit que colonisation est un crime contre l’humanité. Sauf que ce n’est pas ainsi que tout le monde voit . Chacun a sa propre histoire ,son propre rapport, son propre regard sur la colonisation.

    La kistyou était, comment dépasser tout ça sans excuses sans repentance sans expiation, Et non :comment lever des boucliers ou arracher des aveux à Fafa.

    Vouala pourquoi Macron a confié ce travail à Stora et non pas à un pyromane comme qui vous savez .

    Et la vérité est que ce n’est pas le chemin emprunté par AA et tous les bigots de sa zaouia qui nous y conduiront.

    Elephant Man
    14 février 2021 - 10 h 02 min

    Je ne reviens pas sur ce que j’ai déjà écrit à maintes reprises.
    «Il n’y a pas que Stora qui est fasciné par cette idée de l’oubli. C’est devenu une mode par les temps qui courent.»
    Une mode à GÉOMÉTRIE VARIABLE ou plus exactement à SENS UNIQUE puisque les commémorations du 08/05/1945 et autres, « génocide » arménien ont pignon sur rue en France et les morts sont également célébrés à la Toussaint , il existe même pour ne citer que lui un centre de la mémoire à Oradour-sur-Glane qui pour rappel un détail de l’Histoire…a fait 20 fois moins de morts que les MASSACRES de Guelma et Sétif commis en grande partie par la population des CIVILS des COLONS un détail de l’Histoire…..
    Et seule l’Algérie devrait être atteinte d’amnésie ou d’Alzheimer précoce vu la jeunesse de sa population….

    Brahms
    14 février 2021 - 7 h 50 min

    02 cachottiers,

    L’Algérie ne sera jamais indemnisée de tous les préjudices colossaux qu’elle a subis. Le juif de Constantine ne veut surtout pas que les crimes coloniaux dépassent ceux de l’Holocauste des juifs (1933 à 1945) sans oublier les essais nucléaires où des cobayes algériens avaient été liquidés plus de 150 (test de la bombe atomique) sans compter la rapine financière ainsi que les nombreux viols de femmes (safari sexuel des français) alors qu’un simple viol en France est puni de 15 ans de prison.

    Leur technique d’indemnisation : Donner des cartes de séjour, de la purée, des pâtes dans les cités françaises en faisant croire à une assimilation puis instauration de a corruption en Algérie via des réseaux pour gangrener le pays et le mettre à plat.

    Le docteur c’est toujours la France et le malade à soigner l’Algérie.

    Les règles du jeu, il faut donc les changer.

    Anonyme
    14 février 2021 - 7 h 46 min

    Dans ce « procès » contre la colonisation française, la condamnation est sans appel. Madame l’Histoire a condamné le coupable. Que le criminel français avoue ses crimes ne change rien au verdict. Je rajouterai que les historiens ne vont pas « écrire » l’histoire car ils l’ont déjà écrite. Des travaux d’historiens viendront éclairer certaines phases de cette guerre mais le verdict sera le même et il n’y aura pas besoin de rejuger l’affaire. C’est grâce aux livres, témoignages, archives etc… que vous savez ce que vous venez d’écrire et c’est de la même manière que vos arrières petits enfants sauront sauront la même.

