Fermeture des frontières et cas urgents : les messages de détresse se multiplient
Par Houari A. – Tout a commencé avec le cas d’une jeune fille dont la mère est atteinte d’une grave maladie neurologique. Son appel au président Tebboune a ému les Algériens au point de pousser ce dernier à ordonner sa prise en charge à l’étranger. Ce geste «humanitaire» du chef de l’Etat allait, comme tout le monde s’y attendait, ouvrir la voie à de nombreux autres appels, mais qui seront tous sans écho. «L’Etat ne peut pas répondre à toutes les sollicitations, d’autant que les cas sont nombreux et la décision du président de la République semble avoir été mal calculée car il était évident que cela allait inciter d’autres citoyens à suivre l’exemple de la jeune fille qui a réussi à faire transférer sa mère malade dans un hôpital occidental», note une source.
Des malades bloqués à l’étranger sollicitent l’intervention des autorités du pays pour leur permettre de rentrer au bercail car ils ne supportent plus d’être loin des leurs et expriment leur crainte de mourir loin de la terre natale. D’autres malades sont, eux, bloqués en Algérie alors qu’ils ont obtenu des rendez-vous dans des établissements hospitaliers à l’étranger où ils doivent subir des interventions chirurgicales en toute urgence. Leur diagnostic vital est engagé et tout retard dans la prise en charge de leur maladie leur fait courir de gros risques. Des proches de certains de ces malades nous ont fait part de leur désarroi face au refus de l’administration de répondre à leur doléance et de leur délivrer la fameuse autorisation pour pouvoir les évacuer, quitte à affréter des avions privés à leurs propres frais pour ce faire.
D’autres citoyens sont dans une situation désastreuse, selon les témoignages diffusés à foison sur les réseaux sociaux. Que ce soit dans des pays européens ou dans le Golfe, des Algériens supplient le président Tebboune et le gouvernement Djerad de prendre les décisions qui s’imposent pour leur permettre de rentrer en Algérie. «Nos économies ont tari et nous n’avons plus les moyens de rester encore plus longtemps hors du pays», clament-ils en chœur, en affirmant que certains d’entre eux sont contraints de vivre dans la rue et de ne subsister que grâce à l’aide d’âmes charitables. «Nous sommes humiliés par cette situation dont nous ne sommes pourtant pas responsables», s’indignent-ils.
Des concitoyens établis en Grande-Bretagne ont, pour leur part, subi de plein fouet la décision de ce pays de se retirer de l’Union européenne. Détenteurs de résidences dûment établies dans ce pays, soit en tant qu’étudiants ou travailleurs, leur visa Schengen ayant expiré, ils ne pouvaient pas se rendre à l’aéroport de Roissy, à Paris, en France, d’où ils devaient embarquer pour l’Algérie. Même ceux qui s’y étaient déplacés avaient fini par être priés de rebrousser chemin et d’attendre que les frontières rouvrent enfin.
La situation va en se dégradant et le prolongement de la fermeture des frontières n’est pas fait pour soulager des dizaines, voire des centaines de milliers d’Algériens qui, en Algérie ou à l’étranger, ont été durement impactés par les mesures drastiques liées à la crise sanitaire mondiale. Ils crient en chœur leur détresse et leur angoisse.
Peut-être une lueur d’espoir après l’Aïd ?
H. A.
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