L’ANP répond pour la première fois au slogan «Dawla madania machi askaria»
Par Mohamed K. – L’organe central de l’Armée nationale populaire a commenté le slogan «Dawla madania machi askaria» (Etat civil et non militaire) brandi par les manifestants affidés au mouvement Rachad. Dans sa dernière livraison, la revue El-Djeïch a consacré un espace à l’explication des desseins inavoués et cachés derrière cet acharnement contre l’institution militaire qui trouve ses racines dans la lutte contre les hordes islamistes durant les années 1990, mais aussi dans les velléités de certaines parties à l’intérieur du pays et hors des frontières.
«Si nous remontons au passé récent, précisément à la décennie noire, nous constaterons que le Front islamique du salut dissous et ses ramifications terroristes ont été les premiers à adopter ces slogans pour nuire à l’ANP et porter un coup au lien fort historique entre cette dernière et le peuple algérien», explique l’institution militaire dans son commentaire, en ajoutant que, «par conséquent, il n’est point surprenant de faire face aujourd’hui à des organisations terroristes islamistes solidaires avec le courant de gauche [et] les laïcs qui veulent une démocratie oligarchique».
«Que signifient l’unification de leur discours, la similitude de leurs slogans et leurs revendications ? Est-ce une pure coïncidence ou une action programmée et planifiée derrière laquelle se cachent des parties ayant perdu des privilèges, des intérêts et des acquis estimés à des milliards ?» s’interroge El-Djeïch qui accuse les instigateurs de ces attaques contre l’armée d’«intoxiquer l’esprit de certains citoyens égarés qui ont perdu la boussole qui les relie à la patrie».
L’institution militaire pointe donc les résidus du parti extrémiste FIS et son succédané Rachad et, dans le même temps, les membres de ce qui est communément appelé «l’oligarchie» qui a profité de sa proximité avec l’ancien clan présidentiel. Ce que l’armée qualifie de «mafia», de «traîtres» et d’«ennemis», «qu’il s’agisse d’individus ou de pays» qui veulent voir l’Algérie «affaiblie et divisée, éparpillée et détruite», souligne le commentaire d’El-Djeïch, pour lequel ces détracteurs de l’ANP, «pleinement conscients du rôle» de celle-ci dans «la préservation de la sécurité et la protection de la patrie en toutes circonstances», «ont tenté de surfer sur la vague du Hirak» et se sont mis «au service des agendas étrangers qui vivent encore des illusions du passé». Entendre la France.
Mais le commentaire de la revue de l’armée cible aussi ouvertement le Maroc où le nombre de pages Facebook générées à partir de ce pays «en vue d’attaquer l’Algérie et son armée atteint 500», tandis qu’en provenance de la France «il est d’environ 150» et une vingtaine de pages sont animées à partir d’Israël, révèle El-Djeïch qui énumère, par ailleurs, dans son éditorial, les raisons qui font se braquer les pays hostiles à l’Algérie qui lui reprochent ses positions immuables sur les questions malienne et libyenne, son rejet de toute ingérence étrangère, son soutien indéfectible aux peuples sahraoui et palestinien et son rejet catégorique de toute normalisation avec l’entité sioniste. Une attitude qui «embarrasse et gêne de nombreuses parties» et que «l’Armée nationale populaire s’est jurée d’enraciner dans l’esprit et le cœur de chacun de ses éléments».
M. K.
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