Comment le régime normalisateur de Rabat drague les touristes israéliens
Par Nabil D. – La presse marocaine l’annonce en grande pompe : «Le Maroc participera au Salon international du tourisme (IMTM), qui se tiendra à Tel-Aviv les 15 et 16 juin prochain.» Elle décrit «une grande exposition annuelle du Moyen-Orient» qui «réunira les professionnels de l’industrie du voyage».
A vrai dire, soulignent des sources à Algeriepatriotique, «le Maroc participe à ce salon organisé par un pays colonialiste, Israël, alors que, ironie de l’histoire, il (le Maroc) est frappé par une grave crise économique et sociale, et qu’il prend part à cette exposition coloniale au moment où ce secteur est en plein naufrage». «En effet, le tourisme et le secteur aérien se sont effondrés et ils ne vont jamais recouvrer leur activité d’avant la crise sanitaire», assurent nos sources.
On apprend qu’outre le Maroc les Emirats arabes unis seront également présents à Tel-Aviv, d’autant que leur ambassadeur vient juste d’y prendre ses quartiers. «La participation du Maroc à cette grande exposition fait suite au rétablissement des relations diplomatiques entre le royaume et Israël. La ministre du Tourisme, Nadia Fettah Alaoui, s’était, entretemps, entretenue par téléphone avec son homologue israélien», notent les médias marocains.
Le Makhzen veut attirer les touristes israéliens pour renflouer ses caisses vides, et il le ne cache pas. C’est que le régime de Rabat s’embarrasse rarement de scrupules pour afficher ses ambitions financières, prompt qu’il est à vendre jusqu’à sa dignité pour garantir le faste à son roi pendant que ses sujets crient misère. «Les deux pays avaient signé, le 21 janvier 2021, des accords pour la mise en place de lignes aériennes régulières qui devraient s’établir avant l’été. Le royaume compte sur l’Etat hébreu pour revigorer son tourisme touché de plein fouet par la crise sanitaire», avoue notre voisin de l’Ouest.
Outre la difficulté de revigorer un secteur moribond, les services de sécurité marocains sont-ils capables d’assurer la sécurité des milliers de touristes israéliens, la plupart sépharades, qui se rueront vers leur pays d’origine ? Rien n’est moins sûr, répondent des observateurs avisés qui rappellent que de nombreuses manifestations contre la normalisation ont été réprimées par le régime monarchique de Mohammed VI et que, surtout, la nébuleuse extrémiste est aux aguets et menace d’entrer en action à tout moment, même si le Makhzen se fait assister par le Mossad pour traquer les terroristes islamistes qui semblent attendre le moment propice pour frapper.
De son côté, le gouvernement israélien est-il prêt à mettre la vie de ses citoyens en danger ? Là aussi, tout indique que les voyages de ressortissants de ce pays se feront d’une façon timide, Israël pouvant même n’envoyer que des agents secrets en éclaireurs, déguisés en touristes, pour épier le moindre recoin du royaume. Inversement, les Marocains, de confession juive notamment, fouleront le sol israélien où ils croiseront des Emiratis en villégiature sous le drapeau de la puissance qui occupe et martyrise les Palestiniens.
N. D.
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