Les putschs reviennent en force dans les partis à l’approche des législatives
Par Mohamed K. – «Chassez le naturel, il revient au galop», dit l’adage. Si le président Tebboune a juré d’éloigner l’argent sale de la politique, les querelles intestines qui précèdent chaque échéance électorale aussi importante – pour les prétendants à la députation – que celle des législatives reprennent de plus belle.
Deux partis sont en ébullition. Le FLN et Talaie El-Hourriyet. L’ancien parti unique vit au rythme d’un nouveau mouvement de redressement qui veut faire tomber Abou El-Fadhl Baadji et le faire remplacer par un des clans qui se disputent le leadership dans cette formation politique moribonde, pilier du système Bouteflika depuis son avènement au pouvoir en 1999 jusqu’au fameux rassemblement de la Coupole du 5-Juillet qui a sorti des millions d’Algériens dans la rue pour crier leur dégoût profond de la mascarade du cinquième mandat qui se préparait.
Le parti d’Ali Benflis traverse, lui aussi, une zone de turbulences. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, Talaie El-Hourriyet informe qu’il a saisi le ministre de l’Intérieur «à l’effet de dénoncer et de s’opposer énergiquement à l’organisation d’un congrès illégitime que tente de tenir le président par intérim les 19 et 20 mars prochains, en réaction à l’initiative lancée le 28 février 2021 par la quasi-totalité des membres du Bureau politique tendant à appeler en urgence à une session extraordinaire du comité central convoquée par les 2/3 de sa composante, en conformité avec l’article 54 des statuts du parti devant se tenir le mercredi 17 mars 2021».
«Face à cette démarche, légale et légitime, le président par intérim a opté pour la fuite en avant en engageant un coup de force par l’organisation d’un congrès falsifié auquel sont conviés des dizaines, voire des centaines d’individus n’ayant aucun lien avec le parti, violant ainsi frontalement la loi organique relative aux partis politiques et excluant, par ailleurs, la quasi-majorité des membres du comité central et des délégués initialement inscrits sur les listes des congressistes», s’insurgent les auteurs du communiqué. Il y a comme une sensation de déjà-vu. Les mêmes pratiques qui ont de tout temps marqué la scène politique nationale ressurgissent dans cette Algérie nouvelle qui peine, elle, à voir le jour, tant les vieux réflexes semblent indécrottables.
A Hydra, devant le siège du FLN, ce sont d’anciens cadres du parti et des membres du comité central qui se sont rassemblés pour exiger le départ de l’actuel secrétaire général, appelant les autorités à intervenir et dénonçant le caractère illégitime de la direction actuelle. De putsch violent en coup d’Etat scientifique, le FLN n’a jamais connu de stabilité depuis Abdelhamid Mehri jusqu’au secrétaire général en poste, en passant par Abdelaziz Belkhadem, Amar Saïdani, Djamel Ould-Abbès, Mouad Bouchareb et Mohamed Djemaï. Tous ont été éjectés et remplacés après de graves crises internes dont certaines ont carrément conduit à des affrontements.
M. K.
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