Les services marocains ordonnent à Rachad d’aller à la désobéissance civile
Par Kamel M. – Les responsables du mouvement Rachad se font taper sur les doigts. Le Hirak s’éternise, le pouvoir est toujours en place et les services secrets marocains commencent à perdre patience. Pour tenter d’y remédier, le Makhzen lance un avertissement à ses agents opérant au sein de l’organisation islamiste de Larbi Zitout et Mourad Dhina pour passer à la vitesse supérieure.
«A quoi rime le Hirak en Algérie sans aucun résultat positif pour les Algériens ?» s’interroge-t-on à Rabat où les stratèges de la subversion voient leurs lourds investissements consentis depuis plus de deux ans pour «faire tomber le système» faire pschitt. Les initiateurs des slogans hostiles à l’armée à partir des laboratoires capitonnés de Yassine Mansouri, le patron de la DGED, constatent que leur plan est en train de capoter et que les milliards déboursés pour l’édition de livres, la création de sites électroniques, le lobbying au Parlement européen, le financement des mouvements subversifs, l’infiltration d’agents marocains au cœur du Hirak, les actes de sabotage, etc. n’ont rien donné.
Aussi le régime monarchique de Rabat met-il en garde ses correspondants en Algérie et en Europe – Grande-Bretagne, France et Suisse notamment – contre la «lassitude» qui «va gagner les rangs du Hirak». Pour pallier cette inefficience, il ordonne aux nervis de Rachad de «passer à la désobéissance civile» et décrète : «Le Hirak doit continuer comme il a commencé.» Le Makhzen met le paquet sur la seconde phase du mouvement de contestation, désormais dirigé par un quarteron de personnes, toutes liées au FIS de façon directe ou indirecte, à savoir Me Mustapha Bouchachi, avocat d’Abdelkader Hachani et Karim Tabbou, transfuge du FFS et allié inconditionnel du parti extrémiste dissous, auxquels s’est joint le RCD de Mohcine Belabbas, déviant ainsi de la ligne tracée par les fondateurs du parti.
Le Hirak ainsi dévoyé voit de nombreux animateurs parmi ceux qui l’ont lancé se retrier l’un après l’autre, le dernier en date étant le virulent Rachid Nekkaz qui, dans une intervention au vitriol, s’en est sévèrement pris à ses anciens compagnons de route à qui il reproche leur «manque de sérieux» et leur «aventurisme», en les appelant à «négocier avec le pouvoir» car, explique-t-il, «continuer à marcher ainsi indéfiniment ne mènera à rien». Rachid Nekkaz a pris comme exemple le cas de Hong-Kong.
Cette montée en puissance du Makhzen qui presse ses agitateurs à passer à une nouvelle étape dans les manifestations jusque-là pacifiques intervient corollairement à la décision prise par les autorités algériennes d’expulser des paysans marocains d’Al-Arja, à l’extrême-ouest de Béni Ounif, dans la wilaya de Béchar. De nombreux internautes et influenceurs marocains ont mis en garde le régime dictatorial de Rabat contre toute provocation qui ciblerait l’Algérie voisine, en soulignant que cela pourrait pousser l’Algérie à prendre de nouvelles mesures autrement plus rigoureuses qui pourraient provoquer jusqu’à la chute du régime alaouite.
K. M.
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