Zemmour appelle à annuler les mesures qui ont facilité l’immigration algérienne
Par Houari A. – Décidément, Eric Zemmour est hanté par l’Algérie et les Algériens. Il est revenu à la charge dans une tribune parue dans Le Figaro, ce vendredi, intitulée «Pourquoi l’Algérie n’a jamais voulu se réconcilier avec la France». Le chroniqueur y appelle Macron à tout bonnement «annuler les innombrables mesures qui ont facilité l’immigration algérienne sur [notre] territoire» car, argue-t-il, «la diaspora algérienne est trop importante – 6 millions, selon l’ambassadeur de ce pays –, en France et finit par donner un pouvoir exorbitant de pression à Alger sur Paris, comme Ankara agit sur Berlin grâce à la diaspora turque en Allemagne».
Enfilant une blouse blanche, le fils d’immigré plus français que les Français se surprend à psychanalyser les Algériens qu’il installe sur le divan : «On pourrait analyser le comportement algérien à la lumière d’une psychanalyse de bazar : c’est la France qui a inventé l’Algérie, son nom, ses frontières, l’Algérie est devenue une nation par opposition à la puissance coloniale. Cette terre avait toujours été un point de conquête : Romains, Arabes, Espagnols, Ottomans. Mais les Algériens ne veulent se souvenir que de la colonisation française. De ses crimes, bien sûr, alors que c’est la seule qui a aussi laissé un héritage abondant – villes, routes, ponts, hôpitaux, etc.», fanfare-t-il.
Pour lui, «les accusations de génocide sont une aimable plaisanterie : quand les troupes de Charles X débarquent, la population locale s’élève à 2 millions. Quand les Français partent, en 1962, elle est de 10 millions. Et aujourd’hui, 40 millions !» ironise l’adhérent à la thèse des bienfaits de la colonisation, avant de s’interroger : «Alors que faire ?» Il répond : «Le contraire de ce qu’ont fait tous nos présidents depuis le général De Gaulle lui-même : tendre la main et ouvrir les bras à l’immigration.» Eric Zemmour est persuadé qu’«il n’y aura pas de réconciliation sur le modèle de Gaulle-Adenauer», parce que, croit-il dur comme fer, «le conflit avec l’Algérie s’enchâsse dans un combat millénaire entre chrétienté et islam, une guerre de civilisations qui se réveille désormais sur [notre] propre sol».
Le chroniqueur xénophobe, candidat idéal des identitaires à la présidentielle de 2022, trouve que «la haine antifrançaise se répand des deux côtés de la Méditerranée, parmi les manifestants du Hirak à Alger comme dans les banlieues françaises où les Gaulois sont vitupérés, voire agressés». Il en veut à Emmanuel Macron de s’être «mis dans la lignée de ses prédécesseurs, accumulant paroles de repentance et gestes de soumission», estimant que «cette faiblesse française n’apaise rien» et que, «au contraire, elle excite le mépris et le ressentiment».
Eric Zemmour «fredonne» l’hymne national algérien et bégaie quand arrive le passage où le nom de la France est «prononcé». «Cet avertissement a été rédigé dans la foulée de l’indépendance, mais il reste à l’ordre du jour, comme le prouve la rebuffade subie par Jean Castex, la semaine dernière, lorsque sa visite fut annulée au dernier moment par les autorités algériennes», s’apitoie le journaliste qui ne comprend pas cette crispation algérienne malgré les «gestes de bonne volonté» qu’Emmanuel Macron «avait, depuis son élection, multipliés». Par «gestes de bonne volonté», l’auteur de la tribune entend les «accords de coopération économique jusqu’au rapport Stora sur la Guerre d’Algérie».
On n’a pas entendu Eric Zemmour dénoncer la profanation de deux mosquées la veille du mois sacré de Ramadhan par ses adeptes surexcités de l’extrême-droite.
H. A.
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