De l’accommodement du terrorisme islamiste à l’ordonnancement de la terreur covidatoire étatique
Contribution de Mesloub Khider – Les attentats du 11 septembre 2001 constituèrent le prétexte à la mise en œuvre des nouvelles reconfigurations politiques et géostratégiques impulsées par l’hyperpuissance américaine. Sur fond de sidération mondiale suscitée par la psychose généralisée, dès le lendemain des attentats, les autorités américaines déployèrent promptement leur stratégie machiavélique : mobilisation de la population derrière l’état de guerre, renforcement de l’appareil répressif de l’Etat, réaffirmation de la puissance de l’Amérique matérialisée par une politique interventionniste impérialiste tous azimuts, opérée au nom de la «lutte contre le terrorisme islamiste». De fait, immédiatement après les attentats du 11 septembre 2001, les instances politiques et médiatiques américaines furent embrigadées pour enrôler la population dans les entreprises guerrières impérialistes.
Tous les pays stratégiques du tiers-monde étaient susceptibles d’être envahis, toutes les nations économiquement concurrentes, torpillées, toutes les puissances militaires potentiellement rivales, neutralisées. Dans le même temps, au niveau national, en un temps record, l’appareil politique mit en œuvre ses plans de durcissement de la machine judiciaire et policière répressive, sa nouvelle législation sécuritaire liberticide. Du jour au lendemain, la crise terroriste (aujourd’hui on parle de crise sanitaire du Covid-19) servit de stratagème à l’aggravation de la récession économique et au démantèlement des budgets des programmes sociaux.
Tous les fonds furent désormais alloués à l’effort de guerre impérialiste et à la sécurité nationale. La promptitude avec laquelle ces mesures furent adoptées révèle qu’elles avaient été ficelées depuis longtemps, préparées et planifiées par les cercles restreints opaques américains (à l’instar des mesures antisociales et lois liberticides décrétées actuellement dans la majorité des pays). Sur le plan international, le dessein réel de la guerre ne fut pas tant l’anéantissement du terrorisme islamiste que la réaffirmation de la domination militaire américaine sur tout le globe, implantée au lendemain de l’effondrement du bloc impérialiste rival soviétique.
Durant deux décennies, les Etats-Unis menèrent ainsi plusieurs opérations militaires d’envergure : contre l’Irak, l’Afghanistan, la Serbie, le réseau Al-Qaïda, etc. Dans chacune de ses interventions impérialistes, les Etats-Unis contraignirent leurs alliés, telles la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, à s’enrôler sous le drapeau américain ; l’ensemble des pays du monde à se plier au calendrier géostratégique étasunien, à s’incliner devant la volonté de l’Oncle Sam, à se soumettre devant les intérêts de la grande puissance victorieuse de la Guerre froide.
Cependant, avec l’effritement de l’épouvantail terroriste islamiste, devenu inopérant en matière de manipulation idéologique, pour avoir épuisé toutes ses potentialités de dévoiement politique et d’enrégimentement caporalisée, les classes dominantes (occidentales) se sont résolues à s’octroyer un autre ferment terrorisant pour pérenniser leur gouvernance vacillante. En effet, pour passer à un degré supérieur en matière de gouvernance par la manipulation médiatique et la terreur de la population, exercée dans le cadre du nouvel ordre mondial chaotique menacé d’éclatement sous l’effet de la récession économique, les gouvernants se sont précipités, à la faveur de l’apparition opportune du Covid-19, pour exploiter politiquement la pandémie.
