L’ancien wali Bachir Frik conteste le limogeage des ministres Attar et Chiali
Par Mohamed K. – L’ancien wali Bachir Frik a affirmé qu’il ne comprenait pas le départ des ministres de l’Energie et des Travaux publics du gouvernement lors du dernier remaniement partiel. «S’il y a une chose que je ne comprends pas, c’est l’éviction des ministres Farouk Chiali et Abdelmadjid Attar alors que ce sont deux ministres d’une grande compétence», a-t-il commenté sur une chaîne de télévision privée.
«Chiali était déjà directeur central au ministère des Travaux publics quand j’étais wali à Jijel et Attar a sillonné le désert de long en large durant ses cinquante ans de carrière dans le secteur de l’Energie», a souligné l’ancien wali d’Oran qui a eu des démêlés avec la justice alors qu’il a toujours clamé son innocence et accusé des cercles mafieux d’être derrière son incarcération.
Le président de la République a expliqué, ce mardi, que le remaniement du gouvernement était provisoire et que seuls les départements qui battaient de l’aile ont été touchés par les changements à leur tête. Abdelmadjid Tebboune a, dans ce sillage, fait une allusion furtive au cas de l’ex-ministre de l’Industrie, en affirmant que certains ministres ont été limogés pour des raisons «morales». Ce que Bachir Frik affirme, de son côté, ne pas saisir, même s’il se dit conscient que les véritables changements interviendront effectivement après les législatives, comme l’a confirmé le chef de l’Etat, c’est le fait que des ministres bien moins compétents que ceux de l’Energie et des Travaux publics aient été maintenus en dépit de leur rendement négatif.
Abdelmadjid Tebboune a également rappelé que des ministères et des secrétariats d’Etat ont été supprimés dans le gouvernement Djerad, remanié et que des ministres qui avaient été choisis dans le cadre du rajeunissement de l’Exécutif n’ont pas été à la hauteur en raison de leur inexpérience, tandis que d’autres ont prouvé leur efficacité.
Certaines sources croient savoir qu’Abdelmadjid Attar a été remplacé à sa demande et que ce dernier aurait même déposé sa démission. Ces sources ne précisent pas les raisons qui ont poussé l’ancien président-directeur général de Sonatrach à claquer la porte, même si ses déclarations franches donnaient déjà à croire qu’il ne se sentait pas à l’aise dans sa fonction pour moult considérations.
Le jour même où il prenait ses fonctions, en juin 2020, Attar faisait une troublante révélation sur des injonctions qu’il aurait reçues sans citer leurs auteurs. «A peine ai-je été désigné que j’ai commencé à recevoir des coups de téléphone me demandant de limoger untel et de nommer tel autre», avait-il, en effet, affirmé dans sa toute première rencontre avec la presse. «Je les ai envoyés balader», en partant d’un éclat de rire, avait-il ajouté.
M. K.
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