Découpage électoral : la diaspora algérienne dénonce un «manque de vision et d’analyse»
L’association Diaspora des Algériens résidant à l’étranger (Dare) affirme prendre acte de l’ordonnance du chef de l’Etat portant réduction du nombre de députés de 462 à 407 au sein de la chambre basse du Parlement, en Algérie, pour les prochaines élections législatives anticipées.
«En juin 2021, Alger aura 34 députés, Oran 17, Djelfa 13 et Constantine 11, alors que la communauté algérienne à l’étranger n’en aura que 8», fait remarquer l’association, dans un communiqué parvenu à notre rédaction. La diaspora algérienne sera le «parent pauvre de l’électorat législatif», estime Dare, selon laquelle, dans ce découpage électoral, «il résulte un manque de vision et d’analyse de la part de ceux qui ont concocté cet acte chirurgical vis-à-vis de la diaspora».
L’association considère l’article stipulant que «la répartition des sièges pour chaque circonscription électorale est déterminée au prorata de la population de chaque wilaya. L’affectation d’un siège au sein de l’APN, par tranche de 120 000 habitants, ainsi que l’affectation d’un siège supplémentaire pour chaque tranche restante de 60 000 habitants» comme un «acte délibéré de discrimination envers les Algériens de l’étranger». «Alger détiendra 34 sièges selon le nouveau découpage, nous pensons à juste titre que le nombre de citoyens algériens résidant à l’étranger dépasse de loin la population algéroise et mérite par conséquent autant de sièges, sinon plus», souligne Dare.
L’association, qui se réfère à des «études» récentes selon lesquelles les Algériens en France «représentent 12,8% des émigrés, soit près de 8 millions de résidents», relève une «incohérence» qui «doit être signalée». «L’Etat invite les entrepreneurs algériens établis à l’étranger à venir investir dans le pays avec des avantages fiscaux et des facilités administratives, mais ceux-ci sont exclus des centres de décision», relève Dare, avant de se demander : «Qui accepterait d’investir économiquement en Algérie dans ce cas précis ?» «Cela s’avérerait être un pari risqué pour le futur», anticipe-t-elle. «Cette [discrimination] est inacceptable et un non-sens pour les investisseurs», dénonce Dare qui souligne que «tous les pays au monde reposent sur leur diaspora pour passer leurs messages et influer sur les décisions politiques et économiques du pays hôte».
H. A.
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