    Abou Stroff
    14 février 2021 - 7 h 22 min

    « L’inventaire à la Prévert(*) de Benjamin Stora » titre A. A..
    et qu’attend A. A., pour produire son propre inventaire ou pour commenter le futur inventaire de a chikhi*
    qui, au regard de sa confortable position au sein du système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation, ne peut produire qu’une prose aussi féconde qu’un caillou couvé par un coucou.
    de toute manière, reconnaissons que
    – du point de vue de la politique franco-française, cette histoire (story) de l’Histoire (History) est, me semble t il, une partie intégrante de la stratégie de macron pour entraver la montée en puissance de l’extrême droite française, en récupérant une partie de l’électorat de cette dernière. le rapport de stora n’a aucune ambition particulière, à part celle de conforter la position de macron dans son bras de fer avec marine lepen.
    – du point de vue de la marabunta qui nous gouverne, cette histoire (story) de l’Histoire (History) relève d’une politique de la diversion qui permet de détourner le regard de la populace des affres qu’elle subit à cause, non pas de la colonisation, mais plutôt de la décolonisation qui a permis à un ramassis de prédateurs qui ont attendu la fin de la guerre d’indépendance pour prendre en otage et l’Algérie et les algériens.
    en effet, un enquête sérieuse montrerait, sans aucune ambiguïté, que la majorité des algériens sont plutôt préoccupés par les tracasseries du quotidien (longue file d’attente pour retirer le maigre salaire ou la maigre pension, longue file d’attente pour retirer un quelconque papier de la mairie, cherté de la vie, robinets à sec, coupures d’électricité pendant un match espagnol ou anglais, etc) et l’absence de l’autorité publique dans tous les domaines possibles et imaginables.
    moralité de l’histoire: il me semble que le bashing auquel fait face l’historien stora est le fait d’individus vivant en france, profitant des bienfaits de la france mais ayant un mauvaise conscience que leur critique de stora permet, en partie, de soulager ou d’individus évoluant dans le microcosme algéROIS où les préoccupations basiques des individus lambda ne sont pas de mise.
    *contrairement à ce qu’avance A. A., chikhi n’est pas historien et n’a jamais écrit quoi que ce soit sur l’histoire. son curriculum se résume, dans les faits, à une attestation communale reconnaissant son statut d’ancien moudjahid (qu’a t il accompli en tant que moudjahid? là est la question)
    PS: remarquons qu’après avoir vilipendé le colonialisme et demandé des excuses à fafa, un ex-ministre des moudjahidines n’a pas trouvé mieux que de s’installer chez fafa pour finir tranquillement ses jours. quant à l’actuel ministre des moudjahidine, il n’a pas trouvé mieux que d’aller se soigner en espagne, un ex-puissance coloniale qui a même colonisé une partie de l’ouest algérien.

    TOLGA - ZAÂTCHA
    14 février 2021 - 0 h 44 min

    La règle principale, en l’espèce, veut que l’Histoire soit écrite – TOUJOURS – par le VAINQUEUR, c’est à dire L’ALGÉRIE. Mais comme par « magie » et dans le cas présent qui nous préoccupe, la france a « décidé » de son propre chef d’écrire l’histoire de l’ALGÉRIE, à sa façon, c’est à dire en VERSION FRANÇAISE en la confiant à un anti Algérien notoire pour un objectif claire et parfaitement connu par les ALGÉRIENS, combien même s’il est… inavoué voire inavouable : TRAVESTIR L’HISTOIRE DE TOUT UN PEUPLE à qui la france demande de TOUT OUBLIER car nous dit-elle, je vais vous écrire votre propre histoire MAIS en version frangao seulement… avec pour SEULE condition que : VOUS OUBLIEZ TOUT !!! ABSOLUMENT TOUT…..

    Les explosions nucléaires au Sahara Algérien. Les viols. Les massacres collectifs. La destruction des mechtas, des villages, des hameaux, des dechras…, les enfumades de populations entières des villages totalement rasés et vidés de leurs populations, les bombardements au napalm, les crevettes de Bigard, les tortures au chalumeaux tien… ça me rappelle un nom ! Les soldats français qui pariaient sur le sex du nouveau né avant d’ouvrir le ventre de la pauvre mère qui les suppliaient… DE QUEL CÔTÉ ÉTAIT LA « civilisation » soit-disant française ? Dois-je continuer l’énumération macabre et cruelle des actes génocidaires commis par les troupes du pays qui venait « apporter » la soit-disante « civilisation française » pour des populations dites « barbares »…

    Puis, après Bacri et Bouchnak, vint le tour de stora, en somme une affaire de famille en somme, « l’historien de service » qui ose nous dire : OUBLIEZ TOUT ! ET CONTENTEZ-VOUS d’une simple « statuette » de ci et reconnaissance d’une « petite faute » de défenestration d’un ÉMINENT AVOCAT de là pour nous la faire à l’envers et vogue la galère de l’historia francese…

    Seulement, et pour revenir à l’essentiel de NOTRE HISTOIRE… c’est que dans notre cas :

    LE VAINQUEUR – en l’espèce – ICI et POUR TOUJOURS c’est LE PEUPLE ALGÉRIEN !!! C’est L’ALGÉRIE A QUI IL REVIENT DE PLEIN DROIT D’ÉCRIRE….. SA. PROPRE. HISTOIRE !!!!!

