La mère et sa fille tuées à Béjaïa par acte de charlatanisme : voici le coupable !
Par Nabil D. – Le drame qui a secoué le village Feraoun, dans la wilaya de Béjaïa, et qui a coûté la vie à une mère et à sa fille tuées par un proche «envoûté» trouve ses origines dans les émissions de charlatanisme qui envahissent les foyers des Algériens depuis que le champ audiovisuel a été ouvert à tous les vents en 2010. Un des pionniers de ces pratiques occultes fut l’innommable Belahmar qui finira lui-même assassiné. Depuis, aucune autorité, ni le ministère de la Communication, ni celui de l’Intérieur, ni encore moins l’instance en charge de la surveillance des programmes, l’Arav, n’a bougé le petit doigt pour mettre fin à cette grave dérive.
En mai 2020, les gens sensés avaient espoir que le mystificateur répondant au nom de Chems-Eddine Bouroubi, dit «Chemsou» – c’est dire le sérieux du prédicateur ! –, ne sévît plus après avoir été limogé d’Ennahar TV. Si la raison invoquée à l’époque était une fatwa contraire au décret religieux officiel de l’Etat au sujet de la zakât al-fitr, le fait est que ce prédicateur excentrique était dans le collimateur depuis longtemps. Le bonisseur, autoproclamé exégète bien qu’il ne soit pas habilité à donner des avis juridiques relatifs à la loi islamique, a gagné sa réputation en se consacrant à l’exorcisme et aux questions sociales généralement liées au sexe. Le prédicateur attitré de la chaîne avait été révoqué suite à une requête adressée par le ministère des Affaires religieuses auprès de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav).
Le prédicateur autoproclamé, affublé du titre immérité de «cheikh» sans qu’il en ait acquis la qualité, ni officiellement ni auprès d’institutions religieuses compétentes en Algérie ou à l’étranger, n’avait pas réagi directement à cette mise à l’écart. C’est par le biais de commentaires publiés sur sa page Facebook qu’il avait «répondu», leurs auteurs se disant évidemment solidaires du «savant» et dénonçant le musellement de celui qui «éclaire les Algériens de son savoir et de sons érudition».
Des sources généralement informées n’excluaient pas, cependant, que le «cheikh» déjugé et censuré fût récupéré par une chaîne rivale. Leur conjecture s’est avérée juste, puisque le médicastre reprendra son bourrage à Echorouk TV, quelques semaines à peine après son licenciement.
Le massacre continue pendant que les autorités continuent d’adopter la politique de l’autruche, sans doute par crainte de quelque malédiction.
N. D.
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