Sans conteste, la pandémie du Covid-19, politiquement instrumentalisée, signe l’entrée des Etats occidentaux, en particulier, et des pays du tiers-monde, en général, dans l’ère du despotisme, autrement dit de l’extinction de la «démocratie» représentative. Désormais, toute la planète, depuis le simple village jusqu’à la grande mégalopole, en passant par toutes les «maisons», sont soumis aux lois d’exception, à l’état de siège, au couvre-feu, à la surveillance technologique. A la dictature du confinement. Au confinement de la démocratie. Au nom de la prétendue lutte contre le virus, l’ensemble des Etats du monde, dans une action concertée, ont décrété des mesures de confinement pénitentiaire, des recommandations sanitaires spécieuses, des despotiques prescriptions médicales suspectes d’inanité. Le Covid-19 est devenu le catalyseur de l’aggiornamento planétaire, l’agent dérivatif sanitaire, l’instrument de divertissement de la foule mondiale plongée dans la psychose généralisée, orchestrée par les médias inféodés aux puissances financières et étatiques.
Quelles ont été les véritables motivations de la tactique politique de confinement totalitaire apparemment préjudiciable aux intérêts économiques et sanitaires des pays ? Aujourd’hui, il est clairement établi, eu égard aux conséquences catastrophiques provoquées par la décision d’arrêter la production (du moins certains secteurs industriels inessentiels) et la commercialisation (secteurs tertiaire et quaternaire), de mettre en quarantaine des centaines de millions de travailleurs (producteurs de valeur), qu’il s’est agi là d’une véritable volonté de torpiller l’économie, chapeautée par quelques factions du grand capital financier. Cette entreprise de torpillage répond a priori à une réaction mécanique du capital actée officiellement par les gouvernements. A première vue, certes, les intérêts ayant présidé à la tactique de confinement généralisé ont semblé opposer aux intérêts vitaux des bourgeoisies nationales.
Mais ils sont conformes aux intérêts du grand capital international. Une chose est sûre : le cataclysme économique actuel ne doit rien au hasard. Ce désordre apparent s’inscrit dans la stratégie de la théorie du «chaos constructif» (ou «destruction créatrice», selon l’expression de Joseph Schumpeter) visant la mise en œuvre accélérée de la gouvernance mondiale du grand capital financier (occidental), dans le cadre d’une économie dématérialisée, numérisée, «ubérisée», assujettie au télétravail et l’e-commerce (économes en coûts de locaux, en facturations diverses liées à l’entretien, électricité, eau, assurance, frais de repas et de transport dus aux salariés, etc.). L’ère de l’économie «physique» et réelle est révolue. Bienvenue dans l’économie dématérialisée et virtuelle à entreprises évanescentes, à réglementations salariales disloquées, à avantages sociaux démantelés, à rémunérations drastiquement comprimées.
Faut-il mentionner que le camp sino-russe ne compte pas assister impuissant à cette tentative de reconfiguration du monde actionnée par le grand capital occidental, au plan économique comme au plan militaire. A cet égard, dans un contexte de crise économique aiguë et de menace d’éclatement imminent de la «bulle financière», la pandémie du Covid-19 a constitué, pour le grand capital financier, une opportunité inespérée pour accélérer le processus de purgation de l’économie et de concentration de la propriété des moyens de production, de commercialisation et de gouvernance mondialisée. Par cette opération de purge économique exécutée à la faveur du confinement généralisé où les populations étaient mises à la disette et les grandes entreprises généreusement subventionnées, le grand capital financier escompte relancer l’économie à son profit, après avoir éliminé les secteurs et les entreprises insuffisamment adaptés à la globalisation contemporaine, ou plus exactement instaurer une économie de guerre destinée à neutraliser l’adversaire économique extérieur (le camp rival chinois et russe), et, surtout, l’ennemi intérieur (le prolétariat) par la répression de toute velléité de résistance populaire.
Ce maquignonnage économique, opéré dans une période de paix, donc sans conflits armés (comme lors des deux Guerres mondiales), a pour dessein la concentration monopolistique des moyens de production et de commercialisation, mais également la destruction simultanée d’une grande partie des forces productives obsolètes du point du grand capital (les secteurs du commerce direct – magasins –, des loisirs – restaurants, bars, cinémas, théâtres, tourisme –, les petites entreprises) et d’une partie des capitaux financiers superflus afin d’éviter la réitération rapide de la constitution de la «bulle financière» susceptible de compromettre la reconstruction économique numérisée.
