Aucun candidat marocain n’a été élu au 34e Sommet : l’UA assomme le Maroc
L’ambassadeur sahraoui en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, a qualifié, lundi, l’échec du Maroc à faire élire ses candidats lors du 34e Sommet de l’Union africaine (UA), d’une gifle de la part de l’UA, relevant que «le Maroc n’en est pas à son premier échec auprès de cette institution continentale», rapporte l’APS.
«L’échec du Maroc à faire élire ses cinq candidats auprès des instances de l’UA lors de son 34e Sommet ne peut être qualifié que d’une gifle de la part de cette institution continentale désormais plus que jamais consciente des manœuvres du régime du Makhzen», a soutenu Taleb Omar.
«En échouant à faire élire ses candidats et à faire passer certains projets dont le passage du réseau du fibre optique sur les territoires sahraouis, le Maroc acte définitivement l’inefficience de sa politique et de ses thèses auprès de cette institution», a ajouté Taleb Omar, rappelant que «le Maroc a échoué par le passé à faire changer de positions à l’UA s’agissant de la légalité de la question sahraouie».
L’ambassadeur sahraoui a fait observer que «les tentatives du Maroc ne trouvent désormais d’écho qu’auprès de certains pays africains pauvres moyennant de l’argent ou d’autres avantages».
Sur le rôle de l’UA dans la résolution du conflit au Sahara Occidental, le diplomate sahraoui a indiqué que les autorités sahraouies «misent beaucoup» sur le prochain sommet de l’UA, qui sera tenu sous le thème «Faire taire les armes» afin de prendre d’importantes décisions allant avec les données et la situation actuelles dans les territoires sahraouis.
Biden «va revenir» sur la décision de Trump
Interrogé, par ailleurs, sur la possibilité de voir le nouveau président des Etats-Unis, Joe Biden, revenir sur la décision de son prédécesseur reconnaissant la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental Taleb Omar a indiqué que «ce pas est tout à fait possible, d’autant plus que le nouveau président américain est un fervent défenseur des droits de l’Homme».
«Biden qui est revenu sur plusieurs décisions prises par Trump pourrait revenir aussi sur la décision de ce dernier sur le Sahara Occidental», a-t-il soutenu, soulignant que «le Sahara Occidental ne doit pas être l’exception» par rapport aux autres dossiers.
A ce sujet Taleb Omar a fait savoir que «le chargé des Affaires au sein de l’ambassade des Etats-Unis en Espagne a révélé récemment que l’annonce de Trump a été, d’ores et déjà, soumise à la révision» par la nouvelle administration.
«Biden compte notamment se concerter avec les Nations unies et ses amis en ce qui concerne cette question. Biden qui diffère de son prédécesseur compte instaurer le travail collégial et le bannissement du travail et les décisions unilatérales privilégié par Donald Trump», a ajouté l’ambassadeur, rappelant que «la position traditionnelle des Etats-Unis a toujours été en faveur de la légalité internationale». «La position des Etats-Unis est d’une importance capitale. Outre le fait qu’elle est la première puissance mondiale, les Etats-Unis est un pays qui participe à la rédaction des résolutions au sein des Nations unies et au Conseil de sécurité», a rappelé, en outre, le diplomate.
Evoquant les positions de la France et de l’Espagne par rapport à la question sahraouie, Taleb Omar a soutenu que «les Sahraouis demandent à ces deux pays d’être surtout francs et d’être du côté de la légalité internationale» et de cesser les blocages pour la tenue du référendum d’autodétermination, droit inaliénable du peuple sahraoui.
Abdelkader Taleb Omar a rappelé que «l’Espagne porte l’entière responsabilité de la situation actuelle du peuple sahraoui», tandis que la France, souligne-t-il, «a toujours constitué le premier soutien du Maroc, dans son occupation illégale du Sahara Occidental».
A propos de la normalisation des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste, Taleb Omar a indiqué que ce n’était pas «une surprise» et que «le royaume et l’entité sioniste ont un autre dénominateur en commun, à savoir leurs ambitions expansionnistes et leurs méthodes de répression contre les peuples sahraoui et palestinien», affirmant à ce propos que «l’objectif ultime du Maroc est de s’offrir la place du leader dans la région».
R. I.
Comment (11)