Le Makhzen, les félons, les «oignons», le miel et le frelon !
Contribution d’Amar Djerrad – Le 11 avril 2013, il y a huit ans, je publiais un article intitulé «Votre Majesté, occupez-vous de vos oignons au Maroc, l’Algérie est une ligne rouge pour vous tous», où j’expliquais les raisons de cette profonde animosité du Makhzen et de sa presse envers l’Algérie. Ce ressentiment, au fil des années, s’est transformé en agression carrément, espérant, croient-ils, provoquer un «Printemps» et réduire cette Algérie au rang de serviteur du Makhzen, lui-même au service de son suzerain, la France néocoloniale.
Huit années sont passées et rien de ces projets funestes ne se sont réalisés. Bien mieux, l’Algérie s’est développée en devenant une puissance régionale et africaine, surtout militairement ! Le Makhzen, au lieu de renforcer sa position en tissant des liens de confiance et de fraternité avec l’Algérie, son voisin, dans un partenariat économique, stratégique et géostratégique, croit pouvoir obtenir cela par la provocation, la manipulation des masses en instrumentalisant des «opposants» algériens. Un roi qui nous semble très mal conseillé ! Les Algériens formulent cette attitude par un dicton révélateur et percutant : «Ils cherchent du miel du… derrière d’un frelon.» On connaît les conséquences ! La reprise de cet article nous semble d’actualité, même après huit années.
Il est destiné à nos compatriotes qui risquent de se laisser berner par la propagande et la manipulation des sites marocains en liaison avec des félons algériens d’ici et de l’étranger. Ils comprendront les tenants et aboutissants de cette politique agressive du Makhzen et la position immuable et de principe de l’Algérie depuis déjà quarante-cinq ans. Il s’adresse aussi au Makhzen qui risque de s’emporter et se laisser aller à des actes regrettables !
Le Hirak du peuple a changé irréversiblement des hommes et un système nuisible de gouvernance. Il a donné prétexte à une faune de prédateurs opportunistes, internes, revanchards et frustrés, dont des partis dits «démocrates», et externes des officines à prétentions néocolonialistes ! Tous chargés, paradoxalement, par le mensonge et la ruse de faire perpétuer les manifestations par des pseudo-hirak déviant (s’attaquant, étrangement, violemment à l’Armée et les services de sécurité), en les faisant passer ou les confondre, trompeusement, pour les véritables (dont la mission est terminée après avoir obtenu l’essentiel des revendications), dans le seul but de semer le chaos et la désolation.
Des partis «démocrates» dont de la mouvance «Pagsiste/MDS», qui s’unissent autour d’un funeste «Pacte d’alternative démocratique», qui trouvent dans la nébuleuse islamiste de Rachad un allié privilégié pour faire «tomber le pouvoir» (actuel) à l’origine, pourtant, de la chute du système qu’ils souhaitaient voir disparaître quelques mois auparavant dans le sillage des premiers Hirak ! Faire des «alliances» bizarres avec des islamistes trempés dans le terrorisme, uniquement dans le but de «faire tomber le pouvoir», tout en visant à réduire l’armée, c’est de l’aliénation. Curieuse attitude de considérer, aujourd’hui, comme «ennemi» celui qui était «ami» dans la chute du système honni par tous les citoyens ! Lancer le slogan «Enlever tout le monde», apparu sur le tard, et autoproclamer un groupuscule de «personnalités» inconnues – que l’on a flanqué du qualificatif «figures de proue du Hirak» – pour gouverner dans le cadre d’une «phase de transition» (sans vote du peuple, en contradiction avec la Constitution), soutenue de surcroît par la France, est une abominable fumisterie. Une «phase» jamais évoquée ou revendiquée par le Hirak (originel).
On comprend donc que le «système déchu» arrangeait bien, en fait, les intérêts de ces partis «démocrates» qui s’accommodaient des «quotas de sièges d’élus», des «privilèges» indus qu’il octroyait et des «protections» qu’il assurait… Ils jouaient en réalité le rôle d’«opposants» pour tromper le peuple et leurs militants, d’où leurs funestes et sournoises actions concertées pour le réhabiliter, tout en refusant de s’engager dans la compétition législative qui risque fort de révéler leur force réelle dans le paysage politique et associatif.