    Ce n’est pas à la france d’écrire NOTRE PROPRE HISTOIRE.

    Car le temps où on nous apprenait – DE FORCE – que « nos ancêtres » étaient les gaulois EST RÉVOLU messieurs les frangao. LES ALGÉRIENS VOUS ONT BATTU A PLATE COUTURE et L’HISTOIRE UNIVERSELLE A RETENU EN LETTRES D’OR CE HAUT FAIT HISTORIQUE ÉCRIT POUR TOUJOURS, ET CE JUSQU’À LA FIN DES TEMPS, DE FAÇON PLUS QU’INDÉLÉBILE AVEC LE SANG DE NOS CHOUHADAS AL ABRAR !!!!!

    Alors, de grâce, CESSEZ de nous rabâcher les oreilles avec les historiette de ce Ben Yamine Stora qui a renié ses propres origines et QUI A TRAHI son propre pays MATERNEL…..

    On ne veut plus entendre parler de ce type et encore moins d’un pays sanguinaire pseudo-civilisé dénommé la « france »…

    Il est inconvenant et inconcevable voire INADMISSIBLE !!! Que l’on écrive l’Histoire du condamné, du supplicié et de l’écorché vif par son propre bourreau……

    Anonyme
    13 février 2021 - 22 h 50 min

    Il y a ceux qui font l’histoire, il y a ceux qui l’écrivent et il y a d’autres qui commentent les écrits.
    Vivement le compte rendu de M. Chikhi

    Anonyme
    13 février 2021 - 22 h 08 min

    Il y’a un devoir de mémoire sérieux à faire, le travail de Mr Stora n’est qu’une esquisse malgré l’envergure de cet historien respecté, mais tout de même je suis écœuré, il manque quelque chose, à ces gens je leur dit que la guerre d’Algérie était des événements effroyables , …là je suis abasourdi en tant qu’être humain, en lisant et voyant que la France colonialiste avait fait un véritable génocide, ils avaient mis en place une industrie de massacre à grand échelle avec des préjudices incalculables, à cela faut-il consentir? se retenir face à ces horreurs inhumaines? Il faut revenir à des sentiments plus sereins pour les deux peuples, je pense qu’il faut aussi être apaiser l’un pour l’autre, ne pas tomber dans le piège tendu par les extrêmes, au contraire il faut construire un dialogue décontenancé, libre , en paix,mais au plus juste pour les deux parties, et surtout regarder pour l’avenir de la jeunesse des deux pays.

    Socrate
    13 février 2021 - 22 h 02 min

    On attends le rapport algérien avec impatience ! Ce serait plus intéressant que de « taper » sur ce pauvre Stora !

    karimdz
    13 février 2021 - 20 h 40 min

    Les appelés français qui ont été envoyés en Algérie faire leur service, ne sont sont jamais exprimés sur leur mission en Algérie. Ce sujet a été tabou longtemps et le demeure. Rare sont ceux qui ont parlé et ont faire part de leur écœurement de ce qu’ils ont vu ou de ce qu’ils ont du faire.

    Les algériens qui ont attendu la libération, savent pertinement ce que l’armée française a commis en Algérie, des crimes qui ont à envier au nazisme voir parfois pire.

    Si on veut s’inscrire dans une comparaison qui n’a pas lieu d’être, encore qu’elle est angélisée côté français parle vrai faux ami de l’Algérie, stora, l Allemagne n’a pas décimé de moitié la population francaise, alors que la France a commis un génocide lors de l’invasion de l Algérie qui a couté la vie à la moitié de sa population. Il n y a pas eu de guerre déclarée entre l Algérie et la France, alors que s’agissant de l Allemagne et la France, c était le cas.

