Zekri : «Les victimes du 8 Mai 45 furent les véritables déclencheurs de la Guerre de libération»
Par Mohamed K. – «Les massacres du 8 Mai 45 nous interpellent chaque fois que nous commémorons ce tragique anniversaire», a affirmé Abdallah Zekri pour lequel «l’histoire de la France doit aussi être écrite avec l’encre rouge des 45 000 martyrs tombés sous les balles de l’armée coloniale qui démontrait, par ce crime contre l’humanité, l’étendue des exactions commises bien avant le déclenchement de la Guerre de libération nationale».
«Au recueillement en hommage à ces Algériens tués pour avoir réclamé l’indépendance de leur pays dans le sillage de la fin de la Seconde Guerre mondiale devra s’ajouter la réclamation d’une reconnaissance officielle de la France de tous les actes qu’elle a commis sur le territoire algérien et dans l’Hexagone à l’encontre d’un peuple qui réclamait son droit à disposer de sa terre», a souligné le président de l’Observatoire contre l’islamophobie.
«Les efforts constatés d’un côté comme de l’autre de la Méditerranée, sous l’impulsion des présidents Tebboune et Macron, doivent se poursuivre et transcender les différends qui émaillent les relations entre l’Algérie et la France, deux pays liés par un long passé et condamnés à regarder l’avenir ensemble dans le cadre d’une amitié pérenne dictée aussi bien par l’histoire commune que par les enjeux géostratégiques», a poursuivi Abdallah Zekri, dans une déclaration à notre site.
Pour le recteur de la mosquée de la Paix, «la volonté affichée des deux chefs d’Etat d’effectuer un travail mémoriel conjoint est un signe positif qui ne doit pas être sabordé par les cercles hostiles à un rapprochement entre Alger et Paris». «L’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed-Antar Daoud, a eu raison d’affirmer que des lobbies travaillent à empêcher toute action qui irait dans le sens d’une réconciliation réelle et solide entre Algériens et Français», a-t-il estimé, en faisant remarquer que «seuls des liens forts et sincères pourront triompher du climat malsain alimenté par des cercles extrémistes aussi bien en Algérie qu’en France, lequel climat conduit à des crispations et à des attitudes qui ne servent que les opposants à une entente à même d’asseoir les fondations de relations politiques, diplomatiques et économiques sur des bases solides».
Abdallah Zekri a conclu en s’inclinant encore une fois à la mémoire des martyrs du 8 Mai 45 «qui furent les véritables déclencheurs de la Révolution armée neuf ans plus tard». «Leur mort a ouvert les yeux aux Algériens qui ont fini par comprendre que la liberté était à ce prix et qu’elle devait être arrachée par les armes, eux qui, la veille, combattaient le nazisme aux côtés de ceux qui allaient devenir leurs bourreaux une fois Hitler vaincu et l’armée allemande boutée hors de France», a-t-il insisté.
M. K.
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