Et boum ! Voilà le foudroyant livre du Dr Bensaada qui vient tel un missile à têtes chercheuses gâcher la fête, en mettant à nu, par des preuves incontestables, une partie des acteurs – se déclarant d’irréductibles «patriotes» – par les financements étrangers douteux qu’ils perçoivent (de la NED américaine et de CFI du Quai d’Orsay) en particulier. Panique dans les rangs «démocratico-rachadistes». Haro sur le Dr Bensaada et son intelligence.
Un de ces «démocrates» vivant à Montréal, le nommé Rabah Moula, ex-candidat à la députation sous Québec solidaire, mais qui semble n’avoir rien appris des valeurs de ce pays, pousse la fourberie jusqu’à inviter sur sa chaîne Alterna TV Mourad Dhina de Rachad (pour s’expliquer). Le Dhina recherché pour soutien au terrorisme, et évite, comme la peste, de le faire au professeur Bensaada, l’«hécatombeur» (comme disait F. Dard) de leur thèse «Printaniste», qu’il ne cesse de critiquer pour son livre qui dévoile leurs complots, manigances et leurs financements étrangers. Un Moula qui est à l’origine d’une motion, sans effet de surcroît, contre l’Algérie au Parlement québécois contrairement à Bensaada qui s’emploie par ses compétences reconnues et en patriote à développer de bonnes relations. Qui est donc à mépriser ? Le professeur émérite Bensaada lauréat de plusieurs prix au Canada http://www.djazair.org/scienceanimee/Abensaada/Prix.htm ou bien Rabah Moula, membre du parti Québec solidaire, qui invite un sinistre personnage, connu en Algérie, fondateur de Rachad qui justifie et soutient le terrorisme dans le but de blanchir l’ex-FIS dissous de ses dizaines de milliers crimes de sang ? Drôle de choix pour un «démocrate de gauche».
Rabah Moula serait bien dans l’embarras si son parti Québec solidaire découvre les actions parallèles qu’il mène et ses accointances avec les milieux islamistes ayant trempé dans le terrorisme, à l’exemple de ce Mourad Dhina, un ex du FIS et ex-fondateur du FIDA (Front islamique du djihad armé) qui est à l’origine des assassinats de plus d’une centaine d’intellectuels dont des journalistes, des médecins, des artistes, des enseignants, etc. Lors de son interview par une chaîne française sur ces assassinats, il répond : «Certains ont choisi une voie de confrontation, une voie de provocation, et qu’ils ont payé ce prix ! Que ces intellectuels de gauche aient le courage d’assumer leur action, qu’ils disent nous nous sommes engagés dans une guerre et que certains ont payé de leur vie. Qu’ils en fassent des martyrs pour eux !» Dhina est actuellement responsable du mouvement Rachad, affilié au Congrès de la Oumma sis en Turquie (qui prône une gouvernance islamique dans le cadre d’un califat) dont le chef n’est autre que l’ex-chef daechien, théoricien du terrorisme Hakem Al-Mutairi).
Un autre hurluberlu bavard et lugubre de Rachad, en citoyen britannique, recherché en Algérie, depuis sa confortable ville de Londres, appelle les Algériens à multiplier les manifestations et à pousser l’escalade, s’il le faut, vers des «accrochages pacifiques» avec les forces de l’ordre. Ces éléments du FIS, cachés sous Rachad, reviennent aujourd’hui avec le parapluie de cette poignée de pseudo-démocrates algériens, cachés dans des associations aux objectifs problématiques, voire subversifs (LADDH, RAJ, CFDA avec SOS Disparus, Radio M et d’autres) que financent la NED américaine et le CFI du Quai d’Orsay, aidés par des officines étrangères hostiles à l’Algérie, dans l’espoir de se faire une place privilégiée sur l’échiquier politique. Quant à leur projet de société antinomique, ils disent l’«étudier» après l’obtention de la «chute du régime» dans le cadre des pseudos-hirak «printanisés», sinon par la force. Mortelle illusion qui n’entraîne que châtiment aux imbéciles.
Aux Algériens, d’ici et d’ailleurs, qui croient ou font croire être victimes des leurs et qui ont choisi la félonie en guise de riposte, on leur conseille cette citation de Mouloud Feraoun : «Pourquoi mourir en traître puisqu’on peut mourir en victime ?»
Le Makhzen doit méditer cette citation du Dalaï Lama : «Ne confondez jamais mon silence avec l’ignorance, mon calme avec l’acceptation ou ma gentillesse avec la faiblesse. La compassion et la tolérance ne sont pas un signe de faiblesse, mais un signe de force.»
A. D.
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