Ces Marocains esclaves du Makhzen : voici la fortune du prédateur de Rabat
Par Kamel M. – En 2012, deux journalistes français farfouillaient dans les caisses de Mohammed VI et de son père, Hassan II. Leur découverte était hallucinante. La famille régnante au Maroc saigne les quarante millions de Marocains, tantôt esclaves, tantôt sujets, tantôt «insectes» – c’est comme cela que l’ancien roi décrivait les habitants du Rif qui contestent la royauté et s’opposent au pouvoir central à ce jour.
Dans leur livre Le Roi prédateur, Catherine Graciet et Eric Laurent constataient que «l’Etat marocain est devenu la vache à lait de la monarchie». Les auteurs révélaient le retard criant que le Maroc assujetti à la monarchie alaouite et au lobby sioniste, qui la porte par le biais de l’omnipotent André Azoulay, accusait un grand retard par rapport à ses voisins du Maghreb. «Le revenu annuel par tête d’habitant au Maroc était en 2009 de 4 950 dollars, soit moitié moins que celui des Tunisiens et des Algériens. Pourtant, ce pays pauvre doté d’un Etat faible est une source inépuisable de satisfaction pour le roi. En s’octroyant la plus grande partie de l’économie du pays, il accroît une fortune personnelle déjà immense, tandis que le budget (modeste) de l’Etat prend en charge toutes ses dépenses. Règle numéro un : le souverain et sa famille ne paient aucun impôt. Règle numéro deux : sur ce sujet, l’opacité et le silence sont la règle, et cette très généreuse couverture sociale octroyée au monarque et à ses proches ne souffre aucun débat», relevaient-ils.
Les auteurs du livre ont fait parler une source marocaine qui affirmait que Mohammed VI s’octroyait – au moment de la parution du livre, le montant a dû augmenter depuis, inflation oblige – «chaque mois 40 000 dollars, un salaire royal dans tous les sens du terme, puisqu’il est deux fois plus élevé que celui du président américain et celui du président français». «Les pensions et salaires royaux, d’un montant annuel de 2,5 millions d’euros, englobent les émoluments versés au frère du roi ainsi qu’à ses sœurs et aux princes proches», nous apprenaient encore Catherine Graciet et Eric Laurent, qui ajoutaient que «31 millions d’euros (310 millions de dirhams) sont octroyés au souverain afin qu’il les redistribue, selon son bon vouloir, en dons et subventions». Et de préciser que l’usage de cette somme «échappe naturellement à tout contrôle».
Le livre énumère, en outre, les biens immobiliers du monarque. «Douze palais royaux répartis à travers le pays, auxquels s’ajoutent une trentaine de résidences où travaillent plus de mille deux cents personnes», notent les deux journalistes français qui avaient eu quelques problèmes avec le Makhzen pour avoir divulgué ces secrets gênants aussi bien pour le régime de Rabat que pour l’Elysée. Le coût de l’entretien de ces palais donne le tournis : 1 million de dollars par jour payé par le Trésor public marocain. Les salariés employés par le palais coûtent, eux, chaque année près de 70 millions de dollars au budget de l’Etat, révèle encore le livre.
Quant au parc automobile, il bénéficiait, en 2012, d’un budget de 6 millions d’euros, consacrés à l’entretien des voitures de luxe appartenant à Mohammed VI qui «n’hésite pas à affréter un avion militaire marocain, de type Hercules, pour transporter son Aston Martin DB7 en Angleterre jusqu’au siège du constructeur afin qu’elle puisse être réparée dans les plus brefs délais». «Il est également le client privilégié de Ferrari dont il achète de nombreux modèles», écrivent les deux journalistes, qui affirment que les «caprices vestimentaires» du roi du Maroc reviennent à l’Etat marocain à 2 millions d’euros par an.
Pendant ce temps, les Marocains à Fnideq, Hoceima et ailleurs crèvent de faim, les femmes aux frontières avec Ceuta et Melilla se transforment en mules, les enfants à Marrakech en bonne chair pour les pervers français, les jeunes filles à Dubaï en demi-mondaines pour les émirs ploutocrates.
K. M.
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