La plus vieille météorite sur Terre a été découverte en 2020 dans le désert algérien
Par Farida O. – «Des scientifiques ont découvert une météorite datée de 4 565 milliards d’années dans le sud-ouest de l’Algérie. Nommée EC 002, pour Erg Chech, la zone désertique dans laquelle elle a été trouvée, elle constitue une découverte majeure dans l’étude du système solaire», indique le quotidien français La Dépêche.
La météorite, «plus vieille que la Terre», selon les scientifiques, a été datée à «un âge avancé qui ferait d’elle la plus ancienne météorite découverte sur notre planète», rapporte le journal français, selon lequel cette météorite «serait apparue au cours du premier million d’années de notre système solaire, avant l’apparition de la Terre».
Cet objet tombé du ciel a été découvert dans la région d’Adrar par une équipe de chercheurs du Centre national de recherche scientifique français, dont le géochimiste Jean-Alix Barrat, qui a consacré une étude à la météorite dans les Proceedings de l’Académie américaine des sciences, précise La Dépêche, qui ajoutent que les scientifiques ont découvert 43 fragments de cette météorite, dont les plus imposants sont «gros comme le poing».
Au-delà de son âge, la composition de la roche intrigue les scientifiques, apprend-on. «EC 002 est une achondrite, un type de météorite issu d’un corps céleste. Elle se serait désagrégée d’une protoplanète, un grand corps rocheux qui n’a pas encore atteint le stade de planète. Cette dernière n’aurait pas survécu à la formation de planètes plus imposantes, telles que la Terre», indique le journal, qui fait savoir que cette découverte «pourrait aider les chercheurs à comprendre comment les anciennes protoplanètes se sont formées».
Les co-auteurs de l’étude, Marc Chaussidon, de l’Institut de physique du globe de Paris, et Johan Villeneuve, chercheur CNRS à l’université de Lorraine, expliquent que la protoplanète dont elle serait issue mesurait une centaine de kilomètres et s’est formée dans le premier million d’années du système solaire. «La météorite aurait voyagé pendant plus de 4,5 milliards d’années avant d’atterrir grâce au hasard des orbites dans le Sud algérien il y a au moins une centaine d’années», note Jean-Alix Barrat, interrogé par La Dépêche.
L’historien et anthropologue algérien Ali-Farid Belkadi a révélé, dans une récente tribune parue dans Algeriepatriotique, que 431 météorites appartenant à l’Algérie sont recensées dans la rubrique «Météorites» de la base de données du Muséum de Paris. Leur nombre doit être bien plus important car seuls figurent dans cet inventaire les spécimens informatisés et non l’intégralité des collections du Muséum de Paris, selon lui. Ce musée conserve des biens patrimoniaux d’un grand nombre de branches scientifiques provenant de toutes les régions d’Algérie, dont l’ethnologie, la préhistoire, l’entomologie, l’anthropologie, la paléontologie, outre les météorites.
Concernant les météorites, elles ont été trouvées à Tiberrhamim, Akhricha, Bou Hadid, Ouallen, Tadjera, Selnourak, Zerhamra, Aumale (Sour El-Ghozlane), Hassi-Jekna, Ikraren, Bir Rebaa, Acfer ou encore dans le désert de Tanezrouft, etc., a précisé l’historien qui a joué un rôle prépondérant dans la restitution d’une partie des crânes des résistants algériens en juillet 2020.
F. O.
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