Aujourd’hui, le manque de réactivité des Etats devant la pandémie du Covid-19 s’éclaire à la lumière de l’actualité a posteriori moins dramatique en matière de mortalité que les prévisions catastrophistes annoncées par les médias inféodés aux puissances financières (l’Impérial Collège London annonçait insidieusement, au début de l’épidémie, pour créer un climat de psychose légitimant les mesures de confinement et d’arrêt de l’économie, des millions morts). Tout s’était passé comme si toutes les conditions avaient été délibérément réunies pour favoriser la tactique de confinement totalitaire avec son corollaire d’arrêt de l’économie.
Ces «défaillances» sanitaires programmées, illustrées notamment par les carences en matière d’urgence médicale et l’absence d’équipements médicaux, laissent subodorer une stratégie du chaos planifiée, fomentée par les différents gouvernements inféodés aux puissances financières (qui persiste avec l’organisation de la pénurie des vaccins et le ralentissement des campagnes de vaccination, car cela permet aux gouvernants de justifier la prolongation des mesures de confinement et de couvre-feu durant encore des mois, voire des années. Prolongation favorisée par le surgissement insolite et récurrent de nouveaux «variants» générés par les vaccins selon les scientifiques. En effet, les experts s’accordent sur la concomitance entre l’explosion des variants de Covid-19 et les vaccinations.
Tout se passe comme si les variants sont devenus la variable d’apeurement médiatique et d’apurement (assainissement destructif) économique des gouvernants : la variable d’ajustement de la gouvernance despotique. Sur le fondement des variants viraux, les gouvernements légitiment les mutations économiques et sociales, le durcissement autoritaire étatique, seul vaccin disponible inoculé gratuitement à l’ensemble de la population pour la guérir de sa maladive propension à la contestation, révolte).
L’absence d’adoption de mesures sanitaires précoces, telles que les contrôles aux frontières et aux aéroports, la défaillance médicale illustrée par les pénuries des équipements (masques, tests, gants, gels hydro-alcooliques, respirateurs), semblent constituer des preuves de la volonté des pouvoirs de favoriser cette refondation du monde par la destruction des pans entiers de l’économie considérés comme obsolètes. Cette refondation économique est devenue primordiale pour le grand capital mondial en proie à une crise de revalorisation. Elle s’inscrit dans la politique de financiarisation de l’économie. Pour pérenniser sa domination de classes au moyen de la restructuration du capitalisme, le grand capital est résolu à sacrifier des pans entiers de l’économie planétaire et à réduire à la misère des centaines de millions de personnes. Quitte à financer la «nouvelle économie», reconfigurée selon les intérêts du capital financier, par les Etats, autrement dit avec l’argent des contribuables (des travailleurs) et l’endettement (payé également par les futures générations de travailleurs au moyen de l’augmentation des impôts).
Par la faute de l’application de cette mesure de confinement totalitaire, même les pays sous-développés et émergents, quoiqu’épargnés par la pandémie du Covid-19, ont subi les conséquences dramatiques de l’arrêt mondial de l’économie, notamment par la précipitation de centaines de millions de personnes dans le chômage endémique et la misère. Indéniablement, à la faveur de la pandémie du Covid-19 à la gestion sanitaire délibérément calamiteuse, le monde (occidental) a basculé de la démocratie formelle au totalitarisme réel. Que le contexte viral soit l’œuvre de la nature ou d’une main invisible d’un laboratoire, importe peu.
Assurément, le virus existe. Les Etats s’en servent comme arme de terrorisme et de neutralisation des populations, aujourd’hui condamnées à vivre sous la terreur sanitaire pour les soigner de leur «maladive propension subversive», très virulente ces dernières années. Ainsi, le virus aura permis d’appliquer diligemment et intelligemment la stratégie de confinement, cette forme d’internement carcéral de la population mondiale, prémices à la militarisation de la société et à l’enrégimentement guerrier.
