Edition de la traduction amazighe de la Constitution effectuée par le HCA
Par Farida O. – La version amazighe de la Constitution vient de paraître, a indiqué le président du Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA), selon la Radio nationale. L’édition amazighe a été éditée par cet organisme qui a choisi les trois caractères, tifinagh, arabe et latin. La traduction a été effectuée par des universitaires algériens spécialisés dans la langue et la culture amazighes, qui se sont référés à des sources académiques «de haut niveau» et ont recouru aux procédés de traduction académiques, tout en prenant en compte les «spécificités» de la langue parlée à travers l’ensemble du territoire national.
La langue amazighe a été promue au rang de langue officielle dans la Constitution de février 2016, après avoir été consacrée langue nationale (art. 3 bis) à la faveur de la révision de la Constitution en 2002. Mais celle-ci rencontre encore des résistances de milieux hostiles. En effet, sur 5 000 propositions reçues par le comité d’experts en charge du projet de révision de la Constitution de 2020, 300 étaient de nature raciste et étaient dirigées contre la langue amazighe, avait appris Algeriepatriotique de sources sûres. Ces propositions avaient été refusées par le comité d’experts présidé par le juriste Ahmed Laraba.
Selon nos sources, la quasi-totalité des propositions contre tamazight émanaient des partis islamistes et des organisations satellitaires gravitant autour de cette mouvance rétrograde. Parmi les formations ayant fait des propositions de ce genre, il y avait celle de la controversée députée Naïma Salhi, qui avait multiplié les vidéos et les appels racistes contre les populations de Kabylie auxquelles elle déniait le droit d’exister et de parler leur langue. Ces propositions visaient le caractère national et officiel de la langue amazighe.
Les auteurs de ces propositions d’amendements justifiaient leur expression haineuse par leur souci de «protéger l’unité du pays avec une seule langue». Un prétexte qui cachait mal leur volonté de faire disparaître de la Constitution la langue amazighe.
Les propositions d’amendements, qui visaient également l’article stipulant que l’Algérie est une terre arabe et amazighe, renseignaient ainsi sur le développement inquiétant du racisme dans le milieu islamo-conservateur. Un racisme contre tous ceux qui expriment leur fierté d’être amazighs.
Les nouveaux dirigeants sont passés outre ces demandes d’amendements et ont persévéré sur la voie de la reconnaissance pleine et entière de la dimension amazighe de la nation algérienne. La publication de la nouvelle Constitution en tamazight en est la meilleure preuve.
F. O.
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