Cinq morts atroces en quelques jours : qu’arrive-t-il à la société algérienne ?
Par Kamel M. – Les Algériens ont été secoués par une série de morts tragiques dont ont été victimes cinq des leurs à la fleur de l’âge et dans des conditions abominables. Après le crime horrible commis à Thénia sur la jeune Chaïma, tuée, décapitée et brûlée par un monstre qui sort à peine de l’adolescence, cinq autres décès ont semé un vent de colère et l’effroi dans l’ensemble de la société, déjà durement éprouvée par la crise sanitaire et la situation générale peu reluisante du pays.
Le féminicide atroce commis contre une journaliste a choqué plus d’un. Les médias s’étaient empressés d’évoquer un crime par égorgement, avant que les proches de la victime donnent une autre version, à savoir que la jeune femme assassinée par son mari avait été tuée de plusieurs coups de couteau, signe de la violence de cet acte bestial. Le deuil de cette concitoyenne n’était pas encore fait qu’une nouvelle atroce parvenait d’une cité universitaire où une jeune étudiante décédait à son tour en raison de graves négligences qui coûteront leur poste au directeur général de l’Office national des œuvres universitaires. La jeune fille était issue d’une famille pauvre et rêvait de sortir sa mère divorcée et sa sœur de la misère. Mais le «destin» en a voulu autrement.
Quelques jours plus tard, c’est à plus de six mille kilomètres d’Alger qu’une mauvaise nouvelle parvient aux Algériens abasourdis par autant de faits tragiques en un laps de temps aussi court. Une adolescente de seize ans est tuée d’une balle dans la tête, sans qu’on ne connaisse à ce jour les circonstances de ce meurtre qui a fait réagir la communauté algérienne établie au Canada qui s’est solidarisée avec les proches de la lycéenne, rapatriée et inhumée dans son village natal, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Envahis par l’émotion, ses concitoyens en sont encore à la pleurer et en oublient presque de se demander par qui et pourquoi une fille rangée et sans histoire a subi un tel sort funeste au printemps de sa vie.
La liste macabre s’est allongée avec la mort brutale d’un jeune étudiant originaire de Tiaret à Oran. Voulant fuir ses agresseurs près d’une passerelle coupe-gorge à proximité de sa résidence universitaire, il sera fauché par une voiture roulant à vive allure sur l’autoroute. Le conducteur n’a pas eu le temps de voir le jeune homme surgir dans le noir, effrayé par deux voyous qui l’attendaient de pied ferme, armés de poignards, pour le délester des 110 DA qu’il avait sur lui. Lui aussi issu d’une famille pauvre, la jeune victime laisse derrière elle une mère terrassée par la douleur et qui appelle, comme l’ensemble de ses proches, de ses amis et de ses camarades d’université à appliquer la loi du talion à ceux qui ont causé sa mort.
Puis, l’horreur à Yakouren, où, dans la forêt devenue ténébreuse, le corps sans vie d’une autre jeune fille charcutée est découvert, ajoutant à la tristesse d’une population groggy par autant de «faits divers», assistant impuissante à la disparition d’innocents au moment d’éclore. L’auteur du supplice n’est autre que le père. L’abomination absolue !
Qu’arrive-t-il à la société algérienne ?
K. M.
Comment (28)