De surcroît, toutes les classes dirigeantes ont entrevu l’opportunité offerte par la pandémie, notamment la possibilité d’étriller les archaïques Constitutions, les libérales règles politiques et les lois sociales protectrices, devenues des entraves à la nouvelle gouvernance despotique dictée par la situation de crise économique systémique mondiale, vectrice de menaces d’explosions sociales. De manière générale, historiquement, en période de crise instrumentalisée avec cynisme par les classes dominantes, l’état de nécessité exonère toutes les transgressions juridiques, toutes les illégalités politiques, toutes les violations des libertés, tous les crimes sociaux perpétrés contre la population par l’Etat.
Aujourd’hui, à la faveur de la crise sanitaire du Covid-19, au nom du prétendu sauvetage de la santé de la population, les gouvernants mutilent tous les droits politiques et sociaux de cette même population. Incontestablement, le monde est entré dans l’ère de la gouvernance par le terrorisme viral, devenu l’unique modalité d’administration totalitaire, indispensable aux classes possédantes dans cette période de récession économique travaillée par la recrudescence de la lutte des classes.
La promptitude avec laquelle l’ensemble des Etats ont mis en œuvre leur stratégie contre-insurrectionnelle matérialisée par les mesures de confinement et d’état de siège, les spécieuses prescriptions sanitaires comminatoires, révèle les intentions réelles de cette guerre sanitaire, menée non pas contre le virus mais contre toutes les réglementations politiques et sociales libres, contre toutes les institutions sociales et législations protectrices encore en vigueur, en un mot contre les peuples, les travailleurs, le prolétariat, dans le cadre de la reconfiguration despotique d’un nouvel ordre économique.
Nul doute, si la pandémie finira par s’éteindre, en revanche toutes les lois liberticides et mesures antisociales votées à l’occasion de cette crise sanitaire du Covid-19 s’implanteront définitivement dans le paysage politique et social de la société désormais tailladée par la paupérisation absolue et garrottée par le pouvoir absolu du grand capital financier. Sans conteste, le Covid-19 aura été le prétexte à l’instauration d’une guerre contre-insurrectionnelle, menée par les Etats pour tenter de contenir les tempêtes subversives sociales provoquées par la récession économique.
Au nom de la lutte contre le virus, il s’agit en réalité d’une guerre de classes menée contre l’ensemble des peuples, contre les travailleurs, leurs droits, leurs institutions, leurs protections sociales, mis en place depuis plus d’un siècle. Il s’agit ni plus ni moins d’un retour à la tyrannie de l’époque de la monarchie absolue dépourvue d’institutions démocratiques, d’une volonté de démantèlement de toutes les règles de «l’Etat de droit», devenues inopérantes pour contenir la guerre de classes en germination, en fermentation. Ainsi, nous vivons la fin d’un monde capitaliste, celui de la démocratie bourgeoise avec ses Parlements, son Etat de droit, ses institutions législatives désormais superfétatoires car les lois et les mesures sont dictées directement par le pouvoir exécutif (ou plus exactement le grand capital), sans être ratifiées par les représentations nationales, autrement dit les Assemblées nationales.
Nous assistons à la fin de la souveraineté du pouvoir judiciaire désormais dépouillée de son apparente et illusoire indépendance, à la mort de la liberté d’expression et de la presse, illustrée par la disparition des fonctions de contrepoids correctif démocratiques défendues par des instances de régulation libres, désormais menacées de disparition car encombrantes en période de guerre de classes. Cela dévoile également le caractère illusoire de la démocratie bourgeoise. En effet, la démocratie est la feuille de vigne derrière laquelle se dissimule la dictature du capital. Dans l’histoire, démocratie et dictature, deux modes de régulation politique au sein du même système de production capitaliste, se succèdent alternativement, au sein du même Etat, au gré des conjonctures économiques et sociales.