    On ne peut mettre sur le même plan, envahisseurs et occupés, occupation et résistance, bourreaux et victimes, non mr stora, vous avez tout faux, et vous avez dévoilé votre véritable nature de pied noir non seulement nostalgique mais colonialiste, car vous trouvez du positif et des excuses pour l Etat français et ses anciens colons et tentez de minimiser les crimes de la France.

    La résistance est légitime, elle est le corolaire à toute occupation qui elle est criminelle. Vous me rappelez par votre rapport torchon, la propagande nazi qui traitait la résistance française de terroristes, comme quoi, les occupants se ressemblent.

    Chaoui
    13 février 2021 - 20 h 20 min

    Entièrement d’accord avec Ali Akika. Ce d’autant que j’étais LA (avec mes parents) en Octobre 1961…, descendus avec des milliers des nôtres des bidons-ville de Nanterre où nous demeurions alors…

    De la guerre…d’Algérie !

    Jusqu’à l’année 1999, la France nommait ses exactions en Algérie…d' »événements » !…

    Ce n’est que le 18 octobre 1999 qu’elle légiféra et substitua à l’expression « opérations effectuées en Afrique du Nord » le terme de… »guerre d’Algérie ».

    Ce besoin répondait aux vœux des soldats coloniaux qui réclamaient la perception d’un solde (retraite) d’anciens… »combattants », et que pour se faire on devait leur reconnaître ce statut et qualité, d’où cette loi du 18 octobre 1999. D’autant, la prescription (extinction de l’action publique) des poursuites pour crime de guerre se résolvant au bout de 20 ans révolus, on n’encourrait plus le risque d’être traduit en justice pour les crimes perpétrés en Algérie antérieurement au 05 juillet 1962. Ou comment un État colonial criminel s’auto-absout de SES forfaits !…

    Pour en revenir au mot « guerre », selon la définition qu’on en donne dans les dictionnaires la guerre suppose une lutte armée entre… États. Et en l’espèce, elle entraîne l’application de règles particulières à commencer par une déclaration de guerre ou un ultimatum, et se termine par un armistice et, en principe, par un traité de paix qui met fin à l’état de guerre. La guerre peut supposer aussi une lutte entre deux…Peuples.

    En légiférant 30 ans plus tard sur le sujet et en adoptant le mot « guerre d’Algérie », la France RECONNAIT de jure et de facto :
    1) Qu’elle s’attaquait à un…État tiers (sans déclaration de guerre…), et
    2) Que le Peuple Algérien était bien distinct du Peuple français.

    Seulement voilà ! Si la France qualifie SON action de « guerre », SA « guerre » ne saurait être exonérée de poursuites judiciaires et recevoir application du droit commun en matière d’extinction des poursuites fixant le délai à 20 ans révolus car aussi bien le droit international au regard de SES crimes incommensurables commis durant 132 ans, de vols, viols, spoliations, pillages, massacres de masse avec utilisation d’armes prohibées tel que napalm et maints produits toxiques, fours crématoires, enfumades, déportations, dépôt de mines anti personnel par millions, utilisation sur des populations civiles d’armes nucléaires, leur donne la qualification de CRIMES CONTRE L’HUMANITE et sont comme tels IMPRESCRIPTIBLES. Etant ajouté que ces crimes furent commis contre une population dont l’ethnicité, les coutumes et religion différaient de la sienne.

    Je rêve de voir une Loi chez-nous en Algérie être enfin promulguée et caractérisant de crimes contre l’humanité l’agression/occupation/colonisation de la France de notre pays de 1830 à 1962 (et même au delà), comme je rêve d’une forte et résolue action devant les instances judiciaires internationales leur soumettant notre plainte des chefs de ces crimes précités commis contre nous.

    Belveder
    13 février 2021 - 18 h 37 min

    qu on lui oppose un Travail de Mémoire au lieu de Taper sur ce Monsieur Nuit et Jour..ca fait 60ans qu on a un MINISTERE D anciens MOUJAHIDS qui déposent des gerbes de fleurs….et qui a une commission de lecture pour censurer tout travail de Mémoire

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.