Selon Eric Zemmour : l’héroïsme serait chrétien et la lâcheté musulmane
Contribution de Mesloub Khider – Dans sa récente livraison, le site Valeurs actuelles, journal ultraréactionnaire, rapporte la dernière saillie de l’Algérien juif naturalisé français, Eric Zemmour. Selon ce journal conservateur, l’éditorialiste et chroniqueur Eric Zemmour aurait déclaré sur CNews le 23 mars, à l’occasion de l’anniversaire de la mort d’Arnaud Beltrame, assassiné le 23 mars 2018 à Trèbes par un Franco-marocain Radouane Lakdim lors d’une prise d’otages que «le héros chrétien sacrifie sa vie pour sauver les autres, le musulman pour tuer les infidèles». Autrement dit, le chroniqueur Zemmour décèle une expression d’un «héroïsme chrétien» en totale opposition à celui de son meurtrier de confession musulmane, mu par la «couardise assassine», «poltronnerie terroriste». Le musulman, par lâcheté, décapite fanatiquement la vie, tue pour tuer. Selon Zemmour, le chrétien se sacrifie par altruisme, par amour de son prochain, même au prix de sa vie, tendant non seulement la joue mais tout son corps en sacrifice, tandis que le musulman, mu par une propension atavique assassine, tue par barbarie, par haine de la mécréance, par plaisir sadique d’ôter la vie.
Eric Zemmour décrit cet acte de meurtre sacrificiel comme un «choc de civilisation».
Pour Zemmour, cet olivier déraciné devenu porte-parole de la France rance, oxydée par la décadence, l’acte d’Arnaud Beltrame constitue un véritable témoignage d’héroïsme français. «Un héros français à la Péguy», explique-t-il, «qui met son destin individuel en sacrifice au destin collectif de la grandeur de la nation».
Au-delà des inexactitudes historiques sur les ressorts psychologiques et moraux de l’héroïsme, amalgamé avec la «martyrologie», cet énième déportement xénophobe de Zemmour dévoile sa tenace haine des musulmans, en particulier Algériens, pourtant ses frères de sang. A croire que sa conversion tardive à la francité n’est mue que par son aversion de son algérianité, gage de son acceptabilité par sa nation d’adoption, la France. Ce renégat ne fait point preuve d’héroïsme en sombrant dans le négationnisme de ses origines algériennes piétinées avec indécence, ni de dignité, en s’affiliant au sionisme de ses lointains coreligionnaires ashkénazes, promoteurs de la colonisation de la Palestine.
Eric Zemmour confond héroïsme et «martyrologie» (au sens de sacrifice de soi). L’héroïsme est un combat pour la vie, celle du héros et de ses congénères. La «martyrologie» est un renoncement à la vie (terrestre), sacrifiée pour le salut de son âme dans l’Au-delà. Arnaud Beltrame a fait œuvre de «martyrologie», non d’héroïsme. Il a agi en effet en chrétien martyrologue, non en soldat héroïque.
Quant aux motivations profondes des chrétiens et musulmans en combat, tous deux se battent pour tuer leurs ennemis infidèles déclarés, pour sauver leur salut dans l’Au-delà, non sacrifier leur vie pour sauver l’humanité. «La lâcheté commence là où cesse la puissance.» Le religieux (martyrologue) s’offre béatement à la mort, par haine de la vie terrestre et du genre humain «mécréant». Il livre le combat en kamikaze, par témérité suicidaire. Le religieux est un éternel agneau qui se prend pour un lion. Le terroriste islamiste symbolise cette lâcheté par son action à la fois destructrice et autodestructrice, quand il se transforme en bombe humaine pour se faire exploser dans l’espace public.
A contrario, le soldat de la vie, autrement dit le héros, se bat contre sa mort, par la mise à mort de l’adversité, par intrépidité salvatrice. Il livre le combat pour des motivations terrestres (politiques, sociales, économiques), non célestes. Il n’est pas mu par l’esprit sacrificateur, autodestructeur.
M. K.
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