Democracy Now détaille l’agression de la militante sahraouie Sultana Khaya
L’ONG américaine Democracy Now est revenue, lundi, sur l’agression «brutale» de la militante sahraouie Sultana Khaya le week-end dernier par des agents de la police marocaine, à son domicile, dans la ville de Boujdour occupée, témoignant de la violente campagne de répression marocaine dans les territoires sahraouis occupés.
La militante sahraouie et toute sa famille sont assignées à résidence à Boujdour occupée depuis le 19 novembre dernier, quelques jours après l’agression marocaine contre des civils sahraouis pacifiques dans la zone tampon d’El-Guergarate, en violation du cessez-le-feu de 1991.
«Le 13 février, Sultana brandissait un grand drapeau depuis son toit lorsque le commissaire de police de Boujdour (occupée) a lancé une pierre et l’a frappée à la tête. Les vidéos et photographies de l’agression et des blessures à la tête de Khaya sont devenues virales», a précisé Democracy Now, dans son émission télévisée de lundi.
La même source a ajouté qu’au lendemain de la répression, «des dizaines de femmes sahraouies se sont approchées du domicile familial en signe de solidarité mais ont été battues par la police. Alors que Sultana protestait contre son assignation à résidence, le même policier l’a frappée à la nuque avec une matraque et elle s’est de nouveau évanouie».
La famille de Khaya s’inquiète de ses blessures mais affirme que les hôpitaux gérés par le Maroc ne sont pas des endroits sûrs pour les militants sahraouis et que la police n’a pas autorisé la famille à convoquer un médecin à la maison.
En 2016, Democracy Now a interviewé Sultana pour son documentaire Quatre Jours au Sahara occidental : la dernière colonie de l’Afrique. Dans ce documentaire exclusif, Democracy Now a rappelé avoir brisé «le blocus médiatique et s’est rendu au Sahara Occidental occupé pour documenter la lutte des Sahraouis pour la liberté qui dure depuis des décennies et la violente répression du Maroc».
Fin 2016, Democracy Now a réussi à pénétrer dans la ville sahraouie de Laâyoune occupée et beaucoup de Sahraouis de ce film sont actuellement assiégés par la police.
R. I.
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