Le vice-président des Jeunes entrepreneures italiens : «Notre partenariat est une opportunité et un choix»
En Italie, l’organisation des Jeunes entrepreneurs a été voulue, dès sa création, dans le but de rajeunir l’image du syndicat patronal et pour renouveler ses bases, dans un esprit de continuité et dans l’évolution de sa mission de point de raccord avec le gouvernement et les autres institutions.
L’actuelle direction en est l’exemple le plus édifiant, multipliant les chantiers, malgré les contrecoups d’une pandémie, et tout entreprendre pour faire repartir la machine économique et prônant résolument l’ouverture sur le marché international, qui offre tant d’opportunités aux jeunes entrepreneurs italiens.
Pasquale Sessa, qui connaît bien l’Algérie pour l’avoir visitée plusieurs fois, est le vice- président de cette organisation, émanation directe du patronat italien, Confindustria, qui, dans la perspective des programmes en faveur des start-up des deux pays, a bien voulu répondre aux questions d’Algeriepatriotique sur les projets à venir et sur les synergies au programme, entre les jeunes entrepreneurs algériens et italiens.
Algeriepatriotique : Pouvez-vous nous présenter les activités des Jeunes entrepreneurs en Italie ?
Pasquale Sessa : Le Mouvement des jeunes entrepreneurs rassemble plus de 13 000 inscrits âgés entre 18 à 40 ans, avec des responsabilités de direction d’entreprise et des membres des associations territoriales de la Confindustria. Le Mouvement est de plus en plus composé de fondateurs de start-up, de PDG de PME, d’entrepreneurs de première génération ou d’innovateurs d’entreprises de type familial.
Et malgré la pandémie, le travail des jeunes entrepreneurs ne s’est pas arrêté car la volonté du Mouvement de sortir de la crise sanitaire et économique provoquée par le Covid-19 a été, dès le départ, de tout faire pour garantir que les nouvelles générations de citoyens et d’entreprises non seulement se rétablissent, mais aussi arrivent à assurer un nouveau paradigme de croissance et de société. Notre travail a toujours été axé sur la culture d’entreprise, l’innovation, les start-up, la formation, le travail.
Pour nous, Jeunes entrepreneurs, l’impératif a été d’agir sur ces éléments pour sortir le pays de la crise en abordant en même temps les problèmes qui affectent la productivité nationale depuis vingt ans. Et le programme Next Generation EU est la clé de voûte de ces trois moteurs et peut, plus largement, soutenir l’émergence d’une Italie et d’une Europe hors du spectre du Covid-19.
Sur la base de ces hypothèses, le dialogue du Mouvement avec les ministres et représentants des administrations régionales et locales, avec les entrepreneurs et les représentants du monde académique qui ont participé au programme Futuri a vu le jour.
Les Jeunes entrepreneurs italiens font également partie des forums internationaux de la jeunesse, Come Yes for Europe et le G20YEA.
Qu’est-ce que vous préparez avec l’Algérie ?
Les associations industrielles des deux pays collaborent depuis des années, et les rapports sont constants et continuellement orientés vers davantage d’action. Par exemple, le 3 mars, à l’occasion de l’inauguration de la part du nouvel ambassadeur d’Italie à Alger, Giovanni Pugliese, du programme Confindustria Assafrica & Mediterrano, l’Association des entreprises italiennes, opérant ou souhaitant opérer en Afrique, en Méditerranée et au Moyen-Orient, a organisé une rencontre entre une délégation d’entreprises italiennes intéressées par le pays et le directeur du bureau de l’ICE à Alger, dirigé depuis l’année dernière par Gabriele Barone. J’ai, pour ma part, eu l’honneur de rencontrer l’ambassadeur d’Algérie à Rome, Ahmed Boutache, qui agit de concert avec le gouvernement italien et qui nous a promis soutien et attention à nos besoins d’informer et accompagner les entreprises intéressées par le marché algérien.
Et lors de la présentation du programme, des opportunités d’investissement dans divers secteurs ont été explorées, même si les entreprises italiennes qui travaillent déjà dans la région sont liées à de grands projets, principalement dans les infrastructures et l’énergie.
Comme l’a réaffirmé à plusieurs reprises l’ambassadeur Pugliese, il existe une forte complémentarité entre les PME italiennes et les projets de diversification de l’économie algérienne que compte lancer votre gouvernement. De fait, la Méditerranée et l’Algérie en particulier sont des zones de grand intérêt pour les entreprises italiennes, petites, moyennes et grandes. Il est donc essentiel de renforcer la diplomatie économique dans ce domaine pour que cet espace commun devienne un bassin d’opportunités et un ensemble de plus en plus riche.
Le programme des start-up entre les deux pays attend la fin de la pandémie pour être lancé. Dans quels secteurs pensez-vous qu’il soit plus stratégique de commencer ?
Nous estimons qu’interagir avec les marchés étrangers est désormais incontournable pour toutes les entreprises, y compris les start-up. Il est donc important de travailler pour que les nouveaux entrepreneurs puissent faire leurs premiers pas hors des frontières immédiatement, en connaissant les opportunités et les partenaires qui peuvent les accompagner dans le développement des affaires dans d’autres pays. Une étape importante reste, en premier lieu, la connaissance des différentes lois et contraintes que chaque Etat possède en la matière, des connaissances indispensables pour choisir, par exemple, la stratégie e-commerce la plus adaptée à votre produit ou service.
Que faut-il introduire pour combler d’éventuels retards dans ce domaine ?
L’étude de l’écosystème innovant est la base pour démarrer un programme d’internationalisation, et ceci s’applique également pour les start-up, et c’est pourquoi en Italie nous sommes très sensibles à la question.
Par exemple, l’Institut du commerce extérieur organise le Global Start Up Program, une voie de développement intégré à l’étranger, réservée aux start-up italiennes innovantes, engagées dans le développement d’innovations de produits ou de services, qui ont l’intention de renforcer leurs techniques, organisationnelles et financières pour faire face à de nouveaux marchés.
Je crois que des projets comme celui-ci aident les start-up à augmenter leurs compétences en développement professionnel de manière exponentielle. Certes, le Covid-19 a imposé des restrictions aux activités transfrontalières, mais nous devons également profiter de cette impasse pour renforcer davantage les partenariats entre nos pays et lancer de nouveaux projets à l’avenir.
Le monde entier évolue vers une économie numérique, intégrée et durable. Ce sont les secteurs sur lesquels les nouveaux entrepreneurs doivent se concentrer, et c’est précisément ce que nous ferons avec nos partenaires algériens.
Propos recueillis par Mourad Rouighi
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