Corruption : l’Algérie à la 104e place de l’indice de Transparency International
Par Houari A. – L’Algérie est dans l’orange dans l’indice mondial de Transparency International pour l’année 2020. Classé à la très moyenne 104e place, notre pays n’a obtenu que 36 points et flirte avec la zone rouge dans laquelle se trouvent la Libye, l’Irak et le Yémen, trois pays arabes en proie à une guerre civile dévastatrice. «Comme les années précédentes, plus des deux tiers des pays obtiennent un score inférieur à 50 cette année, avec un score moyen de seulement 43», expliquent les auteurs du rapport. «Les données montrent qu’en dépit de certains progrès la plupart des pays ne parviennent toujours pas à lutter efficacement contre la corruption», notent-ils, en relevant qu’«en plus d’obtenir de mauvais scores, près de la moitié de tous les pays stagnent depuis près d’une décennie» et «n’ont pas réussi à faire bouger l’aiguille de manière significative pour améliorer leur score et lutter contre la corruption dans le secteur public».
Les meilleurs scores reviennent au Danemark et à la Nouvelle-Zélande (88), suivis de la Finlande, de Singapour, de la Suède et de la Suisse (85). Les derniers pays sont le Soudan du Sud et la Somalie, avec des scores de 12 chacun, suivis de la Syrie (14), du Yémen (15) et du Venezuela (15). Depuis 2012, 26 pays ont amélioré leurs scores, dont la Grèce, le Myanmar et l’Equateur, précise le rapport, selon lequel, au cours de la même période, 22 pays ont diminué leurs scores, dont le Liban, le Malawi et la Bosnie-Herzégovine.
Dans la région du Maghreb et du Moyen-Orient, les Emirats arabes unis et le Qatar sont les pays les plus «performants» avec des scores de 71 et 63 respectivement. Peut-on parler de corruption dans des pétromonarchies dont les richesses sont détenues exclusivement par les familles régnantes ? Assurément non. «La corruption politique reste un défi dans la région», souligne le dernier indice de Transparency International qui prend l’exemple de l’Irak où «la corruption prive les citoyens de leurs droits fondamentaux, notamment l’accès à l’eau potable, aux soins de santé, à l’électricité sans interruption, à des possibilités d’emploi et à une infrastructure adéquate».
Le rapport réserve un commentaire spécial au Maroc où la corruption «contribue au mauvais système de santé et à l’absence de réponse efficace à la pandémie de Covid-19». «Alors que le gouvernement a pris des mesures exceptionnelles en réponse à l’urgence sanitaire, en particulier autour des marchés publics, ces mesures manquaient de contrôle et permettaient des exemptions spéciales dont le gouvernement n’a pas été tenu de rendre compte», précise le rapport. «Il y a également eu de nombreuses violations de la liberté d’expression et de la presse, y compris l’arrestation et l’emprisonnement de journalistes qui critiquent les autorités publiques, enquêtent sur des cas de corruption ou soulignent un manque de transparence du gouvernement», souligne Transparency International qui classe 147 pays et territoires en fonction de leurs niveaux perçus de corruption du secteur public, selon les experts et les hommes d’affaires.
H. A.
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