La stratégie appliquée à la faveur de la pandémie est avant tout une stratégie totalitaire de contre-insurrection pérenne. Elle ne tolère aucun contre-pouvoir, aucune opposition politique, aucune protestation sociale, aucune grève ouvrière, aucun parti révolutionnaire, aucun «citoyen» subversif, aucune voix discordante, aucune urne électorale, sinon l’urne funèbre des cadavres décimés par la répression ou la guerre, toutes deux appelées à se généraliser, à s’institutionnaliser, à occuper l’espace public déserté par la démocratie, la prospérité économique, le progrès social.
De manière globale, d’un point de vue géostratégique, dans cette période marquée par des tensions commerciales exacerbées, pour l’Occident l’infléchissement vers le totalitarisme moderne est motivé par deux raisons capitales. D’une part, pour une raison endogène, autrement dit pour des motivations de sécurité intérieure. En effet, pour affronter l’inéluctable subversion intérieure prévisible, provoquée par la dépression économique, l’Occident blinde son Etat, caporalise sa gouvernance. D’autre part, pour une raison exogène, autrement dit pour des mobiles impérialistes. Effectivement, pour préparer l’imminente guerre extérieure contre le nouvel ennemi nommément désigné, en l’espèce le dragon économique chinois, nouvelle puissance incontestable économique, sans oublier la Russie, l’Occident enrégimente sa population. Dans les deux cas s’impose la militarisation de la société pour tout à la fois neutraliser et enrégimenter la population, transformer chaque «citoyen» en soldat dans la perspective de l’imminente conflagration militaire généralisée.
Ce n’est pas la première fois que l’Occident joue à l’apprenti sorcier. A de nombreuses reprises dans son histoire meurtrière, pour résoudre ses contradictions, il a activé des foyers de déstabilisation contagieuse létale. Il ne faut pas oublier que l’Europe moderne capitaliste est devenue une machine à produire de la destruction tous azimuts dès la fin XVIIIe siècle, illustrée notamment par le processus de déshumanisation de ses habitants arrachés à leur société villageoise millénaire fondée sur la solidarité, destruction amplifiée par les deux guerres mondiales (le qualificatif «européennes» serait plus approprié), et les totalitarismes fascistes et staliniens (tous deux européens), (sans oublier le Japon et la guerre sur le Pacifique).
De même, il ne faut pas oublier que l’Occident «civilisé» a été le laboratoire du terrorisme. Le terrorisme est une invention occidentale. En effet, le terrorisme aveugle comme la guerre génocidaire sont l’apanage des sociétés capitalistes occidentales (surtout capitalistes plutôt qu’occidentales : la Chine, le Japon, la Birmanie aussi ont massacré dans leur isolat continental). Avant de revêtir les oripeaux de l’islamisme fabriqués par ailleurs par les puissances impérialistes occidentales, le terrorisme s’est longtemps, de la Russie tsariste, en passant par la France de la IIIe République et des années 1960, l’Italie, l’Allemagne, les Etats-Unis d’Amérique et l’Irlande du XXe siècle, les mouvements sionistes européens (Ashkénazes) des années 1930-40, attifé du costume civilisé occidental.
Assurément, à la faveur de la pandémie du Covid-19, la fragilité du monde actuel apparaît avec netteté. L’enjeu socioéconomique et politique est autrement plus dangereux que le virus. In fine, le bilan sera plus dramatique après la crise sanitaire et le confinement. Le nombre de morts attendu sera autrement plus important que celui du virus, morts occasionnés à la fois par les famines et les guerres.
