Désignation de Mohamed-Antar Daoud à Paris : un choix judicieux
Contribution de Rabah Toubal – Parmi les bonnes et heureuses décisions que le président de la République a prises depuis son avènement à la tête de l’Etat figure celle de nommer comme ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire en France, Mohamed-Antar Daoud, en octobre 2020. En effet, en quelques mois, à peine, à la tête du poste diplomatique de Paris, le chevronné diplomate algérien enregistre les succès qui renforcent les relations algéro-françaises et multiplie les initiatives et contacts fructueux avec la communauté algérienne, qui apprécie énormément ces gestes.
Le brillant journaliste de la télévision algérienne, qui a rejoint en 1980 le ministère des Affaires étrangères, a d’abord assumé les fonctions de sous-directeur au sein de la Direction de la communication et de la documentation de ce département ministériel, ensuite celles de consul général à Lille et à Paris, enfin celles de directeur général du protocole et titres et documents de voyages, au MAE et, enfin, d’ambassadeur d’Algérie à Bamako, Mali et à Libreville, Gabon, avant de se voir confier le prestigieux poste d’ambassadeur d’Algérie en France et représentant permanent auprès de l’Unesco, à la mesure de son immense talent d’homme de réflexion et d’action, très apprécié par sa hiérarchie, ses collègues, ses collaborateurs et ses collègues étrangers. Il n’a pas tardé à assumer ses nouvelles tâches, avec brio.
Le neveu du défunt MAE et homme d’Etat algérien, membre influent de la délégation algérienne qui a négocié avec la partie française les historiques accords d’Evian, Mohamed Seddik Benyahia, dont l’illustre nom vient d’être attribué à la bâtisse abritant le siège du MAE algérien, sis à Kouba, qui a effectué ses études universitaires en sciences de l’information en France, connaît bien les institutions de ce pays, ainsi que la société française et les préoccupations majeures de la communauté algérienne, dont il a géré une bonne partie lorsqu’il était consul général à Lille et à Paris.
Cette longue et profonde expérience lui a permis d’être immédiatement opérationnel à son nouveau poste, à Paris, en prenant en un court laps de temps des initiatives et décisions importantes, qui honorent notre diplomatie dont il a pourtant subi les aléas et la gestion erratique des ressources humaines entre les années 1999 et 2019.
N’étaient-ce la sagacité et la sagesse du président Abdelmadjid Tebboune, qui connaît ses capacités intellectuelles, professionnelles et ses qualités humaines, Mohamed-Antar Daoud aurait certainement connu le même triste sort que ses nombreux autres collègues marginalisés et brisés par le clan de Bouteflika, en terminant sa carrière à Libreville.
Les meilleurs et plus valorisants postes étant quasi exclusivement réservés aux membres actifs du clan qui a pillé et bradé les ressources naturelles non renouvelables de notre pays, dilapidé ses ressources financières et détruit et forcé à l’exil ses ressources humaines.
Les déclarations rassurantes et réconfortantes que Sabri Boukadoum, le dynamique et efficace MAE algérien, a réitérées, à plusieurs reprises, pour annoncer qu’en application des orientations du président Abdelmadjid Tebboune, il projetait de recourir bientôt aux cadres expérimentés, encore actifs ou à la retraite afin de faire bénéficier de leur riche expérience les jeunes cadres du MAE et de contribuer au renouveau, voire à la renaissance de la diplomatie algérienne, ont été positivement accueillies par les concernés et soutenues par le Syndicat autonome des personnels des Affaires étrangères (SAPAE), l’Association des diplomates algériens retraités (ADAR) et le bureau de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), au MAE, qui vient de perdre son ex-président, le moudjahid Khelifi Mouloud, qui défendent inlassablement cette généreuse et bienveillante idée du président de la République, visant à réparer un grand déni de droit et de justice dont ont été victimes plusieurs membres des personnels du MAE.
Les enjeux importants et les défis majeurs auxquels notre diplomatie fait face aujourd’hui imposent une mobilisation intelligente de ses ressources humaines et de ses moyens matériels et techniques non négligeables.
Des mesures heureuses, comme celles concernant les nominations de Mohamed-Antar Daoud et d’autres cadres compétents, à la centrale ou à l’extérieur pourraient être étendues à d’autres postes de la centrale et à l’extérieur, au profit de cadres, encore actifs ou injustement mis à la retraite d’office, marginalisés ou radiés des effectifs du MAE à la suite d’abus de pouvoir flagrants.
Ainsi, des success-stories, comme celles de l’ambassadeur Mohamed-Antar Daoud pourraient être multipliées et contribuer à la réhabilitation légitime d’une diplomatie malmenée et ternie par un clan, responsable d’un désastre politique, diplomatique, économique et social à nul autre pareil.
Dans les entretiens exhaustifs qu’il a accordés en mars et en avril 2021, l’ambassadeur Daoud a donné un vaste aperçu sur l’état des lieux de la coopération algéro-française et les voies et moyens de la dynamiser pour la mettre au diapason de la volonté des présidents Tebboune et Macron qui entretiennent entre eux d’excellentes relations.
Il y réitère sa volonté de déployer tous les efforts et de prendre toutes les initiatives visant à consolider ces relations et à les protéger de toutes tentatives de parasitage et de sabotage de la part de forces hostiles aux intérêts des deux pays liés par une relation fondée sur la confiance et une bonne volonté réciproque qui fondent la coopération gagnant-gagnant mise en œuvre par les deux parties.
B. T.
Diplomate à la retraite, écrivain
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