Netanyahou annonce l’ouverture d’une ligne directe entre Tel-Aviv et Djeddah
Par Nabil D. – Le Premier ministre israélien a laissé entendre qu’une normalisation avec le régime wahhabite de Riyad était pour «très bientôt». S’adressant à la communauté musulmane d’Israël, Benyamin Netanyahou a expliqué, en s’aidant d’une carte géographique, que ceux-ci allaient pouvoir se rendre bientôt en pèlerinage en Arabie Saoudite directement sans devoir passer par d’autres pays, ni par d’autres compagnies aériennes qu’El Al.
«Citoyen musulman d’Israël, tu as un rêve, une ligne directe entre Tel-Aviv et La Mecque, atterrissage à Djeddah en une heure, sans escales, sans intermédiaires, sans tarifs exorbitants, ton rêve est le mien. Tout comme j’ai réalisé des accords de paix auxquels personne ne croyait, je vais également réaliser cela», a affirmé, sûr de lui, Benyamin Netanyahou en pleine campagne électorale pour sa propre succession à la tête du gouvernement. Son assurance, il l’a exprimée d’un geste de la main qui signifie – chez les Méditerranéens : «Vous verrez que je ne bluffe pas !»
La normalisation entre Israël et l’Arabie Saoudite est dans l’air depuis la toute première signature d’un pacte entre l’Etat hébreu et les Emirats arabes unis. Un plan mené par le gendre de l’ancien président américain Donald Trump qui a achevé son mandat calamiteux par l’adhésion du Maroc voisin à ce processus qui entre dans le cadre de la reconfiguration du Moyen-Orient et du Maghreb. Le régime des Al-Saoud a, à chaque fois, applaudi l’élargissement de cette nouvelle alliance tout en se gardant, jusqu’à présent, de se joindre aux quelques pays arabes qui s’y sont inscrits.
Mais de nombreux éléments indiquaient depuis le début que Riyad devrait clore cette procession d’Etats arabes et africains qui ont été conduits à déclarer ouvertement leur «mariage» avec l’ennemi d’hier pour faire front commun contre celui d’aujourd’hui, l’Iran en l’occurrence, dans une prochaine guerre qui risque d’être généralisée. La défaite de Donald Trump à la dernière élection présidentielle et l’avènement de Joe Biden ne changeront rien à la donne, la politique étrangère de Washington n’étant pas dictée à partir de la Maison-Blanche, mais par les puissants lobbys, tous affidés à l’Internationale sioniste, donc à Israël dont la sécurité relève de celle des Etats-Unis, estiment les faiseurs de présidents américains.
En janvier dernier, le ministre israélien du Renseignement, Eli Cohen, déclarait que l’annonce de la normalisation des relations entre trois autres Etats du Golfe et Israël «est imminente». Quatre mois auparavant, des sources proches du dossier révélaient que le prince héritier d’Arabie Saoudite avait donné son accord pour sceller un pacte d’amitié avec Israël, dans le prolongement logique du rapprochement stratégique entre son allié émirati Mohamed Ben Zayed et le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, dont les pronostics le donnent vainqueur aux élections dont les résultats seront connus ce vendredi.
N. D.
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