De fait, la particularité de la crise économique actuelle, dévastatrice par son ampleur, outre le fait d’être présentée mensongèrement comme avoir été provoquée par le Covid-19, est d’apparaître comme totalement étrangère aux contradictions internes du capital. Cette mystification permet à l’Etat (de tous les Etats) de dissimuler les causes profondes de la crise, mais elle lui offre surtout une occasion inespérée de décréter, sous couvert de lutte contre la pandémie du Covid-19, des mesures liberticides, des recommandations coercitives, promulguées avec l’assentiment de la population tétanisée par la terreur virale distillée par les médias inféodés aux puissants. Tout se passe comme si, avant la survenue de l’épidémie, le monde capitaliste filait le parfait amour avec la croissance économique, le plein emploi, l’échange commercial pacifique, l’écoulement fluide des marchandises, la prospérité sociale.
Tout allait bien dans le meilleur des mondes du système capitaliste. En résumé, on vivait dans le capitalisme parfait, comme disaient autrefois les économistes libéraux. Puis, soudainement, comme à l’époque des impuissantes sociétés primitives dominées par les forces de la nature, l’irruption d’un microscopique et invisible virus a totalement ébranlé la plus grande civilisation scientifique et technologique de l’histoire de l’humanité, le monde moderne capitaliste qui, soit dit au passage, dépense 2 000 milliards de dollars chaque année dans l’achat de l’armement pour combattre on ne sait quel ennemi «dans cette période censément de paix», mais est incapable d’aligner une armée de médecins et de personnels soignants dotés d’équipements sanitaires pour nous protéger d’un minuscule banal virus (a contrario, les pays asiatiques, épicentre initiaux du Covid-19, ont endigué en moins de trois mois la pandémie, avec des moyens technologiques de pointe, sans secours des vaccins, inexistants à l’époque – janvier-mars –, car ils ont géré la pandémie médicalement, autrement dit sans stratégie sécuritaire, sans arrière-pensée politique comme dans le cas du bloc occidental).
Ainsi, sans l’envahissement du barbare virus, la civilisation capitaliste aurait poursuivi éternellement sa lune de miel avec la croissance, la prospérité, sa nature pacifique, humaniste, antiraciste, écologique. Même un homme de Cro-Magnon ne croirait pas à cette supercherie sanitaire, escroquerie médicale, mystification médiatique, tromperie étatique.
Lentement mais sûrement, le grand capital financier étend sa domination sur tous les pays, y compris contre une grande partie de la petite et moyenne bourgeoisie, aujourd’hui précarisée, paupérisée, prolétarisée, désespérée mais néanmoins toujours pleine d’illusions sur la «refondation» du capitalisme national.
Qui a dit que le prolétariat avait disparu ? N’est-ce pas plutôt à la disparition définitive des «classes petite et moyenne bourgeoises» que nous assistons. A leur prolétarisation rampante, à leur précipitation irréversible dans la misère et la mendicité. Aujourd’hui, Marx a gagné contre ses détracteurs qui encensaient le capitalisme triomphant, assurant éternellement bonheur et prospérité, élévation constante du niveau de vie, ascension sociale inaltérable, disparition de la paupérisation, le triomphe irréversible des «classes moyennes», signant la fin de l’histoire, etc. Aujourd’hui, ne subsiste sur la scène historique que deux classes antagoniques : la bourgeoisie et le prolétariat. La première nous mène vers l’hécatombe. Le second doit empêcher cette perspective par son devoir à s’atteler de remplir sa mission historique d’émancipation de l’humanité, autrement dit l’instauration de la fin de la société de classes.
Nul doute, si un simple invisible virus microscopique aura réussi à précipiter toutes les populations du monde entier dans l’obéissance au nouveau despotisme high tech et dans la refondation politique chauviniste et belliqueuse, sur fond de destruction – reconfiguration capitalistique de l’économie –, cela confirme qu’elles étaient déjà génétiquement disposées à la servitude volontaire, à l’embrigadement ordinaire, à la paupérisation séculaire, au sacrifice militaire, à la mort génocidaire. Ce sera la fin de tout espoir d’émancipation humaine, le début de l’enfoncement dans une barbarie planétaire interminable.
M. K.
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